LA MALÉDICTION DE LA VEUVE NOIRE
Titre original : Curse of the Black Widow
1977 – Etats Unis
Genre : Fantastique
Durée : 1h40
Réalisation : Dan Curtis
Musique : Bob Cobert
Scénario : Robert Blees
Avec Anthony Franciosa, Donna Mills, Patty Duke, June Lockhart et June Allyson
Synopsis : Le détective privé Mark Higbie enquête sur une série de meurtres commis de manière curieuse. Les victimes, toutes de sexe masculin, sont retrouvées vidées de leur sang, avec de profonds trous dans la poitrine et parfois enroulé dans du fil de soie. Malgré les réticences de la Police, Higbie continue ses investigations qui l’amènent sur la légende de la veuve noire ; une femme qui, sous le coup d’une malédiction, se transforme en araignée géante les nuits de pleine lune…
La malédiction de la veuve noire est un téléfilm américain plutôt surprenant vu que l’on n’en attend pas grand chose au départ, et qui nous permet de retrouver Anthony Franciosa quelques années avant qu’il ne tourne dans le Ténèbres de Dario Argento. Ici pas de réelle surprise pourtant, puisque le titre annonce déjà la couleur, on sait que l’on aura affaire à une araignée, mais on ne le verra finalement que bien peu dans le métrage, ses apparitions étant toutes regroupées dans la dernière bobine du métrage, les cinq dernières minutes plus précisément. Mais heureusement le film ne mise pas tout sur son araignée, puisque les trois quarts du temps, nous suivons l’enquête du détective Mark Higbie, joué donc par Franciosa qui, embauché par la femme d’une des victimes afin d’élucider cette affaire. Higbie ne sera pas aidé par la police, ceux ci gardant tous les détails de l’investigation pour eux, ne dévoilant rien dans la presse, mais ils continuent de surveiller la femme de la victime, puisqu’un meurtre similaire a déjà eu lieu quelques années plus tôt autour de la jeune femme. On se retrouve donc à suivre une investigation parfois un peu trop longue et ennuyeuse malheureusement. Si au départ voir Higbie chercher des informations, se renseigner sur les victimes ou chercher les suspects se révèle intéressant et mystérieux, par la suite, l’histoire n’a plus grand chose à révéler et le film se voit comblé de quelques scènes qui n’apporteront strictement rien à l’histoire.
On aura donc la joie de voir notre détective privé marcher sur la plage avec sa cliente, pour parler de tout et de rien, ou encore inviter celle ci à venir faire la fête avec lui dans un bar le soir. Même certains personnages viendront se greffer à l’histoire mais n’y apporteront strictement rien, comme le fiancé de la sœur jumelle Lockwood (donc, la cliente de Higbie). Le fait que celui ci trompe sa copine avec sa sœur n’apporte vraiment rien et ne fait que ralentir le rythme de l’intrigue de base. Ces passages ne constitueront heureusement pas la grande partie du récit, puisque le scénario va nous traîner au cœur des légendes chinoises et indiennes par la suite. Ces légendes nous racontent donc que si une femme est mordue par une araignée, elle se changera en araignée de taille démesurée les nuits de pleine lune. Il n’y a pas que les hommes qui se changent en loups garous en période de pleine lune, maintenant les femmes en araignées. Pourquoi pas, de ce côté, le scénario s’avère assez astucieux et original, et on s’amuse à chercher qui pourrait bien être la fameuse araignée géante. Le scénario va nous mener de fausses pistes en fausses pistes et se révèle, pour l’époque (1977, on le rappelle) plutôt astucieux, en ajoutant à son récit, en plus de cette fameuse malédiction d’araignée-garou (il fallais la placer celle là !) une histoire de schizophrénie, qui se révèlera aux spectateurs et à Higbie au fur de son investigation. Heureusement qu’il y aura ses surprises car la mise en scène, si elle s’avère correcte, abusera toutefois un maximum du zoom. Mais, et l’araignée dans tout ça me direz vous.
Avant de nous montrer sa gigantesque veuve noire, le métrage va nous offrir quelques petites mygales qui se baladent par ci par là durant quelques scènes (pas plus d’une minute à l’écran). Inutile de la cacher, celles ci provoqueront plus de frissons aux spectateurs que la fameuse veuve noire du titre. Voir des dizaines de mygales tomber sur le pauvre Anthony Franciosa provoquera quelques frissons à l’arachnophobe. La grosse araignée en elle même, on ne le verra que trop peu, et on peu rapidement comprendre pourquoi. Au cours du film, lors des attaques, on ne verra qu’au travers de ses yeux, et comme une araignée à 8 yeux, nous pouvons voir sa future victime 8 fois. Par moment, on ne verra même pas ses attaques, et le réalisateur se contentera de nous montrer le résultat, c’est à dire des cadavres enveloppés dans des cocons de toiles. Toile plutôt bien réalisée d’ailleurs. La veuve noire et son identité ne seront révélées qu’à la fin, et si l’un fonctionne (la découverte de son identité), autant dire qu’à l’écran, le résultat est plutôt limité, et donc, en plus d’être rarement montrée, on ne verra que des bouts de pattes. On comprend pourquoi, puisque dans les rares plans la montrant dans son intégralité, on a bien plus envie de rire qu’autre chose. Essayant de cacher cela par un éclairage plutôt faible, l’effet reste raté et tombe à plat, si bien que l’on comprend que le réalisateur n’a pas misé là dessus. Dommage car l’ensemble distille une bonne ambiance, le scénario est correct tout comme l’interprétation de manière générale.
Les plus
Une bonne ambiance
Une bonne histoire
Anthony Franciosa
Les moins
Le final
Des scènes de remplissage
En bref : Un honnête divertissement, malgré des scènes inutiles. Le scénario est parfois astucieux, l’ambiance s’installe rapidement, seule la fin nous laisse sur notre faim, en nous dévoilant l’araignée.