Titre original : Joe
2013 – Etats Unis
Genre : Drame
Durée : 1h57
Réalisation : David Gordon Green
Musique : Jeff McIlwain et David Wingo
Scénario : Gary Hawkins d’après le roman de Larry Brown
Avec Nicolas Cage, Tye Sheridan, Gary Poulter, Ronnie Gene Blevins, Adriene Mishler et Brian Mays
Synopsis : Dans une petite ville du Texas, l’ex-taulard Joe Ransom essaie d’oublier son passé en ayant la vie de monsieur tout-le-monde : le jour, il travaille pour une société d’abattage de bois. La nuit, il boit. Mais le jour où Gary, un gamin de 15 ans arrive en ville, cherchant désespérément un travail pour faire vivre sa famille, Joe voit là l’occasion d’expier ses péchés et de devenir, pour une fois dans sa vie, important pour quelqu’un. Cherchant la rédemption, il va prendre Gary sous son aile…
Arrivé en 2014, plus personne ne croyait voir débarquer un bon film avec Nicolas Cage au casting, tant l’acteur, pourtant doué, accepte tous les projets qu’on lui propose, et se retrouve sur des projets honteux. Pour les excellents Sailor et Lula, Leaving Las Vegas, Rock (oui j’aime ce film), Volte-Face, Lord of War, ou encore plus récemment Kick-Ass et le remake de Bad Lieutenant, combien de navets ? Difficile de tous les citer, tant sa carrière en contient, comme récemment Stolen, Ghost Rider 2, Le Dernier des Templiers ou encore Bangkok Dangerous. Joe, adaptation du roman éponyme, débarque dans la carrière de l’acteur au moment où l’on s’y attend le moins. Joe nous raconte donc l’histoire de… Joe oui, logique, et de sa rédemption. Un personnage alcoolique, cherchant à fuir son passé, à l’oublier. Il emploi des personnes dans le besoin le jour afin de travailler en forêt et abattre des arbres, tandis que le soir, il reste le plus souvent seul, avec sa bouteille. Un rôle parfait pour Nicolas Cage, qui lui va comme un gant.
L’acteur fait preuve de réel talent et d’une sobriété assez rare de sa part, nous rappelant qu’il sait aussi être un acteur que l’on apprécie et qui peut donner vie à des personnages, plutôt que de faire le guignol dans des productions bas de gammes. Ici, il impressionne, et surtout rend son personnage attachant. Bien entendu, la vie de Joe va changer lorsqu’il va croiser Gary, un garçon de 15 ans un peu paumé, vivant avec sa mère, son père et sa sœur. Son père, alcoolique également, et violent, n’est jamais tendre, et Gary cherche un échappatoire, un travail, une façon de s’en sortir dans cet univers assez sombre qui ne lui fait pas de cadeaux. Sa rencontre avec Joe va déboucher sur un travail, mais surtout sur le début d’une belle amitié. Aussi paumés l’un que l’autre, Joe et Gary étaient destinés à s’entendre, et Joe va rapidement prendre le rôle du père pour cet enfant, en voyant là une possibilité pour se faire pardonner son passé, le laisser enfin derrière lui, et surtout avoir la chance d’être important pour quelqu’un.
Dans le rôle de Gary, Tye Sheridan, déjà vu dans Mud aux côtés de Matthew McConaughey, se fait souvent juste, même si on pourra rapidement voir que son rôle et sa façon de jouer restent extrêmement similaires à Mud justement. Il faut dire que les deux films ont des points en commun, comme certains thèmes et les univers qu’ils mettent en image, mais également une musique d’un style similaire (par les mêmes compositeurs), et convenant parfaitement. La réalisation de David Gordon Green (Pineapple Express) se fait incroyablement sobre et se focalise sur les personnages et leurs relations, laissant tout artifice inutile de côté. Joe se fait aisément grâce à toutes ces qualités un drame touchant et prenant, malgré par-ci par-là quelques facilités gênantes, comme dans la description de certains personnages, ne se souciant guère des stéréotypes, ou encore lors de certains très rares passages, arrivant de manière assez étrange (le passage avec le chien dans le bordel). Un très bon moment, et un retour sur le devant de la scène pour le petit Cage.
Les plus
Nicolas Cage bluffant
De très beaux moments
Prenant et bien construit
Les moins
Quelques rares moments un peu trop faciles
En bref : Malgré quelques facilités dans le portrait de certains personnages, Joe se fait passionnant et surtout permet à Nicolas Cage de prouver qu’il sait encore jouer.
On vient de le voir. Tu as raison : un très, très bon film. Au-delà de la performance de Nic Cage (qui est presque toujours bon de toute façon) et du reste des acteurs, j’ai adoré cette plongée assez réaliste dans la détresse de certaines campagnes du Sud des États-Unis (bon, ça ne va pas aussi loin que le difficilement descriptible SNOWTOWN qui dressait un bien triste portrait des villes perdues des campagnes australiennes). J’ai aussi beaucoup aimé l’écriture : Joe par exemple, qui n’a rien d’un héros, dévoré par une part d’ombre, peut-être cette sensation de n’avoir jamais vraiment trouvé sa place ?
Oh j’étais persuadé que tu l’avais déjà vu et qu’on en avait déjà parlé… Je dois confondre avec un autre.
Nic dis souvent que c’est un des personnages les plus proches du vrai lui en tout cas. Et content que tu ai aimé, enfin que vous avez aimé. Il est vraiment top oui, et ça faisait plaisir à l’époque de le découvrir en salles, entouré par les autres DTV habituels. La musique m’avait pas mal marqué aussi. Tiens, j’ai envie de le revoir !
Super l’anecdote au sujet de Cage. Merci.