CATACOMBES (Catacombs) de David Elliot et Tomm Coker (2007)

CATACOMBES

Titre original : Catacombs
2007 – Etats Unis
Genre : Horreur
Genre : 1h40
Réalisation : David Elliot et Tomm Coker
Musique : Hybrid et Yoshiki Yayashi
Scénario : David Elliot et Tomm Coker
Avec Shannyn Sossamon, Pink, Emil Hostina, Sandi Dragoi et Mihai Stanescu

Synopsis: Une jeune touriste américaine de passage à Paris se retrouve invitée dans une soirée se déroulant dans les catacombes. Une fois sur place, elle perd de vue les joyeux fêtards et craint d’être poursuivie par quelque chose qu’elle ne parvient à discerner dans l’obscurité.

Les producteurs de Saw nous livrent un nouveau film. Pourquoi pas, même si comme accroche, c’est plutôt moyen. En regardant de plus près, on se dit pourquoi pas. Un film d’horreur, un huit clos à l’intérieur des catacombes de Paris avec Shannyn Sossamon (Les lois de l’attraction), voilà qui promet d’être intéressant. Mais malheureusement, les apparences sont trompeuses, très trompeuses, puisque Catacombes ne s’avère être qu’une sombre bouse. Le genre de film qui nous ferait regretter la saga Vendredi 13, aussi inégale soit-elle, alors que les deux réalisateurs avaient toutes les cartes en main pour fournir un véritable film de trouille. Mais non, que nenni. On s’en rendra compte dés le générique, nous montrant une jeune femme perdue dans les catacombes, tandis que des jeunes font la fête non loin de là (oui, les catacombes de paris sont maintenant des lieux pour faire la fête). Réalisation et montage épileptique au possible, actions incompréhensibles, musique bruyante et détestable. Ce petit prologue ne donne guère envie d’aller plus loin. Mais pourtant, on veut croire qu’après avoir posé ses personnages et une intrigue, les deux réalisateurs, également scénaristes, parviendront à poser une véritable ambiance dans ce lieu lugubre. Nous avions encore une fois tort. Victoria (Shannyn Sossamon donc, fidèle à elle même) arrive à Paris pour rendre visite à sa sœur Carolyn (la chanteuse Pink) qui habite là. Là le film effleure un peu trop souvent son sujet, malgré de bonnes idées. Victoria ne connaît pas la langue, et très renfermée sur elle même, et ainsi, lorsqu’elle est privée de sa sœur, elle vit mal les choses, observe, s’imagine même des choses improbables. Même si les deux réalisateurs filment Paris de manière bien trop clipée, et donc, épuisante pour les yeux, ils parviennent à livrer quelques visions d’horreur assez plaisantes dans l’appartement de Carolyn.

Passé quelques scènes peu passionnantes dans les rues de Paris, les deux personnages se retrouvent enfin dans les catacombes, pour participer à une soirée organisée par Jean Michel. L’occasion de nous refournir pendant quelques temps un montage épileptique et de nous présenter quelques nouveaux personnages, qu’on ne verra pas plus de dix minutes à l’écran. C’est là que le cœur du film va se dévoiler, lorsque Jean Michel expliquera la légende d’un homme portant une tête de bouc et tuant quiconque se perd dans les catacombes. Cette petite histoire sera racontée avec quelques images rappelant les plus grands tics de mise en scène de la saga des Saw, sans jamais n’avoir le même effet. Ce qui n’était sans doute pas le but recherché. Passé cela, Victoria se retrouve, seule, perdue, dans le noir quasi intégral des catacombes de Paris, et bien entendu, poursuivie par le monstre de la légende. Le lieu de l’action était propice à de multiples sursauts, à une ambiance glauque et malsaine. Pourtant deux, les réalisateurs ne parviendront jamais à faire ressortir la moindre émotion, la moindre once de peur. Ils livrent un banal film de couloirs, long, ennuyeux, répétitif, et même pas sanglant. Là où dans un registre totalement différent, Lynch parvient à nous faire frissonner ou nous mettre mal à l’aise en filmant des couloirs vides de Twin Peaks à INLAND EMPIRE, Tomm Coker et David Elliot filment simplement le vide, sans émotions, sans ambitions, et le résultat final en devient chiant. Victoria avance dans un couloir, puis un autre, ou peut être le même, ils se ressemblent tous après tout. Elle a peur, elle trébuche, trouve une lampe, continue, trébuche à nouveau, et ainsi de suite. Pendant une heure et demi, le temps nous semble long, surtout que le tout est filmé parfois en très longs plans, comme une caméra fixe filmant Victoria s’éloignant au fond du couloir dans l’obscurité… Passionnant. C’est là que le tueur à tête de bouc refera surface.

Comme pour éviter que l’on s’ennuie, le tueur fera son apparition plusieurs fois (bon ok, en vérité, deux fois, un peu short sur 1h30 de film…), et dans son aventure, Victoria découvrira qu’elle n’est pas la seule à être bloquée ici, il y a un homme, ne parlant que français (mais pour un français, il a quand même un sacrément grand accent anglais…). Mais tout cela reste bien ennuyeux, entre deux personnes ne se comprenant pas et ne faisant qu’avancer (Catacombes est vraiment un film de couloirs vides et sans âme), et un tueur pourchassant sa proie. Dans les scènes de poursuite, la caméra s’en donnera à cœur joie pour bouger dans tous les sens, pour rendre l’action illisible, déjà que la luminosité n’est pas grande (l’éclairage à la lampe torche, en course poursuite dans des petits couloirs, c’est assez limité). Rien ne semble vouloir sauver Catacombes, même pas son final, pourtant surprenant, mais tombant comme un cheveu dans la soupe, finissant de rendre le film indigeste bien que nous gratifiant de quelques giclées de sang bien timide qui se seront fait attendre. Bref, les catacombes de l’ennui. Même le talent de Shannyn Sossamon ne sauvera pas le film.

Les plus
C’était prenant les catacombes
Les moins
Chiant et long
Répétitif
En fait, il se passe rien
Final totalement raté

En bref : Shannyn Sossamon marche, trébuche, reprend sa lampe, court, sursaute, trébuche. Le spectateur, lui, baille.

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