PAINTED SKIN (畫皮) de Gordon Chan, Andy Chin et Danny Go (2008)

PAINTED SKIN

Titre original : Wa Pei – 畫皮
2008 – Chine
Genre : Fantastique / Romance
Durée : 1h55
Réalisation : Gordon Chan, Andy Chin et Danny Go
Musique : Ikuro Fujiwara
Scénario : Gordon Chan, Abe Kwong et Lau Ho Leung

Avec Donnie Yen, Zhou Xun, Chen Kun, Zhao Wei, Betty Sun et Qi Yu-Wu

Synopsis : Alors que le général Wang Sheng lance une attaque sur une tribu de bandits, il sauve la belle Xiao Wei. Il la ramène dans son village, sans savoir qu’en réalité, Xiao Wei est un démon, un esprit renard devant se nourrir de cœurs humains pour préserver son apparence. Peu de temps après, un ancien général, Pang Yong, refait surface dans le village, et une chasseuse de démons, Xia Bing, arrive également…

Gordon Chan est un réalisateur qui a toujours plus ou moins eu ma sympathie, grâce à des projets prenants et généreux, comme The Final Option (et First Option), Thunderbolt ou encore Fist of Legend. En 2008, avec Painted Skin, il se lance dans quelque chose de nouveau, pour lui, en adaptant un classique littéraire chinois, à même de livrer un spectacle hautement divertissant, de par son casting et son mélange de genre. Jugez plutôt : un petit village isolé, une armée, un ancien général joué par Donnie Yen, un démon renard à l’apparence humaine joué par Zhou Xu, amoureuse du général actuel (Chen Kun), une chasseuse de démon (Betty Sun), une femme jalouse (Zhao Wei) et un démon amoureux (Qi Yu-Wu) ramenant des cœurs à celle qu’il aime, le démon renard. Casting varié, action, fantastique, horreur, romance, Gordon Chan a l’embarras du choix, pouvant livrer une œuvre passant d’un genre à l’autre. Sur le papier en tout cas, l’entreprise faisant presque saliver, car on pouvait facilement se rappeler de ce que Tsui Hark avait fait avec Green Snake par exemple en 1993 en adaptant lui aussi un conte populaire. Malheureusement, dans le cas de Painted Skin de Gordon Chan (mais coréalisé par Andy Chin et Danny Go), ça ne fonctionne pas. L’histoire, et donc, les différents genres, sont fortement déséquilibrés entre eux, et le film en ressort boiteux, bien que non dénué de nombreuses qualités.

La mise en scène, ou le visuel en général, est d’honnête facture, même si Gordon Chan ne semble pas (ou n’a pas eu les moyens) vouloir donner trop d’ampleur à son histoire. Si la prise d’assaut d’un camp au début du métrage donne de l’ampleur à l’ensemble, tout le reste de l’histoire se focalise alors dans un petit village. Également coscénariste, Gordon Chan resserre donc son action et son intrigue dans seulement quelques lieux, pour se resserrer également sur quelques personnages seulement, ce qui donne immédiatement, malgré quelques scènes d’action, un style plus intimiste à son métrage. Et en effet, rapidement, on se rend compte que l’intrigue va donc se focaliser sur les différentes romances. Xiao Wei est amoureuse de Wang Sheng qui a déjà une femme, mais qui n’est pas indifférent à ces charmes. Xia Bing la chasseuse de démon va très rapidement s’accrocher à Pang Yong. Zhao Wei est avec le général et voit immédiatement, en plus de son statut de démon renard, Xiao Wei comme une menace, et pour ne pas arranger les choses, il y a aussi Xiao Yi, un autre démon apportant des cœurs à Xiao Wei, amoureux de celle-ci, mais dont les sentiments ne sont pas réciproques. Malgré toutes ces possibilités, Painted Skin ne prend la plupart du temps que les allures d’un gigantesque chassé croisé amoureux. En résulte des romances, de nombreux dialogues, mais aussi, point fort du métrage, de nombreux regards. Donnie Yen n’a limite pas sa place ici, ne se battant peu et ne semblant pas forcément à l’aise dans le rôle qu’on lui attribue.

Si bien que l’artiste sera même absent d’une partie de l’intrigue, après qu’il soit accusé de meurtre (qu’il n’a forcément pas commit), avant de revenir juste à temps pour le final. Quelques autres éléments viennent forcément faire baisser encore la qualité du métrage. Car si les images sont belles et les quelques chorégraphies sympathiques, on pourra regretter l’utilisation d’effets numériques pas toujours adéquats, et surtout, l’utilisation beaucoup trop voyante des filins lors des nombreux combats. Là où Gordon Chan s’en sort le mieux finalement, c’est lorsqu’il se concentre sur les différentes tensions entre Zhao Wei et Zhou Xun. C’est justement lorsqu’il doit filmer les femmes que Gordon Chan s’en sort le mieux, sans pour autant parvenir, comme justement Tsui Hark dans Green Snake, à les sublimer. Se voulant romantique, mélancolique, et triste, le métrage y parvient lorsqu’il cherche la simplicité, et ce malgré une autre ombre au tableau : la musique, cherchant à souligner chaque émotion au marqueur noir, pour un rendu assez ridicule au final. Beaucoup d’éléments font chuter Painted Skin vers le bas, sans pour autant rendre le spectacle insupportable ou pénible, mais l’œuvre dans sa totalité reste anecdotique. Divertissant, vite vu, très vite oublié.

Les plus

Des actrices bien filmées
De bonnes choses à la mise en scène
De bonnes idées

Les moins

La musique
L’utilisation des câbles
Le numérique
Finalement décevant
 

En bref : Painted Skin est une production mineure pour Gordon Chan. Quelques bonnes idées et de bons éléments, mais qui ne suffissent pas à faire un bon film. L’ensemble est décevant.

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