Titre original : Jackie Chan’s First Strike – Jing Cha Gu Shi 4 : Ji Gaan Daan Yam No – Police Story 4 – 警察故事4之簡單任務
1996 – Hong Kong
Genre: Action
Durée : 1h47 (version longue), 1h20 (France)
Réalisation : Stanley Tong
Musique: Nathan Wong (version HK), J. Peter Robinson (version internationale)
Scénario : Stanley Tong, Nick Tramontane, Greg Melliott et Elliot Tong
Avec Jackie Chan, Annie Wu, Jackson Lau, Bill Tung, Allen Sit, Rocky Lai, William Tuan, Ken Lo et Chan Wai To
Synopsis : Inspecteur de la police de Hong Kong, Chan Ka-Kui se retrouve aux trousses d’un agent soviétique. Alors que sa mission touche à sa fin une fois arrivé en Ukraine, il se retrouve mêlé à un gigantesque complot pour la possession d’armes nucléaires. Le chef des services secrets Russes l’envoi alors en Australie pour continuer sa mission en suivant la trace d’un ancien espion Chinois. Alors que la situation devient critique, Chan est attaqué, puis accusé de meurtre…
Alors que Jackie Chan dans le Bronx cartonne un peu partout, notamment en Amérique dans sa version écourtée de vingt minutes, Jackie Chan et son réalisateur/chorégraphe/scénariste Stanley Tong décident de remettre le couvert. Ainsi, leur nouveau film sera tourné en Anglais (alors que Jackie Chan dans le Bronx mixait les deux langues dans sa version intégrale, la version courte ayant été majoritairement redoublée), et s’il est connu en France comme Contre-Attaque et en Amérique comme First Strike dans des versions écourtées (charcutées, 1h20 en France au lieu de 1h47), le métrage n’est nulle autre que Police Story 4. Jackie Chan reprend donc le rôle qu’il connaît si bien, et son supérieur, l’oncle Bill, est toujours là. Maggie Cheung disparaît du casting, et alors que les premiers opus se déroulaient à Hong Kong, ce nouvel opus se délocalise en Ukraine puis en Australie, et prendra une orientation totalement différente et peu plaisante, rapprochant ainsi le métrage d’un James Bond plus que d’un Police Story. Et au final, malgré quelques scènes sympathiques disposées ci et là, Contre-Attaque est un ratage, autant dans sa version extra courte que dans sa version intégrale, tant on ne retrouve pas les éléments que l’on aime dans le cinéma de Jackie Chan. Comme pour Jackie Chan dans le Bronx, le montage international de Contre-Attaque privilégie le rythme à l’intrigue et autres personnages secondaires, et pour une fois, ce n’est pas plus mal, tant l’intrigue n’est pas des plus palpitantes. Dès le début, on envoi Jackie Chan en Ukraine pour surveiller une femme, Natasha. Et en quelques instants, tout s’écroule. Le rythme se fait lent, nous n’aurons pas de grosse scène d’action d’ouverture comme c’était souvent le cas (ça donne envie de se refaire le premier Police Story), l’humour n’est pas franchement inoubliable, les gags faciles, et les personnages peu intéressants.
Contre-Attaque montre dès son ouverture qu’il sera moins efficace, moins drôle et moins intéressant que les trois premiers opus. S’ouvrant sur quelques scènes d’infiltrations pas vraiment passionnantes avec des gags pas très subtils (le coup du bonnet m’a tout de même décroché un petit sourire), le film nous lance après de longues minutes sa première scène d’action (une quinzaine dans la version courte, une vingtaine dans la version intégrale), très inspirée de l’univers de James Bond, avec une course poursuite dans la neige. Jackie Chan aura beau toujours faire les cascades lui même, et Stanley Tong aura beau avoir fait du bon boulots sur les deux précédents films avec Jackie, le constat est triste, car à part la fin de cette scène, la mise en scène peine à intéresser et à mettre en valeur les différentes cascades, paraissant, à part pour le grand final de la scène, plutôt banal. On arrive d’ailleurs là à un des grands problèmes du métrage : sa mise en scène. Stanley Tong livre une mise en scène plutôt plate et inintéressante, qui ne nous livrera qu’un seul grand moment (un combat en milieu de métrage). Les différentes scènes s’enchaînent, le rythme n’est franchement pas excellent, et le montage n’aide pas, autant dans sa version courte que longue, qui abuse des fondus enchainés ou au noir pendant la première demi-heure, si bien que l’on se demande si Stanley Tong avait vraiment préparé son film à l’avance ou a attendu le montage pour voir si ce qu’il a tourné fonctionnait. Passé cette introduction peu convainquant, Jackie est envoyé en Australie pour poursuivre sa mission en s’approchant de la famille d’un des terroristes, en particulier de sa sœur (Annie Wu), et va, oh surprise, comme souvent se retrouver en plein milieu d’un complot qui va le faire passer pour un tueur (bizarre, comme dans le premier Police Story).
Arrivé en Australie, l’humour se fait encore plus lourd, et surtout, le film tente de se rapprocher encore un peu plus de l’univers de James Bond, en donnant à Jackie tout un tas de gadgets pour pouvoir continuer sa mission. Partie peu passionnante, on devra attendre un bon 50 minutes (une heure pour la version longue) pour enfin voir le premier combat du métrage, qui s’avère, il est vrai, très sympathique, mais bien trop court, et il faut bien l’avouer, dans son ensemble, Contre-Attaque ressemble bien plus à une vulgaire série B Américaine à destination du marché de la vidéo qu’à un film de Jackie Chan. Pire, pour un film d’action, l’action n’est que peu présente, et parfois ratée. A part ce rapide combat (environ trois minutes), le métrage reprend un rythme plutôt moyen à coups de complots, de « mais non en fait je suis gentil » ou « C’est mal de faire ça pour l’argent » avant de nous livrer un rapide combat final dans un… grand bassin. Idée intéressante, et au final, peu impressionnante, avec quelques ennemis et quelques requins. A noter que la scène a été écourtée de la moitié de sa durée dans le montage international, coupant ainsi les meilleures notes d’humour du tout le métrage (Jackie, saignant au doigt, se fait « sucer » – le doigt hein – par un peu tout le monde quand il a besoin d’oxygène, les requins n’étant pas loin, Jackie se servira également de son amie comme bouclier humain lorsque nécessaire…). Le film nous achève lors d’une cascade finale (reprise dans 2 Fast 2 Furious) sur-découpée au niveau du montage. Contre-Attaque, autant dans sa version courte peu intéressante que dans sa version intégrale incroyablement trop longue, est une grosse déception, et marque bel et bien le début de la fin pour Jackie Chan, ce que confirmera l’année suivante le tout juste sympathique Mister Cool et Rush Hour en 1998. Triste pour un film se voulant être Police Story 4.
Des photos issues de la version longue HK, notamment du combat final sous l’eau, doublement plus long!
Les plus
Un combat bien sympa en plein milieu du film
Quelques notes d’humour sympas dans la version HK
Les moins
Un rythme très moyen
Des cascades pas toujours mises en valeur par la mise en scène
Pas franchement drôle
Une intrigue classique digne d’un DTV Américain
En bref : Le début de la fin. Contre-Attaque est un film très moyen, qui se traîne en longueur et n’est pas très passionnant. Quelques rares scènes sauvent l’ensemble du naufrage.