Titre original : Saw 3D
2010 – Etats Unis
Genre : Horreur
Durée : 1h30
Réalisation : Kevin Greutert
Musique : Charlie Clouser
Scénario : Patrick Melton et Marcus Dunstan
Avec Costas Mandylor, Betsy Russell, Tobin Bell, Sean Patrick Flanely et Cary Elwes
Synopsis : Alors que la bataille fait rage entre le détective Hoffman, l’héritier de Jigsaw, et son ex femme, Jill, un groupe de survivants s’associe autour de Bobby Dagen, survivant également, devenu célèbre en publiant un livre. Mais Bobby n’est pas celui qu’il semble être…
Saw, le chapitre final, enfin. 7 ans, 7 films, une saga irrégulière, comme toute longue saga, que ce soit dans le cinéma d’horreur ou non. Saw 6 avait été une bonne surprise, proposant enfin une histoire intéressante et son twist final donnait envie de voir la suite, d’autant plus que le nouveau réalisateur calmait le jeu niveau caméra épileptique. Pour ce dernier Saw (en 3D, parce que c’est la mode, et que ça fait dépenser 2 euros de plus aux spectateurs), on nous promettait de nouveaux pièges sadiques, la fin de l’histoire, des réponses à toutes nos questions, et en plus, le retour du docteur Gordon (Cary Elwes), du tout premier opus. Bref, beaucoup de promesses. Et malheureusement, Saw 3D s’avère n’être qu’un ratage, comme la plupart des derniers opus des sagas d’horreur (Hellraiser : Hellworld, Halloween Resurrection, Jason X, Alien résurrection). Description et analyse d’un ratage quasi total. Quasi car il y a tout de même des choses à sauver de ce dernier Saw. Jusque là, la saga avait été critiquée par beaucoup, moi y compris à l’exception de quelques opus, pour la gratuité de leurs scènes, et leurs histoires toujours plus compliquées et absurdes pour au final pas grand chose. Il semble que les deux scénaristes s’occupant de la saga depuis le quatrième opus nous aient entendu, puisque ici le scénario s’avèrera des plus simplistes, et la bêtise de nombreuses séquences sera voulue, revendiquée, appuyée, et ira loin. Dernier opus oblige, ils se permettent plus de choses, vont plus loin, multiplient le nombre de morts, et nous livrent une intrigue simple contenant autant de bons côtés que de mauvais côtés. La séquence d’introduction met dans le bain pour ce dernier opus, avec comme d’habitude un nouveau piège (Jigsaw en avait de l’argent pour acheter tout ce matériel n’empêche, et de l’inventivité…). Cette fois ci, le piège est en plein air, et montre bien le côté je m’en foutiste du métrage. La cohérence n’était plus vraiment là depuis longtemps, donc les scénaristes se lâche. On ne se posera pas la question de savoir comment le piège a pu être posé là à l’insu de tous, l’important maintenant, c’est le fun. Le public veut des pièges sadiques et du gore, cet opus va leur en donner.
Passé l’introduction, aucune vraie surprise, le film va comme d’habitude se découper en deux parties. D’un côté, nous avons Bobby Dagen, ex victime et survivant d’un des jeux sadiques de Jigsaw, devenu célèbre en écrivant un livre, passant dans des émissions télé, et faisant même des thérapies de groupe avec d’autres survivants (moyen pour les scénaristes de nous remettre un personnage du 6 et également le docteur Gordon, du premier opus). Au départ plutôt intéressante, cette partie ne va malheureusement pas l’être sur toute la durée, puisque rapidement, Bobby va se faire capturer pour participer à un parcours d’épreuve, à la manière de… Saw 3 et de Saw 6. Même si les différents pièges vont encore redoubler d’inventivité et être dans un sens (mais vraiment dans un sens) plus cohérent avec la philosophie de Jigsaw, laissant le choix aux joueurs de vivre, ou non, une sale impression nous arrive. Une impression de lassitude et de déjà vu, puisque l’épisode précédent se déroulait déjà de cette manière. Les pièges auront beau être vraiment très sadiques pour certains (le piège avec la clé reliée au fil), la sauce ne prend pas vraiment. Et certains pièges seront tellement gros qu’il n’y a véritablement plus aucune tension (qui a dit qu’elle était absente depuis longtemps ?). Le piège dans la décharge avec la voiture (oh, encore un endroit désaffecté, il n’y a que ça dans cette ville) en est le parfait exemple : gros piège, pleins de participants, ça fait du bruit, c’est fun, mais ça s’arrête là. Une partie de l’intrigue donc, exception des moments vraiment gore pouvant devenir jouissifs, s’avère répétitive et sans nouveauté. Un comble pour un chapitre dit final. Les déceptions ne s’arrêtent pas là.
La seconde intrigue du film, qui en général depuis longtemps dans la saga, est constituée de flashbacks, change totalement. Les flashbacks se font donc très rares dans ce nouvel opus, si bien que Tobin Bell, jouant depuis le premier opus le célèbre Jigsaw, n’apparaît pas des masses. Un choix très étrange pour un épisode final voulant répondre à toutes les questions laissées en suspens. Cependant, il faut bien avouer qu’arrivé au 7ème film de la saga, il n’y a plus grand chose à dire sur lui, tant les précédents nous ont gavés de retour dans le passé, de retour à un événement d’un épisode lui même relié à tel épisode qui… enfin c’était le bordel quoi. La seconde intrigue ici prend l’allure d’une très banale intrigue où Hoffman va essayer de tuer Jill, l’ex femme de John (Jigsaw), tout simplement. Et cette partie déçoit également, et n’est pas vraiment crédible, même si, grande nouvelle, Costas Mandylor, jouant le détective Hoffman, se décide enfin à avoir plus d’une expression sur le visage. Attention, je n’ai pas dit qu’il était bon, mais il semble bien plus à l’aise ici ? Peut être à force de toujours jouer le même personnage, où l’ambiance plus gore et fun de cet opus l’a inspiré. Jusque là, le constat est plus que mitigé, mais pas catastrophique, certaines séquences parvenant à relever le niveau, comme certains pièges, et certaines scènes entre Hoffman et Jill. Malheureusement, et oui, Saw oblige, il fallait un twist final. Et quel twist, puisque celui, en plus d’enterrer définitivement l’épisode, enterre aussi définitivement la saga, tant il est à la fois décevant, qu’il remet trop de choses en cause, et surtout qu’il est extrêmement prévisible. Tellement prévisible que l’on s’attendait à voir autre chose, mais non, il est bien là, et alors que les minutes précédentes faisaient remonter le niveau, il termine de nous achever. Seule vraie consolation : Saw, c’est terminé.
Les plus:
Quelques pièges sadiques
L’ambiance plus décontractée
Costas Mandylor fait des progrès
Les moins:
Jigsaw peu présent
Une partie de l’intrigue déjà vue
L’autre partie trop classique<
Le twist final
En bref : Des pièges qui vont toujours plus loin et permettent à certains passages d’être funs, mais une histoire bien moins intéressante, des invraisemblances, et un final qui permet au film d’être juste détestable.