Titre original : 見鬼2
2004 – Hong Kong
Genre : Fantastique
Durée : 1h34
Réalisation : Danny et Oxide Pang
Musique : Payont Permsith
Scénario : Lawrence Cheng & Jo Jo Yuet-chun Hui
Avec Shu Qi, Eugenia Yuan, Jesdaporn Pholdee, Philip Kwok, May Phua et Rayson Tan
Synopsis: Joey, une jolie jeune fille, vient d’être abandonnée par Sam, son fiancé, et dans un accès de désespoir, elle tente de mettre fin à ses jours dans un hôtel de Bangkok. Elle rate sa tentative, et, après son réveil, regrette amèrement son geste fou. Elle est désormais déterminée à vivre et à repartir à zéro. Mais elle se rend successivement compte qu’elle est enceinte de Sam, et que son esprit est accaparé par des visions que ne perçoivent pas les autres, celle d’une femme en particulier. Très perturbée, elle attribue ses tourments à sa tentative de suicide. Mais elle est en réalité dotée d’un terrible et nouveau pouvoir, elle est capable de voir les fantômes et les morts…
Les frères Pang reviennent, après The Eye, qui était un banal film de fantôme, parfois flippant, parfois raté et chiant. Le premier métrage manquait d’originalité et était plombé d’une seconde partie extrêmement chiante, et AB Normal Beauty, réalisé par un seul des deux frères, montrait une bonne technique, un bon début, mais s’enlisait petit à petit dans une fin ridicule, énervante, et improbable. C’est donc avec une certaine crainte que l’on se lance dans la vision de The eye 2. Cette première suite n’a rien à voir avec le premier film, même si le troisième épisode à venir tentera de faire un rapide lien entre les deux. Les critiques du film laissaient présager un très mauvais film, dans la continuité du premier, voir pire. Et finalement, il n’en est rien, le film est une agréable surprise, prenante, et qui réussit là où on s’y attend le moins, mais échoue tout de même dans l’objectif que l’on attend de tout film de fantôme : la peur. En effet, le premier The Eye, malgré sa deuxième partie chiante et sa première partie sans grande originalité, nous faisait sursauter à de maintes reprises. The Eye 2 part dans une autre direction, tente d’autres horizons, et c’est tant mieux.
Les fantômes sont ici vus sous un angle totalement différent et parfois original, et contrairement à la plupart des autres films du genre, l’intrigue ne tourne pas autour d’un fantôme qu’il faut sauver. Non, que nenni, le film se présente sur pratiquement toute sa longueur comme un drame humain, où l’on se contente de suivre une femme enceinte qui s’intéressera aux mythes bouddhistes et à la réincarnation suite à des apparitions de fantômes, ce qui s’avère être bien plus intéressant. Les fantômes, bien que bien présents, ne sont pas au cœur même du récit. Le film rationalise l’apparition des fantômes et la possibilité de les voir par les femmes enceintes pour rendre le film et son contenu plus humain, et parfois, le film touche à son but, et peut devenir triste. Shu Qi, interprétant Joey, s’en sortira à merveille dans son rôle de quête de vérité, tout comme la plupart des autres acteurs, et les frères Pang, comme à leurs habitudes, dirigeront le film au millimètres prés au niveau du montage et de la photographie. Le scénario nous montre à intervalle régulier où il veut en venir, et cela devient très intéressant à suivre, si l’on accepte de voir un drame plutôt qu’un film de trouille. Il est juste dommage de noter que certains passages arrivant tardivement font tomber le film dans le ridicule. L’héroïne, à l’hôpital, décidera de se suicider en se jetant du toit. Ne chute. « Mince, je suis toujours vivante, malgré tous ces étages ! » Hop, elle remonte et rechute. « Je suis toujours vivante, donc j’y retourne ! » Dommage, cela empêche le film de se suivre parfaitement, alors que les bonnes intentions sont là.
Les plus
Des personnages intéressants
Plus dramatique qu’horrifique
Parfois original
Les moins
Quelques passages ridicules
Ça ne fait pas peur
En bref : Vous l’aurez compris, The Eye 2 est une suite sans liens avec le précédent, mais qui le dépasse grandement dans ses idées, devenant un drame. Mais si vous voulez mourir de peur, ce n’est pas le bon film.