LES LANGOLIERS (The Langoliers) de Tom Holland (1995)

LES LANGOLIERS

Titre original : The Langoliers
1995 – Etats Unis
Genre : Fantastique
Durée : 3h
Réalisation : Tom Holland
Musique : Vladimir Horunzhy
Scénario : Tom Holland d’après la nouvelle de Stephen King

Avec David Morse, Dean Stockwell, Frankie Faison, Mark Lindsay Chapman et Patricia Wetting

Synopsis : Mais où sont donc passés les passagers du vol 29 pour Boston ?… Fils d’un homme d’affaires très puissant, Craig Toomy vient de perdre une énorme somme dans un placement hasardeux. Il prend l’avion pour Boston, afin de participer au conseil d’administration de la société… Brian Engle, pilote de ligne, apprend le décès de son ex-femme. Il prend également le vol 29 à destination de Boston. Dinah, une jeune aveugle, fait le même voyage afin de subir une intervention chirurgicale dans un hôpital de la côte Est… Quelque temps après le décollage, Brian, qui s’était assoupi, est réveillé par les cris de Dinah. En apercevant qu’il n’y a plus que dix passagers à bord, il se rue dans le cockpit et découvre que l’équipage a disparu. L’appareil est sur pilote automatique…

Les langoliers, à la base, c’est une nouvelle assez longue de Stephen King parue dans le recueil Minuit 2. Une nouvelle prenante, aux personnages développés, au suspense allant crescendo. Bref, un bon matériel de base. Au milieu des années 90, les adaptations de Stephen King étaient déjà nombreuses, et pas mal de ces gros pavés devenaient des téléfilms d’au moins trois heures. Nous avions eu « ça, il est revenu » de trois heures, avec une fin trahissant le bouquin original. Plutôt moyen dans son ensemble. Il y avait eu « Le fléau » aussi, téléfilm de Mick Garris vraiment long, pas moins de six heures. Téléfilm raté passé la première partie d’une heure trente, et au final plutôt risible. A la même période, c’était donc au tour des langoliers d’être adapté, par Tom Holland. Et comme pour les autres projets de ce style, ce téléfilm aura parfois du mal à cacher son manque de moyen et souffrira de quelques défauts gênants, tout en restant fidèle pratiquement à la ligne près à la nouvelle de base. Un bon point déjà pour ça. Les langoliers commence comme la nouvelle, finit comme la nouvelle, et suivra le déroulement de la nouvelle, se permettant très peu de liberté. Nous sommes donc invités à suivre le sort des 10 survivants du vol 29 à direction de Boston. Peu de temps après le décollage, pratiquement tous les passagers ont disparus, ne laissant derrière eux que leurs biens matériels. Les survivants n’ont qu’un seul point en commun : ils étaient endormis quand la situation à dégénérée. La galerie de personnages est aussi intéressante que variée : un agent des services secrets anglais, un pilote de ligne, un homme d’affaire, des étudiants, un écrivain, une aveugle, une enseignante et d’autres. Pour les interpréter, quelques choix de casting intéressants, dont David Morse et Dean Stockwell, s’en sortant à merveille.

Mais malheureusement, tout le monde ne s’en sort pas aussi bien, puisque les autres acteurs iront du rôle comique mal venu (le gros ne pensant qu’à manger) au rôle inintéressant et peu développé. Pour certains personnages, l’interprétation se révèlera elle aussi plutôt hasardeuse, et ça se fera bien ressentir par moment. Néanmoins, la première partie du métrage, dans l’avion, s’avérera plutôt réussie de bout en bout. Les dialogues (repris de la nouvelle, bien entendu) fonctionnent bien, et la situation dans laquelle se retrouvent les personnages est plutôt troublante et bien rendue. Toute la première heure sera réaliste et bien traitée, la mise en scène, bien que faisant purement téléfilm, est tout à fait honnête. Coupés du monde, n’ayant aucun signal avec l’extérieur, l’avion va atterrir au petit aéroport de Bangor, dans le Maine. C’est là que les choses vont commencer à se gâter, malgré un sujet fort. Arrivés au sol, les personnages se retrouvent de nouveau dans des endroits vides. Personnes, pas d’habitants, peu importe ou ils se trouvent, il n’y a que désolation, absence de vie. Un sujet propice à la folie et la paranoïa, ce qui n’arrivera qu’à un seul des personnages, totalement détestable, Craig Toomy. Malheureusement, l’interprétation de Bronson Pinchot sera moyenne, surjouant sans arrêt son rôle. Cela aurait certes pu coller au personnage, mais ici, ça ne fonctionne pas. Mais le véritable problème de la seconde partie ne viendra pas des personnages, mais bel et bien des situations, qui vont au bout d’un moment tourner un peu en rond, notamment au niveau de certains dialogues, dans lequel Dean Stockwell résume la situation et donnera ses théories. La scène s’éternise et ralentit le rythme du métrage, mais le tout reste encore regardable et fort plaisant, encore plus pour les lecteurs de la nouvelle. Rien n’a été jeté, et pourtant, certaines choses auraient du être supprimées. Quoi qu’il en soit, le véritable problème des langoliers arrivera un peu plus tard, dans sa dernière demi-heure, à partir de l’inévitable apparition de King lui-même.

King, on le sait bien depuis le temps, est tout, sauf un bon acteur. On le sait depuis Creepshow, mais ses apparitions sont devenues inévitables dans la plupart de ses adaptations. Les langoliers ne déroge pas à cette règle, et c’est à partir de ce point que le plus grand défaut de l’œuvre, en plus de quelques longueurs, fais son apparition. Un comble pour un téléfilm, et même film en général, et de voir l’élément de son titre être purement raté. C’est le cas ici, puisque l’apparition des langoliers, à défaut de faire frissonner, à défaut de faire rire, va plutôt nous consterner, tant les effets numériques sont ignobles, et ce même pour l’époque du téléfilm. Heureusement, le métrage ne s’y attardera pas très longtemps, mais aucun doute là-dessus, leur vision restera à tout jamais gravée dans nos mémoires, et pas pour la bonne raison, d’autant plus que passé leur apparition rapide et remarquée, le spectateur n’aura plus grand-chose à se mettre sous la dent, outre quelques effets cheap, encore une fois, et une histoire qui préférera garder comme mot clé la fidélité absolue plutôt que de réduire intelligemment sa durée. La dernière demi-heure s’avère donc, en général, purement ratée, et c’est fort dommage, vu le point de départ des langoliers. On aura du mal à détester véritablement l’œuvre, mais pas non plus à l’aimer véritablement. Il y a des mauvaises choses, d’autres meilleurs, parfois les deux se mélangent, mais malgré les erreurs de goûts et longueurs, ça se laisse regarder.

Les plus

Fidèle à la nouvelle
>Une certaine ambiance par moment
On ne s’ennuie pas vraiment

Les moins

Du numérique ignoble
Certains acteurs en roue libre

En bref : Du bon et du beaucoup moins bon, le fan de la nouvelle regardera le téléfilm avec plaisir, malgré les effets numériques ignobles et quelques longueurs inutiles. Il y avait beaucoup de potentiel, et c’est juste sympathique au final.

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