FULL CONTACT (俠盜高飛) de Ringo Lam (1992)

FULL CONTACT

Titre original : 俠盜高飛
1992 – Hong Kong
Genre : Policier
Durée : 1h36
Réalisation : Ringo Lam
Musique : Ridley Tsui
Scénario : Nam Yin

Avec Chow Yun-Fat, Simon Yam, Anthony Wong, Ann Bridgewater, Bonnie Fu, Frankie Chan et Nam Yin

Synopsis : Pour aider un ami dans le besoin, Gao Fei décide de s’allier à un gang mené par le Juge pour un casse. Seulement le gang est associé à un usurier qui souhaite la mort de Gao Fei. Trahit par son ami et laissé pour mort, il va revenir pour se venger…

Ringo Lam aura toujours été un réalisateur intéressant, et surprenant. Alors qu’il avait commencé dans des films peu personnels au début des années 80, il aura lancé ensuite la mode des films en prison en réalisant en 1987 Prison on Fire, avec Chow Yun-Fat et Tony Leung Ka-Fai. La même année, il lançait le choc City on Fire (oui, il aime bien ce qui est ON FIRE !!!), toujours avec son ami Chow Yun-Fat, face à Danny Lee (deux ans avant The Killer donc). Un film qui en aura inspiré plus d’un (Quentin Tarantino et son Reservoir Dogs). En 1991, Ringo Lam retrouvait Chow Yun-Fat pour livrer Prison on Fire 2, une suite parfois très proche de l’original, et l’année suivante, c’était ce Full Contact. Après les films de prison et les flics infiltrés parmi les gangsters pour un casse qui tourne mal, que va-t-il donc nous livrer ? Et bien, sur le papier, rien de nouveau. Full Contact reprend une formule bien connue, celle des braqueurs, du casse qui tourne mal, avec une trahison à la clé, menant ensuite à une vengeance. Oui, rien de neuf. Et pourtant, dès les premiers instants, Full Contact séduit le spectateur, grâce à plusieurs éléments, et s’il reste classique dans son ensemble et dans sa narration, il a la chance d’avoir des personnages très bien définis, qui évoluent et sont intéressants, lui permettant de sortir de la masse et de dévoiler, sous ses aspects de polar vu et revu, autre chose. Dès le début, le réalisateur nous fait bien comprendre que si son film ne contient rien de plus qu’une histoire classique, l’intérêt et les enjeux ne sont pas là. Et si la mode est aux films d’action un brin poseur, ce qui l’intéresse n’est pas là également.

La première partie du métrage nous présente les personnages principaux, et le casse, jusqu’à la mort présumée du personnage principal, qui va alors revenir d’entre les morts (en quelque sorte) pour se venger dans la seconde partie. On découvre donc Gao Fei (Chow Yun-Fat), qui reste sobre tout le long (oui oui), un gentil truand qui n’a pas peur d’utiliser la violence quand cela est nécessaire. À ses côtés, sa copine, Mona (Ann Bridgewater), qui danse dans un bar, Chung (Chris Lee) et surtout, Sam (Anthony Wong – OCTB, Infernal Affairs, Ebola Syndrome), le peureux de la bande. Il est d’ailleurs assez incroyable de voir qu’il joue la même année dans À Toute Épreuve de John Woo, aux côtés de Chow Yun-Fat, pour un rôle à l’opposé de celui qu’il incarne ici (le bad guy qui n’a aucun remord ni morale). Une équipe donc en apparence soudée, que Ringo Lam va s’amuser à tirailler pour faire éclater le groupe au bout d’une vingtaine de minutes : un mort, un traite et un laissé pour mort. Face à eux donc, une bande qui n’a aucune morale. Simon Yam s’amuse comme un fou en jouant un tueur homosexuel, accentuant tous ces gestes, et armé de quelques répliques cultes peu suggestives, ne cachant pas son attirance pour Chow Yun-Fat. Son jeu parfois exagéré, il parvient même à le justifier dans un dialogue, prétextant que pour s’en sortir, il faut être plus fou que les autres. Aucune surprise à le voir accompagné d’une nympho (Bonnie Fu), au rire agaçant et qui n’hésite pas à montrer sa culotte, et d’un fou furieux appelé simplement le taré (Frankie Chan).

L’union des deux groupes va se faire explosive, et forcément, certains vont y laisser des plumes. On arrive donc à la violence du film. Car Full Contact se fait par moment bien violent, en plus d’être parfois bien vulgaire. La violence sera pourtant rare, et souvent rapide, mais sèche, et réaliste. Coups de couteaux, balle en pleine tête. Ça ne rigole pas. Et tant mieux. À quelques exceptions près (un saut un peu trop haut), l’ensemble se veut très réaliste, et donc sombre et prenant. Ringo Lam se permet tout de même des expérimentations, notamment dans la fusillade du club, où il nous invite à suivre les balles au ralenti (en 1992 hein) ! Un coup de maître réutilisé par d’autres ensuite. Et si le cheminement de l’histoire et des différents personnages reste classique, avec d’un côté Simon Yam un peu foufou et Chow-Yun Fat qui veut se venger, il y a le à côté. Car oui, finalement, le personnage le plus intéressant, qui va le plus évoluer, non sans garder toujours des remords, ce sera le personnage de Anthony Wong, qui va, au fur et à mesure du film, évoluer, passant de petite mauviette à tueur. Mais au fond de lui, sa psychologie est finalement bien plus complexe, cherchant plus à tromper les autres sur son apparence plutôt que changeant réellement. Violent, sec, faussement classique, parfois en avance sur son temps, parfois froid et l’instant d’après outrancier, Full Contact est probablement un des meilleurs métrages de Ringo Lam.

Les plus

Un casting en or

Une ambiance sombre et pessimiste

Bien violent

Pas de baisses de rythme

Les moins

Un condensé qui ne plaira pas à tout le monde

 

En bref : Full Contact est une œuvre sombre et très violente, à l’apparence simple mais qui sous cette apparence, a bien plus à proposer.

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