Resident Evil (1996 – Survival Horror – Playstation)

RESIDENT EVIL

1996
Studio : Capcom
Editeur : Capcom
Genre : Survival Horror
Multijoueur : Non
Joué et testé sur : Playstation 1 et 3
Existe sur : Playstation, Saturn, PC, Playstation 3

Synopsis : D’étranges événements se sont produits dans les montagnes entourant la petite ville de Raccoon City. De nombreuses personnes ont en effet été portées disparues, et le corps déchiqueté d’une jeune randonneuse a été retrouvé au bord d’une rivière. Les forces de police pensent alors avoir affaire à une meute de chiens sauvages ou à de plus gros prédateurs, comme des ours ou des pumas. Mais les meurtres continuent et on pense de plus en plus à une sorte de secte, qui se serait certainement installée dans l’immense forêt entourant Raccoon City. La ville décide de réagir et la police envoie alors les membres de l’équipe bravo des STARS (Special Tactics And Rescue Service), une unité d’élite spécialisée dans les interventions périlleuses et musclées, pour lever le mystère sur ces « meurtres ». Mais l’équipe Bravo a disparu au-dessus de la forêt et toutes les communications ont été soudainement coupées. Albert Wesker, alors capitaine des STARS de Raccoon City, décide d’intervenir lui-même et de partir avec l’équipe Alpha, afin de retrouver la trace de l’équipe Bravo et de mener l’enquête. À peine arrivés sur les lieux du crash de l’hélicoptère de l’équipe Bravo, les problèmes surviennent: Joseph Frost est dévoré vivant par des Cerbères, le pilote de leur hélicoptère s’enfuit avec l’appareil par crainte de se faire attaquer et le reste de l’équipe se sauve pour éviter de finir en charpie. Ils courent se réfugier dans un mystérieux manoir situé non loin de là…

Resident Evil, alias Bio Hazard, est LE jeu qui popularisa le survival horror. Si Alone in the Dark avait ouvert la voie en 1992, il aura fallut attendre l’arrivée de la première Playstation pour que l’horreur et la peur deviennent plus réalistes, plus viscérales. Resident Evil donc, le gros succès critique et public venant de chez Capcom, conçu et dirigé par Mikami Shinji. Et pourtant, quand on y regarde de plus près, Resident Evil, ce n’est qu’un petit scénario de série Z. Un manoir, une base scientifique, une expérience qui tourne mal, des zombies, et une équipe de gros bras dont le héros commence l’aventure équipé d’un… couteau ! Si l’on choisi bien entendu de faire l’aventure avec Chris, puisque deux personnages sont jouables. Jill, que l’on retrouvera dans Resident Evil 3 et Revelations, commencera l’aventure avec un pistolet, ce qui va faciliter la tâche, l’aventure de Chris pouvant être considérée comme un mode difficile. Le tout commence après une cinématique avec des images réelles, des acteurs qui ne savent pas jouer, des blonds décolorés, et un générique bien ridicule. Et pourtant, attention, Resident Evil est, à mes yeux et aux yeux de beaucoup, totalement culte ! Entre ses musiques, ses boss, son ambiance, ses décors en 2D qui tiennent toujours la route et ces personnages (en 3D très cubique, début de la 3D Playstation oblige), et la mythologie qui sera encore plus développée par la suite, il faut dire qu’il y avait de quoi passer des heures à cauchemarder.

Pourtant, Resident evil devait avoir un visage bien différent au départ, Mikami Shinji prévoyant le jeu en vue subjective. C’est après avoir vu Alone in the Dark tourner que Resident Evil prendra la forme que l’on connaît aujourd’hui, avec ses angles en 2D précalculés, qu’il développe à sa sauce, en s’inspirant du cinéma de genre, et en particulier des films de Romero (Zombie, La Nuit des Morts Vivants). Néamoins, on pourra noter quelques autres influences, notamment envers un jeu plutôt méconnu aujourd’hui sorti en 1989 sur Famicom. Néamoins, parler des différentes influences ne retireront jamais au titre ce qu’il est : un monument, un choc. Il faut dire que tout est calculé au millimètre près pour nous plonger dans une ambiance unique et fort réussie. Le décor du manoir est des plus réussi, avec ses pièces toutes en bois aux tons chauds, ces longs corridors, ses éclairages travaillés. Sans oublier bien entendu le reste, l’aspect sonore, entre les bruitages, que ce soit les sons des monstres ou les bruits de portes, et bien entendu la musique, fort réussie du titre. Tout n’est pas parfait bien entendu, autant visuellement qu’au niveau sonore, mais cela fait son petit effet. Si les monstres ont des sons convaincants, les bruits de pas pourront devenir énervants. Si le fait de voir les portes s’ouvrir permet de camoufler les temps de chargement, les voir tous les 5 mètres peut devenir irritant. Si les décors ont clairement de la gueule et tiennent même encore la route aujourd’hui, on ne pourra pas dire la même chose des personnages, affichant de gros polygones carrés tout moches. Quand à la maniabilité, elle est lourde, peu précise, et étonnement, cela donne un grand plus au jeu, permettant de nous mettre à la place des personnages. Mais si la révolution est là, avec ses défauts et ses grandes qualités, ce premier jeu a vieillit, et même sacrément. La nostalgie pour certains joueurs peut fonctionner, mais avec le remake disponible sur GameCube et son portage depuis sur PC et Playstation 3 et 4, autant dire que peu de personnes seront enclins à retourner à cette première version Playstation de 1996.

