Titre original : Il Cartaio
2002 – Italie
Genre : Giallo
Durée : 1h43
Réalisation : Dario Argento
Musique : Claudio Simonetti
Scénario : Dario Argento et Franco Ferrini
Avec Stefania Rocca, Liam Cunningham, Silvio Muccino, Alberto Maria Merli et Fiore Argento
Synopsis: Un serial killer capture des jeunes femmes et oblige la police a faire des parties de poker avec lui, via internet. L’enjeu de la partie est la vie de la nouvelle victime, filmée grâce à une web cam. Une jeune policière, Anna, mène l’enquête avec un policier des affaires anglaise.
Dernier film en date du génie (hmm hmm, rectification, ancien génie) Italien, réalisateur notamment des Frissons de l’angoisse, Suspiria, Inferno et Ténèbres, j’ai nommé Dario Argento, ce Card Player est très critiqué, que ce soit par le public ou la critique. Les raisons ? Pas sanglant, pas virtuose, histoire médiocre, musique mauvaise et un film qui s’attarde plus sur les parties de poker que sur un quelconque suspense. Et dans le fond, la plupart de ces critiques, certaines étant même incendiaires, n’ont pas totalement tort, et pourtant, autant dire que pour moi, malgré la médiocrité de certains éléments, ce Card Player est resté très distrayant. Et il faut surtout rappeler que Argento est parvenu a faire bien pire par la suite. Et oui, le fond du gouffre n’était pas ce film.
Et oui, ce Card Player est appréciable. Pourquoi ? Tout d’abord car cela est très différent de ce qu’il fait d’habitude. Dans ses autres films, Inferno ressemblait beaucoup à Suspiria, allant jusqu’à lui reprendre la scène du taxi. Son avant dernier film, le pourtant excellent Non Ho Sonno (Le sang des innocents) avait de très (trop) grandes ressemblances scénaristiques avec Profondo Rosso (Les frissons de l’angoisse). Ici, le réalisateur innove. Du point de vue de la photographie, il nous a habitué à des couleurs chaudes, à des couleurs qui viennent et partent. Ici, rien de tout ça, juste des tons froids des plus naturels. Sa réalisation semble plus posée, et déçoit donc un peu de ce côté, malgré un ou deux plans sortant du lot, comme une camera qui suit l’action depuis le plafond dans un appartement, ou encore une partie de poker sur des rails de chemin de fer.
Après, il est vrai que le film n’est pas sanglant, et ce petit point peut vite devenir un peu gênant tant on sent que le réalisateur s’est modéré. Pourquoi ? Aucune idée. Mais c’est bien dommage. L’ensemble des angles de camera vont essayer de nous cacher le sang en permanence. On notera quand même l’apparition de différents cadavres, mais cela reste bien soft et surprenant. L’histoire, sans être mauvaise, manque un peu d’originalité, mais à au moins le mérite d’éviter de ressembler aux précédents films de Dario. Seul la scène du train peut faire un peu penser à Non Ho Sonno et la scène dans l’appartement à Opera. La musique est plutôt belle, notamment le thème, magnifique. Après, c’est sûr que le style est très différent de ce que Claudio Simonetti fait d’habitude, mais il faut bien changer aussi de temps à autres. Pour ce qui est des parties de poker, si il est vrai qu’elles sont parfois envahissantes (ça peut paraître flagrant la deuxième fois, alors que la première fois, ça ne choquait pas), elles sont l’enjeux du film, et grâce à elles, vous allez pouvoir connaître toutes les règles du poker. Bon d’accord, maigre satisfaction, mais, blague à part, Card Player ne mérite pas son statut de grosse bouse.
Les plus
De bonnes scènes
La musique de Claudio Simonetti
Les moins
Peu sanglant
Scénario peu original et pas toujours crédible
Révélations du tueur
En bref : Mauvais film pour certains, honte pour Dario Argento pour les autres, Card Player est pourtant un film correct, contenant certaines bonnes scènes plutôt rythmées, mais qui est loin d’être le meilleur film de Dario Argento.