2004 – Corée du Sud
Genre : Fantastique
Durée : 1h30
Réalisation : Jeong Yong-Gi
Musique : Park Ji-Woong
Scénario : Jeong Yong-gi
Avec Kim Yu-Mi, Im Eun-Gyeong, Shin Hyeong-Tak, Ok Ji-Young, Lim Hyeong-Jun et Lee Ka-Yeong
Synopsis : Un groupe de jeunes gens est convoqué dans une demeure reculée afin de servir de modèles de poupées. La maîtresse des lieux, l’inquiétante madame Im, semble leur cacher quelque chose, dans cette maison étrangement décorée de poupées de taille humaine. Mais les choses deviennent plus inquiétantes encore lorsque les jeunes gens disparaissent tour à tour mystérieusement…
Les poupées au cinéma, ça ne date pas d’hier. La plus connue, ce sera bien entendu Chucky, avec pas moins de six films à la qualité variable. Il ne faudra pas oublier le Dolls de Stuart Gordon, souvent oublié dans la filmographie du monsieur, ou encore la bien trop longue saga des Puppet Master, qui aurait dû s’arrêter finalement au troisième opus, le meilleur. Alors quand un film d’horreur Coréen se décide à exploiter le filon, on ne peut qu’être enthousiaste, tant cela nous promet enfin quelque chose de différent des traditionnels films de fantômes aux cheveux longs, genre qui surprend de moins en moins. Et quand on regarde la scène d’ouverture, se déroulant soixante ans auparavant, on est encore plus enthousiaste, même si l’on sent rapidement qu’au final, le film va garder la structure d’un banal film de fantôme. Un homme créé une poupée grandeur nature en hommage à sa femme, sans savoir qu’elle est également douée d’émotions humaines. Lorsque sa femme est assassinée, il est accusé, et tué, laissant alors la poupée seule à le pleurer sur sa tombe. Un début violent, beau même par moment, mais annonçant la classique histoire de revanche longtemps après par des poupées apparaissant comme des fantômes. Bingo, The Doll Master sera exactement ainsi. Quand l’histoire reprend, on nous présente un groupe de cinq personnes qui se rendent dans un musée de poupées. La galerie des personnages et on ne peut plus classique, à l’exception des deux hôtes. Un homme qui semble bien trop souriant pour ne rien cacher, et madame Im, froide, peu bavarde, en fauteuil roulant.
Le genre de personnage devant lequel on réfléchit deux fois avant de lui faire une remarque, tant son regard semble indiquer qu’elle est tout le temps sur la défensive. Dès l’entrée dans le musée, le film nous montre ses qualités, car oui, il y en a, mais également ses nombreuses faiblesses. Il faut dire qu’artistiquement parlant, c’est du beau travail, comme souvent dans le cinéma Coréen. La photographie est élégante, les plans travaillés et mettent en avant les décors comme il se doit. Et justement, les décors, et les éléments les peuplant, sont la plus grande force du métrage. Et par éléments les peuplant, je veux bien entendu parler des poupées. Elles sont partout, et font froid dans le dos. Vous allez dans votre chambre, et voilà qu’une poupée à taille humaine est au plafond pour tenir l’ampoule. Vous allez aux toilettes, et une poupée sort du mur pour vous regarder faire votre commission. Surprenant, mais donnant immédiatement une certaine atmosphère au métrage. Mais au-delà de cet aspect purement visuel, qu’offre donc le métrage aux spectateurs ? Et bien à la fois beaucoup, et si peu. Le réalisateur, qui signe seul également le scénario, part avec une histoire en nous livrant certaines clés dès le départ, si bien que les quelques retournements de situations arrivant sur la fin étaient déjà devinés par le spectateur après peu de temps.
Il aura beau tenter de nous berner en quelque sorte en intégrant petit à petit de nouveaux personnages à son récit, rien à faire, tout est prévisible. Les poupées, présentes donc dans toutes les pièces, ne vont finalement pas se différencier tant que ça du traditionnel fantôme asiatique, tant les apparitions de poupées qui bougent ou même les différents meurtres vont fonctionner suivant la même mécanique. Reconnaissons toutefois que les premières apparitions, bien que classiques, fonctionnent plutôt bien, notamment grâce au soin général apporté au métrage. Mais plus le métrage avance et se fait prévisible, moins l’histoire que l’on devine se fait intéressante, et moins les rares meurtres présents parviennent à nous intéresser. Le réalisateur se prend alors à son propre piège, celui du scénario qu’il a écrit. Sans pour autant être désagréable, The Doll Master finit par rendre indifférent malgré ses images léchées. On retiendra quelques idées graphiques sur les premiers meurtres et le soin apporté au design des poupées présentes dans la maison, mais c’est bien peu, surtout quand le réalisateur nous sort un final mielleux et désagréable. Chucky et les autres poupées tueuses peuvent dormir tranquille.
Les plus
Le visuel des poupées
La scène d’ouverture
Les moins
Ultra prévisible
Vite ennuyeux
Finalement classique dans son déroulement
En bref : Un film de poupées tueuses optant pour un style de fantôme classique. Prévisible très rapidement, le métrage nous laisse indifférent malgré quelques bonnes choses.