THE MYTH (神话) de Stanley Tong (2005)

THE MYTH

Titre original : San Wa – 神话
2005 – Hong Kong
Genre : Aventures
Durée : 1h58
Réalisation : Stanley Tong
Musique : Nathan Wang et Gary Chase
Scénario : Stanley Tong

Avec Jackie Chan, Tony Leung Ka Fai, Kim Hee Seon, Mallika Sherawat, Ashton Chen, Patrick Tam et Yu Rong Guang

Synopsis : Jack est un archéologue de renommée. Il fait d’étranges rêves, se voyant ainsi à la place de Meng Yi, un général de l’époque Qing, il y a 2000 ans, qui tombe amoureux de la fiancée de l’Empereur. Avec son ami William, un scientifique, il trouver une vieille épée et une météorite en Inde, qui pourraient avoir un lien avec ses étranges rêves.

En 2004, après plusieurs films tournés en Amérique assez désastreux, Jackie Chan retournait à Hong Kong pour livrer avec le réalisateur Benny Chan un excellent New Police Story, qui redonnait espoir. En effet, on y trouvait un film sérieux, au ton plus sombre, où Jackie Chan nous donnait une très honnête performance d’acteur, nous ramenant à l’époque de Crime Story (1993), un autre film sérieux et sombre. Après ce succès surprenant et mérité, Jackie Chan va quelque peu continuer de faire des films différents, évitant ainsi de jouer l’éternel clown. On pourra citer par exemple le Shinjuku Incident, où Jackie se retrouvera au Japon et n’aura pas un seul combat de tout le film, son Little Big Brother se déroulant il y a fort longtemps ou encore le remake de Karate Kid. Mais en 2005, juste après New Police Story donc, Jackie Chan retrouve alors un ancien collaborateur, qui l’avait largement aidé à percer en Amérique, avec Police Story 3, Jackie Chan dans le Bronx et Contre-Attaque. Je veux bien entendu parler du grand, que dis-je, du génial Stanley Tong ! Ok, retour à la réalité, Stanley Tong n’est pas un réalisateur de génie, sa carrière le prouve amplement, mais il a su livrer des produits incroyablement rythmés et bourrés d’action (Police Story 3 et Jackie Chan dans le Bronx, je ne reviendrait pas sur Contre-Attaque). L’association des deux artistes promet donc au mieux, un très bon divertissement, au pire, un film s’ancrant simplement dans la récente carrière de Jackie Chan aux Etats Unis, avec des produits feignants et finalement, franchement pas bons. Et au final, The Myth, c’est un peu les deux à la fois, la faute à un scénario regroupant deux histoires se déroulant à deux époques bien différents, et donc, totalement opposés, tant dans leurs défauts que leurs qualités, et nous donnant à l’arrivée un film boiteux.

The Myth est donc coupé en deux. D’un côté, nous trouvons une partie se déroulant il y a 2000 ans. Jackie Chan interprète un général devant protéger à toute prix la future femme de l’Empereur. Cette partie de l’histoire est assurément la plus réussie du métrage, sans pour autant être exempt de défauts. On y trouve un ton plus violent que d’habitude, quelques scènes de combats au sabre plutôt sympathiques, de très beaux décors naturels. Jackie Chan offre une plutôt bonne performance, tout comme Kim Hee Seon, jouant la future femme de l’Empereur. Certes, la romance qui va naître entre les deux est un peu facile, et on n’échappera pas à quelques moments niais, mais les romances n’ont jamais vraiment été le point fort des productions Jackie Chan. Les combats, plutôt nombreux, sont assurément violents, et si on sourira volontiers devant certains partis pris (Jackie se servant de son cheval pour donner des coups à ses ennemis, ou des boules de feu numériques sentant un peu trop le numérique), l’ensemble propose suffisamment de bons passages, surtout que Chan comme Tong sont relativement inspirés. Ainsi, on trouvera deux grandes scènes, dans lesquelles Jackie Chan n’hésitera pas à abattre froidement ses ennemis, à les décapiter ou à les transpercer avec une lance afin d’accomplir sa mission. Cette partie du métrage aurait finalement mérité d’être plus approfondie, tant elle s’avère agréable à suivre, à défaut de véritablement surprendre dans son déroulement. Durant la majeure partie du métrage, ces passages viennent entrecouper la véritable intrigue du film, la plupart du temps sous forme de rêves, même si le spectateur n’aura aucun mal à comprendre le pourquoi du comment longtemps avant que Stanley Tong (signant également le scénario) ne se décide à cracher le morceau.

