Titre original : Altitude
2010 – Etats Unis
Genre : Fantastique
Durée : 1h30
Réalisation : Kaare Andrews
Musique : Jeff Tymoschuk
Scénario : Paul A. Birkett
Avec Jessica Lowndes, Julianna Guill, Ryan Donowho, Landon Liboiron et Jake Weary
Synopsis : Un groupe de cinq amis décident de partir en weekend. Ils prennent l’avion, l’un d’entre eux étant pilote. Mais rapidement, l’ensemble des appareils de l’avion ne répond plus et ils se perdent en plein milieu d’une tempête qui semble sans fin.
Après le huit clos sur un télésiège avec Frozen signé par le surprenant Adam Green (Hatchet 1 et 2), Anchor Bay continue de produire des petits films de genre à très petits budgets pour le marché de la vidéo. Et donc, après le huit clos sur télésiège, nous voici avec le huit clos dans un avion (depuis, on a eu droit au huit clos dans un sauna avec 247°F, ou dans un distributeur avec ATM). Jusque là, rien de neuf, sauf que l’avion en question n’est pas un Boeing 747 mais un petit avion contenant juste une bande de cinq amis, qui vont être pris dans une tempête, sans aucun appareil ne fonctionnant pour pouvoir se repérer dans le ciel. Voici une idée qui sur le papier fait bien saliver, surtout si l’on ajoute en plus une créature étrange et tentaculaire sortant tout droit des écrits de H.P Lovecraft qui se cache dans les nuages. Là on salive encore plus, sauf que tout ça, c’est sur le papier, et il ne s’agît en plus que des grandes lignes de l’histoire. Car oui, à l’écran, c’est une toute autre histoire, avec un métrage alternant le bon et le beaucoup moins bon. Si bien qu’au final, on n’y échappe pas, Altitude, malgré son point de départ intéressant, ces bonnes scènes et sa mise en scène plutôt bien trouvée vu le peu d’espace possible, est une grande déception, pour un petit film tout juste sympathique. Dès le départ, avant même que les personnages n’entrent dans l’avion, on se doute que quelque chose cloche parmi cette bande d’amis. Et c’est en effet de là que viendra le principal problème. Il y aura la pilote sure d’elle qui prend l’avion en le cachant à son papa, le petit flippé de la vie fan de bandes dessinées, le mec qui ne pense qu’à la bière, sa copine blonde un peu cruche et l’intrus qui va mettre la pagaille dans le couple. Et tous ces joyeux personnages nous sont présentés comme des amis soudés qui se connaissent pour la plupart depuis longtemps, à l’exception du petit flippé, petit ami de la pilote, accessoirement. Mais dès que l’avion décolle, on attend de voir ce que ça va donner, on ne peut pas juger le métrage sur ces premiers instants… en général. Seulement plus le film avance, plus quelque chose cloche, au niveau du scénario. Il faudrait en effet être aveugle, sourd et muet pour ne pas se rendre compte que Altitude possède de grosses lacunes d’écriture, qui décrédibilisent le tout.
Si bien que lorsque les ennuis arrivent et que les personnages se mettent à paniquer, leur première réaction et de se foutre la gueule les uns sur les autres, et de remettre la faute sur la personne qui est à côté, ou qui leur semble la plus faible. S’il s’agît dans un sens d’une réaction logique due au stress et à la peur, elle ne fonctionne pas. La raison ? Il n’y a aucune différence dans les réactions de ces personnages avant et après l’arrivée des ennuis. Pour une bande de potes soudée qui part ensembles en voyage, on repassera au niveau de la crédibilité. Même pris un par un, la plupart des personnages ne s’avèrent être que des gros stéréotypes. La pilote, qui aurait pu être le personnage le plus intéressant, n’a pas toujours des réactions très crédibles. Quand aux autres personnages, ils ne sont là que pour nous énerver au plus haut point. La palme revenant sans aucun doute au petit flippé de la vie d’un côté, qui heureusement sera assommé et attaché à un fauteuil pendant la moitié du métrage, et au petit ami qui passe la plupart de son temps à boire des bières de l’autre. Aucune surprise si je vous annonce que monsieur se sentira mal à un moment durant le vol. Un gros problème d’écriture donc au niveau des personnages, n’aidant pas les acteurs, pas franchement bons, à être crédible. Heureusement, à côté de ça, le film propose également pas mal de bonnes choses. Tout d’abord, il faut reconnaître que la mise en scène est loin d’être mauvaise. Avec un endroit aussi petit, Kaare Andrews, qui signe ici son premier long métrage après pas moins de six courts métrages entre 2003 et 2008 s’en sort très bien, réussissant à varier les angles et surtout à trouver les bons. Il sera aidé par une photographie du plus bel effet, bleutée et sombre, allant donc dans le sens du métrage, jouant sur les effets que la météo extérieure peut permettre. Non, rien à redire, malgré quelques petits effets too much, là où Altitude s’en sort le mieux, c’est dans sa mise en image. Ce qui nous fait encore plus regretter le scénario, qui malgré son point de départ génial, mettra en plus du temps avant de vraiment décoller.
S’il se plante lors de scènes de paniques banales, comme lorsque l’avion pénètre dans la tempête pour ne plus en sortir et que l’intégralité des instruments de bord ne fonctionnent plus, il se rattrape étrangement lors des scènes les moins réalistes du métrage. Ainsi, l’un des plus grands moments du métrage nous montrera un de nos personnages devoir sortir hors de l’avion pour réparer un élément extérieur. Une scène bien surréaliste, personne n’aurait l’idée de faire une telle folie dans la vraie vie, qui pourrait également mettre la vie de tous les autres passages en danger, mais qu’à cela ne tienne, à l’écran, ça fonctionne vraiment bien, et cela met enfin un peu de piment dans cette histoire. Et la fameuse créature dans l’histoire, celle dévoilée sur le visuel même de la pochette, et dans les bandes annonces circulant un peu partout sur le net. Le réalisateur a la bonne idée pendant la majeure partie du temps de la suggérer, en gérant son ambiance devenant de plus en plus surréaliste, et en nous rappelant sa présence en nous montrant un travers un hublot un bout de tentacules, ou tout simplement en nous la montrant de manière subliminale dans les nuages. Et au fur et à mesure que le métrage avance, cette menace se fait bien plus présente, permettant par la même occasion au métrage, au fur et à mesure que le nombre de personnages diminue à l’écran, de devenir plus passionnant et palpitant. Et surtout moins énervant. Ce qui permet, malgré son amère déception, de quitter la vision du métrage sur une note plutôt positive, malgré tout ce qu’on pouvait en attendre. On ne peut souhaiter au réalisateur que de continuer et de tomber sur de biens meilleurs scénarios par la suite.
Les plus
Un bon concept
Quelques scènes très réussies
Bonne réalisation
Les moins
Mal écrit
Personnages irritants
Acteurs qui en font des tonnes
En bref : Un film qui avait beaucoup de potentiel, mais qui se plante à moitié faute de personnages attachants et crédibles.