Titre original : 携帯彼女
2011 – Japon
Genre : Fantastique
Durée : 1h24
Réalisation : Asato Mari
Musique : –
Scénario : –
Avec Suzuki Airi, Taketomi Seika, Asô Kaori, Baba Toru, Hirano Yasuyuki et Shiramizu Hôsei
Synopsis: Une malédiction frappe les jeunes adolescents. Ceux ci reçoivent sur leur téléphone portable une application, en réalité un jeu de drague ou ils doivent entretenir une relation avec une jolie lycéenne : Erika. S’ils atteignent 0%, ou bien 100%, ils perdront la vie. Une jeune lycéenne, prénommée Erika également, va se retrouver mêlée à toute cette histoire, et va tenter de remonter aux sources de la malédiction.
Keitai Kanojo est en réalité la suite de Keitai Kareshi, que je n’ai pas vu, mais comme la vision du premier n’est pas forcément nécessaire, on fait avec ce que l’on a, et quelques liens rapides entre les deux films nous expliquent le pourquoi du comment. Dans le fond, on se retrouve devant une très classique histoire de malédiction par téléphone portable, un peu à la manière de Chakushin Ari (La mort en ligne de Miike), sauf qu’ici, plus précisément, il s’agît d’un jeu pour téléphone portable. Dans la forme, on se retrouve devant un simple film pour adolescent, ou plutôt adolescente. L’ensemble est très calme, assez lisse, et jamais sanglant ou choquant, on aura même droit à quelques petites amourettes. Et pour autant, Keitai Kanojo s’avère être un film plutôt regardable, et ce de bout en bout, sans provoquer de rires involontaires (ou très peu) et sans ennuyer… en grande partie. L’ensemble commence en tout cas plutôt bien, la scène d’introduction étant plutôt prenante, bien mise en scène, possédant sa petite ambiance, et nous donnant quelques giclées de sang (rien de bien méchants, pas d’effet gore en vue). On aurait pu s’attendre à pire, surtout que juste après la présentation de quelques détectives, on nous présente Erika, le personnage principal du métrage, jouée par la toute jeune (17 ans) Suzuki Airi, idole du groupe de J-pop ℃-ute, et on peut le dire, elle est cute comme tout. Elle n’en est pas à son premier rôle (bon, troisième), et sans en faire trop, elle est plutôt naturelle à l’écran (ou son joli minois ne me rend absolument pas objectif, au choix).
Partant d’une histoire toute conne comme on en voit par milliers, avec une application maléfique qui passe de téléphone en téléphone une fois son propriétaire mort, le suspense est entretenu pendant la première demi heure. Il faut dire que la réalisatrice, Asato Mari, n’est pas manchot. On lui doit également le film Ju-On : Kuroi Shôjo (Black Ghost), qui sans être un chef d’œuvre, fonctionnait et parvenait à faire monter la tension. Ici, la tension pourra être présente pendant une partie du film, notamment au début, puis à la fin. La présentation des personnages et les premiers meurtres fonctionnent pleinement, mais après, l’histoire peine à trouver son rythme de croisière, malgré de bonnes idées par ci par là. Ainsi, on aura droit à quelques misères, un drame familial et amoureux, un flashback sous forme de rêve qui n’est finalement pas un flashback. Des bonnes idées, il y en a, mais en voulant trop plaire à un certain public jeune, le film traîne un peu la patte et se permet quelques amourettes en milieu de parcours qui n’étaient pas forcément nécessaires pour l’intrigue générale, ou finalement même les personnages. Cela les étoffe certes, mais ralentis considérablement le déroulement de l’intrigue. Surtout que le flashback sous forme de rêve reviendra bien 3 ou 4 fois dans le métrage.
On pourrait bien croire que rien ne viendra sortir le film de là, et le temps paraît long (oui, le métrage a bien 20 minutes de trop, alors qu’il ne dure à peine 1h30), mais comme il faut croire aux miracles, l’ensemble se relève pour devenir plus passionnant dans son final, dans un décors de vieux bâtiment abandonné totalement délabré. Les révélations arrivent les unes après les autres, on aura droit à quelques faux semblants, à quelques effets un peu too much, mais le plus souvent bien amené, jusqu’à un final réussi qui pourtant aurait rapidement pu partir dans une direction mielleuse inepte. Certes, on le frôle, mais ça passe bien. Au final, le métrage, tout à fait regardable, reste anecdotique, s’adressant certes à un public jeune, mais réalisé avec suffisamment de sérieux pour intéresser. Il ne faut finalement pas trop en attendre et voir le film pour ce qu’il a à proposer, à condition de ne pas en avoir trop marre de ces histoires de fantômes et de malédictions.
Les plus
De bonnes scènes
Un mystère bien entretenu
Un point de départ intéressant
Les moins
20 minutes de trop en milieu de parcours
Rien d’innovant ou d’exceptionnel
En bref : Un film un poil trop long visant un public jeune, mais suffisamment bien emballé pour divertir.