L’intrigue principale justement, parlons en. Se déroulant de nos jours, on y trouve encore Jackie Chan, cette fois ci dans le rôle d’un archéologue un brin aventurier et n’hésitant pas à effectuer des cascades pour satisfaire ses fans. On se retrouve donc devant un produit basique et sans vraiment d’imagination, à quelques exceptions près, un sous Indiana Jones, ou disons même, un sous Opération Condor. Tong comme Chan, choisissent la facilité et ne prennent aucuns risques dans cette partie, nous livrant un produit calibré et prévisible. Quelques petites scènes sympathiques viendront bien entendu se glisser dans la tableau, notamment un combat se déroulant sur un tapis roulant… et collant. L’idée est excellente, mais l’humour parfois lourd vient s’inviter dans la partie, faisant retomber beaucoup d’effets. Ce combat justement, où les acteurs doivent retirer leurs vêtements petit à petit, ne peut s’empêcher de se terminer sur une petite note d’humour avec un boxer orné d’un smiley (rappelant le boxer koala de Contre-Attaque). L’humour s’incruste donc de manière pas forcément subtile, et ne sera pas aidé par l’un des grands défauts du métrage : ses effets spéciaux. Dès qu’un saut est trop dangereux, Jackie Chan sera alors filmé de loin et le numérique entrera en jeu. Ça n’aurait pas été un souci, si l’animation ne manquait pas autant de naturel. On pourra aussi noter le fait qu’un serpent sera digitalisé aux côtés de Jackie, et le résultat n’est pas glorieux. Pire, dès que Jackie Chan ne sera pas à l’écran dans cette partie, le scénario s’axera sur son ami scientifique William (Tony Leung Ka Fai) pour nous offrir les moins bons moments du métrages, avec des méchants (très méchants) et du numérique (vilain), le tout pour une intrigue des plus simplistes. On pourra retenir néanmoins la participation de la magnifique Mallika Sherawat (Hiss) au métrage.

Ainsi, alors que la partie se déroulant dans le passé s’en sort le mieux, malgré quelques défauts, et que la partie présente plus axée sur l’aventure déçoit amplement malgré quelques passages amusants ou bien trouvés, Stanley Tong réunit les deux époques pour son final, et va donc tenter de nous en mettre plein la vue. Sur le papier certes, l’idée est d’ailleurs excellente. Réunir les personnages des deux époques dans un tombeau gigantesque où une armée se tient là, en apesanteur. A l’image, le résultat est tout autre. Si les clichés arrivent en pagaille, la réalisation de Stanley elle se veut accrocheuse. En termes d’angles de caméra, de mouvements, c’est classe. Malheureusement, ce moment voulant tout mixer se révèle rapidement imbuvable pour de multiples raisons, la principale étant des effets numériques datés d’une autre époque, ou tout simplement non finalisés. Le résultat fait peur et abîme la rétine oui, et c’est bien dommage. Certes le métrage est pleins de bonnes intentions, parvient à nous livrer quelques scènes de batailles bien trouvées, mais en se voulant trop ambitieux tout en essayant de satisfaire le public avec un produit extrêmement commercial, Stanley Tong tout comme Jackie Chan se plantent. En permanence, d’une scène à l’autre, le bon côtois le mauvais, et si le résultat aurait pu être bien pire (mais aussi bien mieux), The Myth ne laisse pas un grand souvenir, même s’il comporte une scène valant assurément le détour.

Les plus

La partie dans le passé plutôt bonne
Quelques bons combats
De très bonnes idées
Une scène incroyable

Les moins

Un film feignant
Une partie dans le présent classique
L’humour raté
Les effets numériques datés

En bref : Une œuvre mineure souffrant d’un long final intéressant mais totalement raté, d’une bonne partie dans le passé et d’une partie dans le présent trop classique pour vraiment plaire.

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