Titre original : Pig Hunt
2008 – Etats Unis
Genre : Animal tueur
Durée : 1h40
Réalisation : James Isaac
Musique : Les Claypool
Scénario : Robert Mailer Anderson et Zach Anderson
Avec Travis Aaron Wade, Tina Huang, Howard Johnson Jr., Trevor Bullock et Rajiv Shah
Synopsis : John emmène plusieurs de ses amis et sa copine en forêt pour une partie de chasse. Mais rapidement, les choses dégénèrent, et après un accident, ils se retrouvent poursuivis par une bande de rednecks armés jusqu’aux dents, et vont devoir en plus échapper à des cultivateurs de marijuana et à un sanglier géant.
On n’attendait pas grand chose d’un réalisateur comme Jim (ou James) Isaac. Commençant sa carrière en 1989 avec un House 3 très décrié (que j’ai trouvé sympathique pour ma part), il attendra 12 ans avant de reprendre la caméra avec Jason X, salué par une partie des critiques, détesté par les autres (dont moi) et un Skinwalkers passé totalement inaperçu 5 ans plus tard. Il fait son retour en 2008 avec Pig Hunt, loin des studios et autres projets de suites attendues, avec un budget très réduit de 6 millions de dollars et une liberté totale. Au vu du métrage en question, on ne peut que comprendre que celui ci ai été fait loin d’Hollywood et des studios, tant il s’agît d’une œuvre étrange qui peut déconcerter plus d’un spectateur. On nous vent un film sur un cochon géant, mais celui ci est quasi absent de l’intégralité du métrage, relégué au second plan et ne faisant qu’une très courte apparition, ce qui dans un sens pourra rappeler le réussi Razorback de Russell Mulcahy au début des années 80. Bien que les deux films aient une histoire très différente et des personnages très différents également, ils partagent une certaine similarité dans leur étrangeté malgré des ambiances assez opposées. Pig Hunt nous propose donc de suivre un groupe d’amis qui partent à la chasse en forêt. Trois amis, dont John, et sa petite amie. Ils ne tarderont pas sur place à retrouver une bande de rednecks que John connaît bien, et encore d’autres personnages par la suite. Le film peut être clairement divisé en trois parties très différentes, en terme de rythme, et même dans le fond d’influences et de genre cinématographique. La première partie, sans doute la plus longue, est la moins réussie, malgré d’indéniables qualités. Elle nous présente les différents personnages, et nous propose de les suivre lors de leur partie de chasse. Jim Isaac nous prévient déjà du danger qui rôde via quelques plans en vue subjective de la menace, et donc, du cochon, et préfère prendre son temps pour faire monter la sauce.
Les quasis 45 premières minutes du film ne seront donc faite que de marche à pied, de discussion entre les personnages pour montrer la différence de point de vue entre les gens de la ville et ceux de la campagne, avec parfois un peu d’humour ne fonctionnant pas toujours. On aurait pu s’emmerder grave, mais pourtant, Isaac parvient à poser une certaine ambiance et soigne sa mise en scène, le tout accompagné par une musique très étrange de Les Claypool, célèbre bassiste. Sa musique apporte indéniablement un plus au métrage et lui confèrent son ambiance venue d’ailleurs. Néanmoins certains spectateurs pourront se sentir arnaquer et arrêteront la vision du métrage dès sa première partie, faute de sang, de sangliers tueurs, et c’est bien dommage, même si il faudra encore attendre pour voir le fameux sanglier qui orne la pochette du dvd américain. Car après cette longue présentation des personnages et des tensions qui règnent entre eux, il y a la seconde partie du métrage, qui change radicalement de rythme, et même de ton. Fini les petites notes d’humour, le rythme lent, les longs dialogues, dans sa seconde partie, après un triste accident (assez stupide), le film prend la route du survival pur et dur entre les gens de la ville qui vont tenter de fuir et ceux de la campagne. Une partie très réjouissante puisque le film va partir dans… un peu tous les sens il faut bien avouer. Entre les rednecks qui partent à la guerre dans des voitures et motos pour des scènes semblant sortir de Mad Max 2 (un film culte qui continue d’influencer beaucoup de monde en ce moment, après Resident Evil 3 et Doomsday), des exécutions très froides qui donnent carrément des frissons, une secte de hippie qui cultivent de la marijuana et où les femmes prennent des bains toutes ensembles pour le plaisir des yeux masculins, avec un gourou assez adepte de la décapitation à la machette. Il y en a pour tous les goûts, et malgré l’ensemble des directions empruntées, même parfois sur seulement quelques minutes, cela fait plaisir à voir.
Le tout bien entendu baignant toujours dans une ambiance des plus étrange, à laquelle on adhère ou pas du tout. Si l’humour est beaucoup moins présent, c’est en effet pour adopter un ton plus sombre avec une série d’exécutions (dont une franchement assez glauque), le tout amenant les personnages, du moins ceux toujours en vie, vers un final changeant encore de direction pour amener enfin notre cochon géant sur le devant de la scène, celui pour qui quasiment chaque spectateur s’est procuré le métrage après avoir vu la pochette du film. Il se sera fait attendre le bougre, il faut avouer, mais Jim Isaac le montre finalement au bon moment, pour un final certes un peu trop rapidement expédié, mais fonctionnant très bien, et se lâchant carrément sur les effets gores. Le cochon sera d’ailleurs une réussite, le réalisateur évitant les effets numériques ratés tant en vogue ces derniers temps, soit par choix, soit par manque de budget, et son cochon a de la gueule, indéniablement. Pig Hunt est donc bel et bien un mix de genres et d’influences diverses et variées, allant des films de monstres en latex de la bonne époque aux survivals des années 70 en passant par Mad Max 2, avec une galerie de personnages variées, entre les militaires, les locaux, les hippies, et si on accroche à son ambiance, le film se révèle être une très bonne surprise, et sans aucun doute le film le plus réussi de son auteur, sans pour autant révolutionner le genre.
Les plus
Une ambiance venue d’ailleurs
Le cochon, très bien fait
Les emprunts à Mad Max 2
Le mix de genres et d’influences
Les moins
Première partie un peu lente
On ne voit le cochon qu’à la fin
En bref : Une très bonne surprise de la part de Jim Isaac, une ambiance très étrange pour un mélange de genres.