Titre original : Mansquito
2005 – Etats Unis
Genre : Monstre qui pique
Durée : 1h35
Réalisation : Tibor Takacs
Musique : Joseph Conlan
Scénario : Michael Hurst d’après une histoire de Kenneth M. Badish, Ray Cannella et Boaz Davidson
Avec Corin Nemec, Musetta Vander, Austin Jordon, Patrick Dreikauss et Jay Benedict
Synopsis : Condamné à la peine capitale, Ray Erikson, bénéficie d’un dernier sursis en participant à une expérience scientifique liée à l’ADN des moustiques. Arraché au couloir de la mort, il fausse compagnie à ses gardiens et se réfugie dans la zone la plus protégée du laboratoire, provoque une violente explosion, si violente qu’elle aurait du le tuer, mais contaminé par une substance hautement toxique, Erikson mute en une abominable et indestructible créature assoiffée de sang…
Ah, NU Image et Tibor Takacs, voilà un combo gagnant. Débutant sa carrière dans les années 80, le père Takacs n’a jamais brillé, il faut bien l’avouer, mais démontrait un amour certain pour le cinéma de genre. Signant les deux opus de The Gate (ratés, malgré de bons effets spéciaux), il plongea ensuite dans les téléfilms d’action à micro budget avant de rejoindre l’aventure NU Image, puis Syfy. Rats, Kraken, Ice Spiders, Mega Snake, voilà les métrages que l’on trouve dans sa carrière, en attendant pour 2013 Spiders 3D. Mosquito Man débarque en 2005 alors que NU Image tente de se renouveler en lançant une saga de films improbables. Jugez plutôt, outre ce MosquitoMan : Sharkman, Predatorman, Snakeman, on aura même droit à un Skeletonman… Oui, cette fois ci, la science est allée trop loin, et la vision par le passé de Sharkman, avec des effets numériques comme souvent risibles, un rythme mou et surtout un Jeffrey Combs cabotinant (c’est loin quand même Herbert West dans Re-Animator…) ne me motivait guère à continuer l’exploration de cette saga de mutants ridicules. Mais après tout, même si le talent séparant Tibor Takacs de David Cronenberg est énorme, Cronenberg avait réussi avec son remake de La Mouche un film exceptionnel. Alors oui, Takacs n’a pas 1% du talent de Cronenberg, mais les deux partent du même sujet casse gueule. Armé d’un scénario écrit pour une fois à seulement deux mains (oui, ça arrivait, à l’époque) d’après une idée originale de, forcément, Boaz Davidson (chef de chez NU Image), Takacs, pour une fois, a l’air d’y croire, et fait des choix qui sort son Mosquitoman au delà des eaux troubles du navet comme c’est bien trop souvent le cas et l’élève au rang de nanar plutôt bien mené et même regardable sans appuyer sur la touche d’avance rapide.
L’histoire en elle même reste tout ce qu’il y a de plus classique et nous propose tout ce que des tas d’autres productions NU Image ont fait par le passé. Un dangereux criminel, Ray, une évasion ratée, une otage, un accident dans un laboratoire, et voilà le monstre est là. Ajoutons à cela un brave inspecteur (Corin Nemec, vu récemment dans Sand Sharks, une production Syfy) dont la petite amie était l’otage de Ray (comme ça s’emboite bien hein?) qui commence à se transformer elle aussi, et voilà, nous avons là la structure narrative et les éléments importants de l’histoire. Classique, rien de bien transcendant, mais ce n’est pas là ce que l’on recherche dans une production de cet acabit. Non, nous, on veut rigoler, passer un petit moment pas forcément prise de tête, un spectacle vite vu vite oublié. Et bien, Mosquitoman, c’est un peu tout ça à la fois, avec en plus une qualité énorme que beaucoup de productions ne cherchent même plus à reproduire de nos jours. Le monstre, le fameux homme moustique (quand on y repense, c’est con comme idée quand même), oui, il sera en latex, un mec en costume en gros, évitant ainsi du numérique baveux mal incrusté, et donnant un aspect plus sérieux à l’ensemble de l’entreprise. Le monstre, s’il n’a rien d’exceptionnel et possède par moment quelques mouvements bien lourds (après tout, le mec devait lutter sous le costume), reste plutôt plaisant à suivre et à regarder. Heureusement, parce que la bête, se nourrissant de sang humain, et donc, tuant un peu tout ce qui lui passe sous les yeux, sera très présente à l’écran. Bon point donc, dynamisant le récit et évitant de nous fournir toutes les trois minutes d’interminables dialogues histoire de gagner du temps (genre Spiders 2). L’histoire va souvent à l’essentiel et ne perd pas de temps.
Nous suivons d’un côté notre moustique géant dans sa quête de sang humain, qui s’en prend à un peu tout le monde : flics, personnel d’un bar, clochards, témoins. Cela nous donne un plutôt bon quota de morts et de poursuites diverses. De l’autre côté, nous suivons Jennifer, scientifique elle aussi victime de la mutation, beaucoup plus lente ceci dit. L’actrice, ayant un petit air de Mindy Clark, ce qui ne me déplait pas, s’en sort même plutôt pas mal. Je ne dirais rien concernant Matt Jordon, dont c’est l’un des seuls rôles, et qui passe 90% du temps sous son costume. Une bonne gestion du rythme, des effets pas trop pourris (rassurez vous, il y a tout de même un peu de numérique, avec quelques explosions et tout sur la fin), des acteurs plutôt correctement dirigés, il n’en fallait pas plus pour passer un moment que l’on oubliera certes rapidement, mais pas désagréable pour autant. Bien entendu, tout cela s’avère plus que prévisible, on se doute très bien du final, par ailleurs le moment le moins intéressant du métrage, la faute à un combat pas très passionnant entre super moustique et super flic. Mais le pire reste à venir, puisque le film, non content d’avoir été un divertissement potable pour du NU Image, nous flanque un final raté et bien mielleux comme il faut, au risque de faire vomir le spectateur. Toujours est-il que le film reste un bon cran en dessous de bon nombre de leurs productions.
Les plus
Un monstre en latex
Plutôt rythmé
Pas mal de meurtres
Les moins
Le final totalement raté
Prévisible
Vite vu, vite oublié
En bref : Mosquitoman est le haut du panier NU Image, aux côtés de Spiders et Crocodile 2. Pas exceptionnel, mais pas trop mal foutu et plutôt rythmé, assez pour intéresser