APOLLO 18 de Gonzalo Lopez-Gallego (2011)

APOLLO 18

Titre original : Apollo 18
2011- Etats Unis
Genre : Documenteur
Durée : 1h26
Réalisation : Gonzalo Lopez-Gallego
Musique : –
Scénario :  Brian Miller et Cory Goodman

Avec Warren Christie, Ryan Robbins, Ali Liebert et Lloyd Owen

Synopsis : Officiellement, Apollo 17 fut le dernier voyage sur la lune organisé par la Nasa en 1972. La mission Apollo 18, « annulée pour des raisons budgétaires », a en fait eu lieu secrètement l’année suivante. Les images qui en furent rapportées, et qui ont été retrouvées, révèlent une réalité que la NASA essaie de nous cacher depuis 40 ans… C’est pour ça qu’aucun autre astronaute n’y est retourné depuis cette époque.

Certains effets de mode ont vraiment la peau dure et persistent. Outre la très fâcheuse et énervante tendance des remakes et autres reboots, ce sont les films en caméra subjective et faux documentaires qui continuent d’arriver encore et toujours. Et cette année 2011 fut chargée : The Tunnel, Troll Hunter,  Paranormal Activity 3 et, débarquant au cinéma en France à peu près en même temps que ce dernier, Apollo 18. Film qui a au moins pour lui le mérite de proposer une histoire qui change et un lieu assez peu commun : la lune dans les années 70. Le film nous fait donc croire une énième fois à des bandes perdues (enfin plus exactement cachées par la NASA cette fois) qui refont enfin surface. Bien entendu, le fait que ces bandes existent pose un vrai problème narratif arrivé en fin de parcours, mais nous n’en sommes pas encore là. Le film nous présente donc les deux personnages principaux chargés de la mission Apollo 18 : le capitaine Ben Anderson et le lieutenant John Grey. Une très courte introduction avec quelques interviews nous les présente, avec leurs familles respectives, avant le grand décollage et l’aventure lunaire qui sera filmée grâce à différentes caméras, à l’intérieur du module, sur leur casque, ou tout simplement qu’ils tiennent, ce qui nous voudra bien entendu quelques plans tremblants partant dans tous les sens.

Si dis comme ça, le métrage ne propose dans la forme rien de neuf, il faut pourtant avouer qu’un travail sur l’image a été fait pour rendre les images comme celles de la NASA à cette époque, et cela apporte un plus indéniable au film. Après cela, le réalisateur use et abuse d’effets faciles, avec la caméra qui tremble, qui se brouille, qui se casse toujours quand il ne faut pas. Certains plans sont mêmes illisibles par moment, et donnent envie de vomir. Mais dans une moindre mesure, ça fonctionne tout de même. Mais le véritable plus de Apollo 18, c’est bien entendu le lieu de l’action, le film se déroulant dans l’espace et sur la lune. Doté d’un petit budget de 5 millions de dollars, ce qui est finalement bien peu, le réalisateur rend ses décors et son action plausible. Les plans de la lune, filmés depuis l’espace, ou tout simplement les plans où les acteurs évoluent sur la lune s’avèrent parfois bluffant, très joli travail de reconstitution. Cela suffit-il à faire un bon film ? Malheureusement pas encore.  Car au delà de ce travail artistique, il faut bien avouer qu’il ne se passe finalement pas grand chose tout le long du métrage, qui prend souvent la voie du Paranormal Activity de l’espace, là où personne ne nous entends crier.

En effet, le rythme du métrage est incroyablement lent, et soyons clair, il ne se passera pratiquement rien pendant un long moment. Le film nous montrera de temps en temps des petits phénomènes inexpliqués, rapprochant le film du Paranormal Activity dans l’espace comme dit plus haut. Une forme étrange filmée par une caméra, un caillou qui bouge tout seul au sol. Rien de palpitant sur le papier, mais malheureusement, à l’écran, la peur, la crainte ou l’angoisse ne sont pas là non plus. Il faudra attendre simplement l’apparition d’une « grotte » dans la lune pour que l’ensemble bouge un peu, avec la contamination d’un des personnages par quelque chose qu’on ne nous expliquera pas bien entendu. Les deux acteurs, présents dans tous les plans, sont très convaincants dans leurs rôles, et la folie, ou du moins le doute et la crainte l’un de l’autre va rapidement arriver, et fonctionner. Le film devient prenant, et on a envie d’en savoir plus, et ce jusqu’à un final, que l’on sentait pourtant venir, bien que celui ci pose un problème de scénario assez énorme et gênant. Au final, Apollo 18 souffre de pas mal de défauts, et ne renouvelle absolument pas le genre (mais est-il seulement possible de renouveler un genre si simple que le faux documentaire ?), mais parvient à attirer l’attention grâce à son lieu peu commun et le fait qu’il soit correctement emballé. Bien peu, mais à l’heure où débarquait Paranormal Activity 3, ce n’est pas si mal finalement, d’autant plus que certaines scènes fonctionnent vraiment, comme celle où les deux astronautes s’aventurent dans la grotte, éclairée uniquement avec des flash d’appareil photo. Oui, l’effet est facile, mais fonctionne.

Les plus
Une histoire intéressante
Des scènes qui fonctionnent
La reproduction lunaire
Les moins
Encore un film caméra à l’épaule
Ça donne parfois la migraine
Très lent

En bref : Encore un faux documentaire, avec ce que cela implique de défauts et de qualités. On est lassé mais le lieu propose au moins quelque chose de nouveau.

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