Titre original : KG カラテガール
2011 – Japon
Genre : Action
Durée : 1h32
Réalisation : Kimura Yoshikatsu
Musique : –
Scénario : Nishi Fuyuhiko
Avec Takeda Rina, Tobimatsu Hina, Naka Tatsuya, Horibe Keisuke et Richard Heselton
Synopsis : Pour récupérer la légendaire ceinture noire, un gang n’hésite pas à tuer un maître en karaté devant ses deux filles, Ayaka et Natsuki. Le gang embarque Natsuki et laisse Ayaka sur place, entre la vie et la mort. De nombreuses années plus tard, les deux jeunes filles se portent bien et malgré un parcours très différent, sont toutes les deux devenues expertes en karaté. Rapidement, leurs chemins vont se croiser.
High Kick Girl ! sortait en 2009, et se faisait descendre par pas mal de monde, à juste titre. Malgré le fait que le réalisateur ait embauché de vrais artistes martiaux pour jouer dans son film, dont la jeune Takeda Rina mignonne comme tout, que les chorégraphies étaient franchement sympas et que le scénario allait très souvent à l’essentiel, rapidement, il a également eu la mauvaise idée de nous mettre toutes les scènes d’action deux fois, une première à vitesse réelle, la seconde au ralenti, pour nous permettre d’analyser la technique. Certes, mais sur chaque scène, ça en devenait lourd, et le film pourtant court nous paraissait long. KG est un peu une fausse suite, voir remake de High Kick Girl. On y retrouve déjà la même équipe (même si le scénariste de High Kick Girl passe réalisateur), toujours Takeda Rina dans le rôle titre et Naka Tatsuya dans un petit rôle, une intrigue assez proche (dans le fond), des combats, et oh miracle, une absence quasi totale de ralentis. KG avait donc toutes les cartes en main pour être une véritable tuerie, ce qu’il ne sera pas. Il aura beau corriger certains défauts de High Kick Girl, il en récupérera d’autres en prime, ce qui est dommage. La scène d’introduction nous prépare à ce qui nous attend. Tatsuya Naka affronte plusieurs ennemis à la fois, il est doué, on le sait, sa technique est très… technique. Mais il ne dépassera pas cette fameuse scène d’introduction, contrairement à High Kick Girl où il volait par moment carrément la vedette à Takeda Rina (que l’on retrouve cette année dans le film Kunoichi). Après cette scène à la réalisation assez pauvre (mais les combats sont bien), nous sommes projetés 10 ans plus tard où l’on retrouve les deux filles de Tatsuya, Ayaka (Takeda Rina donc) et Natsuki (Tobimatsu Hina), chacune de leur côté. Ayaka a un emploi tout ce qu’il y a de plus banal, mais est une experte en karaté. Natsuki elle a rejoint le côté du mal en oubliant son passé et travaille pour l’homme qui a tué son père. L’histoire n’est pas très recherchée (comme dans High Kick Girl) et les points communs sont très nombreux : on retrouve encore une histoire de ceinture noire. Rina dans High Kick Girl était une jeune lycéenne qui chassait les ceintures noires. Ici, son père est tué par un gang qui veut récupérer une légendaire ceinture noire.
Pire, on aura l’impression par moment de retrouver certaines scènes, combats, ou tout simplement des tenues. Lors du final, Rina portera une ravissante tenue de lycéenne comme dans le précédent film (et toujours avec un boxer noir), on retrouvera en milieu de métrage un combat où les « méchants » vont se farcir tous les membres d’un club de karaté, et ceci dans un gymnase forcément. Une scène déjà vue encore une fois. Le final du métrage, en forme de jeu vidéo (on avance en affrontant divers ennemis jusqu’au boss de fin), a la même structure que dans High Kick Girl également. Autant dire que le scénariste ne s’est pas foulé. Heureusement, le fait que Ayaka ai une sœur apporte un peu de nouveauté, et des combats entre femmes. Et surtout qu’en plus, les ralentis sont quasiment absents du métrage, à un ou deux moments près. Les combats en eux même sont d’ailleurs toujours aussi réussis que dans High Kick Girl, même si on aurait pu espérer plus de nouveautés et des coups encore plus impressionnants. Toujours est-il que les techniques utilisées sont parfois impressionnantes, et que voir la petite Rina donner encore une fois son High Kick vaut forcément le détour. Tobimatsu Hina n’est pas en reste, ces combats sont eux aussi souvent impressionnants. A l’exception du combat final contre Richard Heselton, trop rapidement emballé et où les coups semblent parfois être attendus, KG remplit amplement son contrat, même s’il n’a l’air de n’être qu’une version un poil optimisée et sans ralentis du précédent film. Malheureusement, quelques points viendront noircir le tableau, abaissant grandement le niveau de KG. Dans un premier lieu, si l’histoire n’est pas très poussée et le scénario un peu vide, l’ensemble ne va pas être super aidé par son rythme.
Là où High Kick Girl allait à la vitesse de l’éclair à l’essentiel avec son scénario large comme un timbre lettre, KG veut un peu donner de l’ampleur à ses personnages. Essayer du moins. De nombreux passages dialogués ne seront pas d’un très grand intérêt, surtout que la qualité des acteurs en général peut laisser à désirer. La plus grande partie du métrage essayera d’étoffer les personnages qui ne seront même pas principaux. Entre deux combats, on pourra voir Rina s’entraîner, et surtout on pourra voir les méchants discuter dans leur base (se limitant à quelques couloirs vides et deux autres pièces, petit budget oblige). Ils discuteront, s’entraîneront aussi, vont parfois rire également (en faisant des têtes pas possibles), et se saluer. La durée du métrage est ainsi gonflée assez artificiellement et ces passages pourront nous sembler assez long, et peu utile au final. Quand on regarde un métrage comme KG, on veut avant tout de l’action, et voir des filles se battre en donnant des coups impressionnants. Ce que le film nous délivrera, mais à un rythme beaucoup moins soutenus que dans High Kick Girl. En tout et pour tout, le métrage ne nous proposera d’ailleurs que quatre véritables combats : celui d’ouverture, celui du gymnase, l’inévitable combat entre Ayaka et Natsuki, les deux sœurs, et le combat final (enfin, il y en a plusieurs, mais c’est là où le film se réveille et enchaîne les combats). Au final, KG, ça se regarde facilement, on apprécie, les combats valent le détour, les actrices sont mignonnes, agiles, pleines de fraicheur, mais on est encore déçus. On ose espérer que Takeda Rina finira par jouer dans un vrai bon film qui mette en avant ses talents martiaux, tout en développant une vraie histoire, après High Kick Girl, la seconde série The Ancient Dogoo Girls (où les combats étaient pitoyables) et maintenant KG. Ce n’est pas encore pour aujourd’hui, malheureusement.
Les plus
Toujours de très bonnes techniques
De bonnes scènes d’action
Quasi pas de ralenti
Takeda Rina
Les moins
Des méchants peu convaincants
Ça parle beaucoup par moment
Scénario un brin vide
En bref : Après un High Kick Girl saccagé par son abus de ralentis, ce nouveau film en corrige les erreurs, malgré un rythme moins soutenu.