Titre original : Armour of God – Longxiong Hudi – 龍兄虎弟
1986 – Hong Kong
Genre : Aventures
Durée : 1h28 (version tronquée) 1h38 (version HK)
Réalisation : Jackie Chan et Eric Tsang
Musique : Michael Lai (Michael Wandmacher pour la version américaine)
Scénario : Edward Tang, Cheuk-Hon Szeto, Ken Lowe, John Sheppard et Jackie Chan
Avec Jackie Chan, Alan Tam, Lola Forner, Rosamund Kwan, Bozidar Smiljanic, Ken Boyle et John Ladalski
Synopsis : Jackie, surnommé Le Faucon, est un aventurier. Un jour, son meilleur ami Alan lui demande de l’aider à sauver sa petite amie, capturée par un groupe religieux, qui demande en échange que Jackie lui apporte les différentes pièces de l’armure de Dieu. Jackie et Alan obtiennent l’aide d’un millionnaire collectionneur possédant trois des pièces de l’armure, et ils partent s’infiltrer au sein du groupe religieux avec l’aide de la fille du millionnaire, May.
Ce premier Armour of God, renommé en France Mister Dynamite (titre français trouvant sa signification lors du final), est une autre des réalisations cultes et clés de la carrière de Jackie Chan, sans pour autant en constituer son meilleur métrage, loin de là, souffrant de quelques défauts plutôt dommageables que la suite corrigera. On pourra d’ailleurs noter que lorsque Miramax sortira le métrage aux Etats Unis, la suite, Opération Condor, sera déjà sorti là bas depuis quelques temps, si bien que cet opus sera renommé là bas Opération Condor 2… Il ne faut pas chercher la logique dans la boite de Bob et Harvey Weinstein, bien connu pour remonter les films dans le dos des réalisateurs. Bref, revenons à Mister Dynamite. Après avoir été dans la police maritime et dans la police tout court dans sa précédente réalisation, Jackie Chan joue ici le rôle d’un aventurier. Inspiré d’Indiana Jones comme beaucoup de métrages à l’époque (la même année, le grand Nam Nai Choi livra par exemple The Seventh Curse, avec Dick Wei, Chow Yun Fat et Maggie Cheung, mais là, on ne parle pas de la même catégorie de films), Mister Dynamite commence au quart de tour, avec notre jeune Jackie se retrouvant dans un village indigène pour voler forcément un objet sacré, qui est un des cinq éléments de l’armure de Dieu. Dés le début, il nous gratifie de décors exotiques, de quelques cascades de folies (dont la fameuse cascade lui ayant pratiquement coûté la vie, visible lors du bêtisier de fin). Puis Jackie se calme pour nous présenter son histoire, et délaisse pendant quelques temps l’aventure pour retourner à la comédie, comme souvent.
Et justement, là viendra un des défauts du métrage, puisque Jackie Chan prendra trop de temps à exposer une histoire pourtant simple. Son meilleur ami Alan demande l’aide de Jackie pour venir sauver sa petite amie, prisonnière d’un groupe religieux voulant récupérer les trois pièces manquantes de l’armure de Dieu. Une histoire simple, comme d’habitude, exposée un brin trop longtemps. En effet, pendant une petite demi-heure, on nous présente les personnages, on aura droit à une petite chanson, des ventes aux enchères, des discussions pour convaincre Jackie, sceptique au départ, avec bien entendu quelques petites blagues comme d’habitude, et même une scène assez violente où des moines armés flinguent un peu tout le monde dans une pièce, allant jusqu’à tirer une balle dans l’œil d’un photographe. Bien que fort sympathique, cette partie souffre de longueurs, et il faudra attendre que Jackie et Alan fassent équipe avec May et partent à la recherche du groupe religieux pour retrouver tous les ingrédients que l’on aime : humour (beaucoup), action (surtout sur la fin) et courses poursuites. D’ailleurs, dans le rôle de May, on retrouvera Lola Forner, aperçue dans Wheels on Meals (Soif de Justice) de Sammo Hung deux ans plus tôt, ancienne miss Espagne en 1979. Le trio va tenter de s’infiltrer dans l’antre du groupe religieux, ce qui offrira au spectateur une magnifique course poursuite en voiture, impressionnante et fun, comme ce sera le cas dans la suite. Une poursuite comme seuls les Hongkongais savaient les faire à l’époque, un pur moment de bonheur, rattrapant les longueurs de la première partie. On remarquera d’ailleurs certaines cascades en voitures similaires à celles de Wheels on Meals.
Et entre ces scènes d’action formidables, Jackie retourne bien entendu à l’humour, fonctionnant à merveille. On rigole (ou certains vont juste sourire) devant ce barman gay, ou le trio amoureux à base de quiproquo. Mais ce sera bel et bien lors de l’infiltration de l’antre des membres du culte religieux que le film nous donnera ses morceaux de bravoures lors de son final, avec deux combats cultes. Le premier opposera Jackie Chan à des moines beaucoup plus nombreux dans une immense salle de repas. Mais le vrai grand moment du métrage sera le combat opposant Jackie à 4 femmes en talon aiguilles. Jackie va se servir du décor pour pouvoir vaincre ses ennemis. Les femmes vont s’amuser, elle, à viser l’entre-jambe du pauvre Jackie, et celui ci ripostera en visant les fesses ou les seins. Un combat anthologique, mixant à merveille humour et techniques impressionnantes. Alors oui, on pourra dire que ce premier Armour of God est parfois un peu longuet et met du temps à démarrer, ce qui est le cas, le film étant loin d’être le meilleur film de Jackie Chan, mais reste totalement plaisant à suivre, et grâce à quelques moments de bravoures, reste gravé dans les mémoires pour ce qu’il est : un pur moment fun, simple, un Indiana Jones made in Hong Kong avant que Jackie Chan ne reviennent les années suivantes avec Project A 2 et Police Story 2. A noter que dans son dernier film, Chinese Zodiac, reprenant le personnage du Condor (Faucon donc) pour clore la trilogie, Jackie reprend certains éléments de ce film et de sa suite, comme par exemple le gag des chewing-gum ou tout simplement les chiens.
Les plus
Le combat contre les 4 femmes, grandiose
Une poursuite en voiture excellente
Un moment d’aventure sympa
Les moins
Un peu longuet dans sa première partie
Un film hésitant avec des soucis de rythme
Avare en action et cascades
En bref : Un film d’aventures fun souffrant de quelques défauts ne l’empêchant pas d’être ce qu’il se doit d’être : divertissant. Mais pas plus.