Titre original : Kuro No Tenshi Vol. 1 – 黒の天使 Vol.1
1997 – Japon
Genre : Policier
Durée : 1h47
Réalisation : Ishii Takashi
Musique : Yasukawa Gorô
Scénario : Ishii Takashi
Avec Hazuki Riona, Takashima Reiko, Nezu Jinpachi, Kippei Shiina, Ono Miyuki, Yamaguchi Yoshiyuki et Osugi Ren
Synopsis : Sauvée par une femme assassin, Mayo, une jeune fille orpheline du nom de Ikko part vivre en Amérique. Plus de dix ans plus tard, elle revient au Japon et apprend que Mayo a été forcée de devenir la maîtresse de son ennemi, Nogi. Ikko commence alors sa vengeance contre Nogi et son organisation.
Après avoir signé en 1995 le polar Gonin avec Kitano Takeshi dans le rôle titre, Ishii Takashi continue dans le même genre avec Black Angel en 1997, qui sera suivi par un volume 2 en 1999. Le cinéaste qui avait commencé comme scénariste avec la saga des Angel Dust et qui se tournera plus par la suite vers l’horreur (Freeze Me) et l’érotisme (Flower and Snake) nous raconte ici l’histoire d’une vengeance, teintée d’érotisme et bien entendu, de scènes parfois très sanglantes avec de nombreux tirs têtes. Il pose le ton dés la scène d’ouverture où nous voyons les gardes du corps et les parents de la jeune Ikko se faire assassiner. Le ton se fait froid, noir, violent. Malgré des contraintes budgétaires parfois visibles, Ishii semble maîtriser son propos (du moins dans un temps) et sa caméra. Il stylise parfois la violence de son œuvre pour lui donner un côté percutant, et donner aux femmes fatales qui peuplent son film une belle présence à l’écran. Malheureusement, au-delà de ça, Black Angel ne va pas parvenir à convaincre à tous les niveaux. Dans un premier temps, son histoire se fait incroyablement classique, et donc assez prévisible (à un ou deux rebondissements près), ce qui apportera au récit quelques baisses de rythme plutôt dommage. Car il faut dire que dans cette histoire de vengeance classique, les personnages ne sont pas parmi les plus passionnants créés par le réalisateur.
Cet aspect d’ailleurs est plutôt surprenant, sachant que Ishii Takashi définit habituellement ses personnages avec soin, alors que ces histoires elles sont toujours plus ou moins classiques. Heureusement, en dehors de son intrigue, Ishii soigne sa mise en scène comme toujours, et dynamise le tout avec pas mal de fusillades et autres scènes d’exécutions, et là, ça fonctionne super. Quelques acteurs en font un peu trop par moment, où quelques scènes s’étirent en longueur, mais cela ne retire en rien la radicalité et le ton noir des fusillades. Assez nombreuses, Ishii s’applique comme jamais lors de ces scènes, stylisant ses plans (la scène sur le toit est un grand moment, la mise en scène y est sublime), n’hésitant pas à abuser de la couleur rouge, et la score musical, plutôt discret, sert l’ambiance à merveille. Ces passages sont les grands moments du métrage. Il est également dommage de noter au détour de certaines scènes que les limites du budget se font sentir, avec un son qui semble en léger décalage ou bien trop accentué par rapport aux images. Black Angel Vol. 1 reste une curiosité intéressante dans la carrière de Ishii, il possède de grandes qualités, les femmes fatales y sont superbes, tout comme les scènes de violence, mais il se fait bien trop classique pour pleinement convaincre, et souffre de quelques défauts et longueurs. Sexe et violence y font comme souvent bon ménage, mais autant l’avouer, l’essai reste plutôt faible au sein de la carrière de son metteur en scène.
Les plus
Quelques moments bien stylisés
Des fusillades prenantes
Les moins
Très classique et personnages un peu vides
Des longueurs
En bref : Un premier volume très décevant malgré quelques bons moments. Pas toujours très passionnant, les scènes violentes sont celles qui fonctionnent le mieux.