1990 – Etats Unis
Genre : Horreur
Durée : 1h36
Réalisation : Charles Philip Moore
Musique : Bruce Wallenstein
Scénario : Charles Philip Moore
Avec Eric Larson, Francine Lapensée, Rufus Norris et Jack Forcinito
Synopsis: Un groupe de jeunes s’en va séjourner dans une demeure autrefois habitée par l’ancêtre de l’un deux qui fut chasseur de satanistes. Tombant sur un vieux livre, les jeunes libèrent une armada de zombies prêts à tous les décimer en attendant l’arrivée imminente du fils du démon…
Demon Wind est un petit film d’horreur tourné au début des années 90, qui est passé inaperçu, est reste encore aujourd’hui assez difficile à trouver. Même l’édition zone 1 s’avère plutôt rare, et bien entendu, sans sous titres. Demon Wind fait-il parti de ces petits bijoux oubliés, ou bien sa rareté indiquerait-elle que le film soit d’une qualité exécrable. Et bien finalement, ni l’un, ni l’autre. Disons plutôt que le métrage en question est un patchwork des différentes influences du metteur en scène, également scénariste, et que quelques fois, ça fonctionne du tonnerre, il faut l’avouer. Et d’autres fois, ça tombe à plat. L’histoire en elle même est des plus simples, et les premiers instants présagent le meilleur. La musique d’ambiance est excellente, l’ambiance réussie, les effets spéciaux également, la mise en scène, typique des années 80 (alors que le métrage date de 1990) nous rend nostalgique. Passé cette introduction, le métrage renvoi encore une fois aux années 80, avec la présentation, pendant une bonne vingtaine de minutes, des personnages principaux. Ceux ci se donnent rendez vous dans une station service paumée, gérée par des personnages étranges ne cessant de les avertir qu’il ne faut aller plus loin. Cette présentation, bien qu’un poil trop longue, met dans le bain, comme les films de l’époque, et les personnages vont se rendre fatalement dans la demeure, car déjà, les personnages de ce genre de films ne prennent jamais en note les nombreux avertissements qu’on leur donne, et ensuite parce que sinon, il n’y aurait pas de film. Bien ancré dans son époque, le film va décoller une fois les personnages sur les lieux, une bâtisse réputée hantée appartenant au grand père du héros La bâtisse est en ruine, des squelettes sont crucifiés à des croix dehors, et le plus étrange, bien que détruite et n’ayant plus tout ses murs, une fois à l’intérieur, la bâtisse est en parfait état.
Le scénario va intégrer plutôt intelligemment différents éléments pour faire de ce lieu un lieu hanté. La brume entoure la maison (on pense à Evil Dead), les personnages ne peuvent quitter cet endroit (les voitures refusent de démarrer, le grand classique), des démons font leurs apparitions (dont le maquillage fait grandement penser au Démons de Lamberto Bava) et nous aurons également droit à la découverte d’un grimoire et de deux dagues censées tuer les démons (on pense encore une fois à Evil Dead). Charles Philip Moore, le scénariste et réalisateur, connaît ses classiques, mais parfois grâce à une mise en scène subtile à faire passer la pilule et nous captive. Toute la première heure sera plutôt réussie, malgré certains défauts, comme de voir les personnages continuer de tirer sur les démons après avoir vu qu’ils se relevaient toujours et que ça n’avait aucun effet (peut être un clin d’œil à la fin de L’au-delà de Fulci, allez savoir). Le réalisateur parvient à poser une vraie ambiance, en plus de clin d’œil, et on ne s’ennuie pas. Les personnages sont bien entendus superficiels et peu développés, mais cela ne dérange pas. Sans parvenir à faire peur, le film, se transformant alors en huit clos, fera mourir tour à tour ses personnages, malheureusement souvent en hors champ, dans une ambiance excellente. Certaines scènes seront inventives au niveau de la mise en scène, même si l’on sent les choses arriver.
Mais dans sa dernière demi-heure, le film changera de ton, adoptant un ton plus musclé, avec le siège de la maison par les démons, avec quelques personnages armés à l’intérieur de la maison. On fera rapidement le lien avec certains films de Carpenter, mais l’hommage fonctionne, et l’ensemble trouve plutôt bien sa justification dans le scénario. C’est arrivé lors du final que le tout retombe à plat, le réalisateur voulant en faire trop, accélérant l’histoire, voulant en donner toujours plus, plus de démons, plus d’effets spéciaux, plus de rebondissements, et le petit film sympathique et sans envergure devient alors décevant. Non pas que les effets ou les rebondissements, bien que parfois grotesques (vers la fin, cela fait un peu penser, surtout au niveau du maquillage d’un personnage, à The Gate 2, réalisé deux ans après), soient ratés, mais l’histoire opère un tournant pas forcément bien venu, et rendant le final ennuyeux, alors que le réalisateur s’efforce d’en mettre et d’en montrer toujours plus, et c’est bien dommage. Demon Wind reste cependant un film très agréable à regarder, qui fera passer un très bon moment, et en fan de cinéma de genre, on peut toujours s’amuser à retrouver telle ou telle influence.
Les plus
Très bonne ambiance
De beaux hommages
Bons effets spéciaux
Les moins
Final ennuyeux
Trop de démons et de rebondissements sur la fin
En bref : Un film de fan, une première partie bourrée d’influences aux grands films du genre, et une seconde donnant beaucoup plus d’action et tombant parfois à plat. Agréable grâce à son ambiance réussie.