Titre original : Kuro No Tenshi Vol. 2 – 黒の天使 Vol.2
1999 – Japon
Genre : Policier
Durée : 1h45
Réalisation : Ishii Takashi
Musique : Yasukawa Gorô
Scénario : Ishii Takashi
Avec Amani Yûki, Yamato Takeshi, Kataoka Reiko, Itô Yôzaburô, Tsurumi Shingo et Terajima Susumu
Synopsis : Mayo, connue sous le nom de Black Angel, est une tueuse embauchée pour tuer un chef Yakuza. Mais le coup tourne mal lorsqu’un couple de tueurs tente d’atteindre la cible avant elle. Blessée, son employeur vient lui rendre visite pour lui demander de terminer le travail.
Après un premier volume en 1997, d’honnête facture, mais finalement assez classique et aux personnages peu développés, Ishii Takashi revient deux ans plus tard avec un volume 2, et comme s’il avait apprit de ses erreurs, livre un produit final beaucoup plus emballant, beaucoup plus développé, et surtout, beaucoup plus abouti. Pourtant, il conserve les mêmes thèmes, le même genre de personnages, la vengeance est toujours au cœur du récit, mais l’ensemble se fait plus passionnant, mieux rythmé, et la maîtrise technique de Ishii se met donc cette fois-ci au service des personnages et de la solide intrigue. Ici, Ishii décide de se concentrer et de développer trois personnages principaux, dont nous faisons la connaissance dés le départ, lorsque Mayo avance dans un parking pour accomplir un contrat. Sa cible : le chef d’un clan Yakuza. Elle se fera devancer de peu par un couple de tueurs, dont le mari perdra la vie, laissant sa femme, Suzu, seule. En homme de main du boss, Mayo retrouvera Yamabe, un homme de son passé qui l’avait autrefois sauvé d’une situation plutôt difficile, alors qu’il ne la connaissait pas. Ishii maîtrise son film, sa caméra, et nous plonge dans une ambiance stylisée où la violence peut survenir n’importe quand dans le récit. Après cette ouverture où une petite tension s’installe, il décide alors de développer ses trois personnages, que tout oppose au départ, qui sont des ennemis. Susu a perdue son mari et va vouloir compensation, et donc, se venger, même si son employeur ne va pas forcément le voir sous cet angle, puisque la cible n’a pas été abattue.
Yamabe lui doit protéger son patron, et va devoir partir à la recherche de Suzu, dans le but de l’éliminer bien entendu, mais également d’en savoir plus, de comprendre qui veut la mort de son patron. Et notre Black Angel, Mayo, fait le lien finalement entre ses personnages, puisque Suzu lui a volé en quelque sorte son contrat, et que Yamabe l’a sauvé par le passé d’un viol en pleine rue. Trois personnages que tout oppose, dont chacun chercher une vengeance, mais qui finalement, s’avèrent très semblables à bien des égards, et qui vont forcément finir par se croiser à nouveau. L’histoire tout comme les personnages se font bien plus consistants que dans le film original, mieux définis, et la vision du métrage se fait donc beaucoup plus passionnante. Le film n’est pas du tout une suite du premier film, mais plutôt une variation autour de certains thèmes. Dans le fond, même si le métrage n’invente rien, c’est du solide, et rien n’ennuie jamais pendant le métrage. La violence vient souvent casser des moments bien plus calmes, et l’ensemble fonctionne.
Alors qu’il avait livré une honnête mise en scène avec les moyens qu’il avait sur le premier opus, Ishii semble se surpasser ici, tout en gardant la patte graphique du premier opus. Éclairages bleutés, zooms lents, femmes tueuses sublimées à l’écran, c’est du très bon boulot. Certaines scènes, pourtant simples, sont alors envoutantes, le score musical très discret accompagnant le tout à merveille. Ishii trouve toujours moyen de nous livrer des plans travaillés, parfois originaux, et se permet de styliser la violence encore plus que dans le premier métrage. Le trio d’acteur fait du très bon boulot pour continuer de donner de la substance et de la crédibilité aux personnages, auxquels nous allons rapidement nous attacher. Vengeance, fusillades, sexe, rédemption, Black Angel Volume 2 est assurément un meilleur film que l’original, parsemé de beaux moments, et d’autres plus violents, et fonctionne à merveille. Ishii livre un très bon film, avant de partir dans ses films suivants dans une direction bien plus sexuelle, avec les Flower and Snake, puis The Bruital Hopelessness of Love. Un très bon polar.
Les plus
Des personnages plus travaillés que dans le premier
Réalisation stylisée
Prenant, violent et intéressant
Les moins
Dans le fond, cela reste très classique
En bref : Un volume 2 plus travaillé dans le fond comme dans la forme. Toujours classique, mais rondement mené et passionnant.