Même en ayant découvert et joué au jeu à sa sortie (ce fut mon cas, du haut de mes 10 ans), la sauce prend moins aujourd’hui. L’ambiance de son remake fonctionne beaucoup mieux, avec ses sublimes effets de lumières, tandis qu’ici, les pixels ressortent, et piquent les yeux. Pas que les personnages, mais certaines couleurs également. Les décors tiennent la route en modélisation, mais des sols rouges pétants, des murs verts, ça a beaucoup de mal à passer. L’aspect technique ne fonctionne plus aujourd’hui, tandis que sa maniabilité, quasi identique dans la version Rebirth, elle fonctionne toujours, avec son absence d’esquive, son impossibilité de tirer en marchant. Prend-t-on donc toujours un peu de plaisir à voir tourner cette version vieille de 21 ans aujourd’hui ? Pas forcément non. Si des moments fonctionnent toujours, notamment le coup des chiens traversant la fenêtre juste après notre passage, et qui restera sans doute le premier jumpscare de l’histoire du jeu vidéo, ou encore la première apparition du serpent, ou encore la première rencontre avec un zombie (scène que Mikami refera à l’identique au début de The Evil Within), l’ensemble a du mal à prendre manette en mains. Et ça me fait mal de dire ça, le jeu étant culte, ayant posé les bases du genre, les bases que beaucoup copieront par la suite, et il est possible que l’on juge aujourd’hui surtout ce premier jeu aussi durement puisque son remake fut réussi et ultra fidèle. Oui, on crit aujourd’hui face à cet inventaire minuscule (tout aussi minuscule dans le Rebirth, mais qui semble pourtant plus simple), face à cette visée non assistée qui nous fait parfois dans panique viser à côté et donc gaspiller le peu de balles à disposition. Peu de balles, mais beaucoup d’objets et un inventaire ultra limité, qui vont nous forcer à faire des aller retour constants vers les malles pour y entreposer nos objets, puis pas de bol, refaire l’aller retour pour récupérer un objet nécessaire pour avancer dans le jeu. C’est plus son côté un peu lourd qui pose souci aujourd’hui, bien plus que la technique forcément vieillissante, ou même son scénario de série Z, de toute façon totalement assumée par son créateur, voulant faire passer l’ambiance et le gameplay avant l’histoire. Car si l’histoire est clichée, finalement on prend plaisir à découvrir petit à petit ce qu’il se passe, via les événements et des petites notes à lire disposées un peu partout.

Fait étonnant, une note parlera d’ailleurs du personnage d’Ada… qui n’apparaît que dans le second opus. La mythologie était-elle déjà planifiée pour une histoire plus large en cas de succès ? Difficile à dire, mais dans tous les cas, la fin clôt l’histoire du premier jeu et pourrait se suffire à elle-même. Enfin, les fins, puisque plusieurs sont disponibles en fonction de nos actions, ce qui était également rare à l’époque. Oui donc, en 1996, tous les défauts et qualités de la saga (on ne comptera pas le 6, il n’existe pas…) sont déjà là, comme les personnages bien rigides et pas toujours simples à déplacer, le système de coffre pour pouvoir y entreposer des objets (élément qui sera oublié à partir du 0), des énigmes à deux francs six sous (donc pas cher en euros maintenant), les machines à écrire pour sauvegarder, un compte à rebours final qui sera dans un laboratoire souterrain, le fait que l’on ne puisse pas tirer en se déplaçant et j’en passe. À noter qu’une version Director’s Cut vit le jour en 1997, pour de nouveaux angles de caméra, des objets à des endroits différents et une difficulté un poil plus haute. Alors oui, je sais, j’aurais dis beaucoup de choses négatives sur ce premier Resident Evil, tout en ayant pourtant un regard toujours sympathique et surtout nostalgique à son égard. Il faut dire que le jeu a véritablement prit cher avec les années, et qu’étant disponible en version retravaillée depuis ne joue pas du tout en sa faveur. Rien ne changera sa place dans le cœur des fans, ni ses nombreuses qualités pour l’époque, mais le résultat est là, et pour les joueurs les plus jeunes, le jeu peut s’avérer injouable et pénible.

Les plus

Un vrai jeu d’horreur
Le début du mythe
Mise en scène et musiques efficaces
De nombreux moments marquants

Les moins

Maniabilité imparfaite
Des personnages en 3D qui ont vieillit

En bref : Capcom frappait fort en 1996 en livrant le culte Resident Evil. Forcément, le jeu a prit quelques rides, mais reste ce monument de survival horror que l’on connaît, toujours passionnant, toujours efficace.

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