PRAY (絶対恐怖プレイ) de Sato Yuichi (2005)

PRAY

Titre original : Purei – 絶対恐怖プレイ
2005 – Japon
Genre : Fantastique
Durée : 1h17
Réalisation : Sato Yuichi
Musique : –
Scénario : Ogawa Tomoko

Avec Tamayama Tetsuji, Mizukawa Asami, Shinoda Mitsuyoshi, Toyonaga Toshiyuki et Kobayashi Katsuya

Synopsis : Ayant désespérément besoin d’argent, Mutsuru et Maki kidnappent une petite fille qu’ils décident de cacher dans une école. Seulement en appelant les parents afin de leur demander une rançon, ils apprennent que l’enfant est mort depuis déjà un an.

Les films de fantômes, on commence un peu à les connaître par cœur maintenant, la surprise n’est plus vraiment, ou trop rarement au rendez vous, et la qualité non plus. On se souviendra, dans les titres les plus récents, du moyen Apartment 1303 par exemple, d’un réalisateur en moyenne tout aussi mauvais (Oikawa Ataru, réalisateur de Tomie 1, 5 et 6 et de Tokyo Psycho). Heureusement pour lui, Pray va se hisser quelque peu du côté des bons métrages du genre, mais de justesse. Premier bon point, le film ne durant pas plus d’1h15, on ne pourra pas vraiment s’y ennuyer. Mais le genre nous a déjà prouvé qu’il était possible de s’emmerder même avec une durée aussi courte. Pray ne va pourtant pas perdre de temps en explications inutiles, en séquences d’expositions longues, nous prenons l’action en cours de route. Mutsuru et Maki conduisent, avec à l’arrière, une petite fille endormie aux somnifères. Deux minutes d’exposition, et les trois personnages se retrouvent dans l’école abandonnée, renfermant de terribles secrets de jeunesse pour Mutsuru. Après avoir passés un coup de fil aux parents de l’enfant, ceux ci leur annonce que leur fille est morte il y a un an de cela, jour pour jour. A partir de là, le métrage va pouvoir enchaîner des idées que l’on connaît par cœur et d’autres plutôt réjouissantes, sans que cela ne fonctionne comme on l’aurait souhaité, et surtout comme l’équipe l’aurait sans doute souhaité. Après avoir passé cet appel, ils se rendent compte que la petite fille a disparue, et ils vont partir dans l’enceinte de l’école à sa recherche. Le film, sur pratiquement toute sa longueur, excepté quelques petites scènes mettant en avant les parents de la défunte, va être un huit clos dans l’école, où le métrage va jouer avec les longs couloirs vides de l’école, l’obscurité, pour tenter de nous faire peur. En vain.

Si la réalisation est d’honnête facture, que les décors pourraient faire peur, le tout s’enchaîne de manière plutôt banale, réussissant uniquement à créer une ambiance énigmatique et réussie, mais sans jamais faire peur. Durant la première demi-heure de Pray, passant à la vitesse de l’éclair, le réalisateur va jouer essentiellement sur les bruitages et les vrais décors de l’école. Mutsuru et Maki cherchent la petite fille, parfois l’aperçoivent, et des sons étranges proviennent des toilettes des filles. Lieu ou les personnages reviendront à maintes reprises, à la manière d’un aller retour dans un jeu vidéo, sauf qu’ici, ces incessants allers retours finiront vite par laisser. Passé la demi-heure, le spectateur avide de sensations fortes n’aura rien eu à se mettre sous la dent, bien qu’il faille admettre que l’ambiance reste prenante. Jusque là, Pray prend plutôt la forme d’un survival horror, sauf qu’ici, le spectateur n’a aucune manette entre les mains. C’est ensuite que les choses commencent à bouger, afin d’expliquer l’histoire, dans un premier temps, mais de permettre au rythme de s’accélérer avec la présence de nouveaux personnages. Trois jeunes hommes, des connaissances de Mutsuru et Maki bien entendu, les rejoignent dans l’enceinte de l’école, voulant eux aussi obtenir l’argent de ce kidnapping. Ils vont tous partir à la recherche de l’enfant, qui ne semble apprécier que Mutsuru. C’est là que les quelques effets sanglants du métrage vont arriver, tout comme le fantôme.

Le réalisateur, bien que connaissant son travail (cela se voit à l’esthétique générale du métrage), va tenter par tous les moyens d’embrouiller quelque peu l’histoire, alors que celle ci est finalement quelque peu prévisible, malgré le nombre de twists contenus dans le métrage. La seule présence du fantôme et d’acteurs criant ne suffit plus maintenant à créer la peur, ce que le réalisateur n’a pas compris par contre, puisqu’il ne fera que le montrer, de façon très discrète et rapide de temps à autre, rendant les apparitions et les actes du fantômes totalement banals. Le film ne fait donc absolument pas peur. Le film usera pourtant de tout ce qui a fait le succès auparavant de ce genre de films, avec les sons étranges provenant de pièces ou de casiers, les apparitions furtives, la bande son d’ambiance, mais la sauce ne prend pas vraiment, sans pour autant que le film n’ennuie, ce qui est d’autant plus dommage. Les apparitions en elles mêmes ne procureront aucuns frissons, et certaines faiblesses du scénario ou dans les relations entre les différents personnages n’aideront absolument pas à la crédibilité de l’ensemble. Lorsqu’un fantôme est dans une école abandonnée contenant également deux personnes qui veulent vous arnaquer pour garder l’argent pour eux, en général, on ne s’attarde pas dans le bâtiment. Mais malgré tout cela, Pray reste sympathique et se laisse voir, on ne sursautera pas, mais on passera juste un bon petit moment.

Les plus

Bien réalisé
Beaux décors
Bon final

Les moins

Ne fait pas peur
Très simple et prévisible
Scénario faible

En bref : La peur n’est absolument pas au rendez vous, le scénario est par moment faible, mais le final rehausse l’histoire, on ne s’ennuie jamais et les décors de cette école vide de nuit fascinent. C’est déjà pas mal finalement.

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