2013
Studio : Acquire
Editeur : Sony
Genre : La pluie c’est beau
Multijoueur : Non
Joué et testé sur : Playstation 3
Existe sur : Playstation 3
Synopsis : Un petit garçon, cloué au lit, aperçoit une jeune fille par sa fenêtre. Elle semble être invisible, et pourtant les gouttes de pluie qui s’abattent sur elle font apparaitre sa silhouette au grand jour, permettant par la même occasion à un grand croquemitaine ténébreux, lui aussi invisible, d’apercevoir la demoiselle et donc de la poursuivre d’un pas pesant – et menaçant. Bien décidé à secourir la fragile inconnue, le petit garçon va s’élancer hors de sa maison…pour découvrir que c’est toute la ville qui a désormais basculé dans l’étrangeté : sous une pluie incessante, les rues semblent en effet vidées de leurs âmes – et désormais hantées par de nombreuses créatures invisibles, qui ne prennent forme que lorsque les gouttes de pluie ruissellent sur leurs silhouettes. Le petit garçon va alors faire une découverte encore plus déstabilisante : depuis qu’il a quitté son lit, il est frappé par le même mal que celui qui semblait ronger la fillette. Il est, lui aussi, à présent complètement translucide.
Acquire, c’est un studio qui n’a peur de rien. Ils se lancent parfois dans des petits projets fous qui font bien plaisir, bien que souvent imparfaits. On leur doit par exemple ICO sur Playstation 2, petit bijou d’ambiance, ou encore Akiba’s Trip sur Playstation 3 (et 4), Beat’em’all dans les rues de Tokyo où l’on doit déshabiller ses adversaires pour savoir si ce sont ou non des vampires. Rain, c’est un autre de leur bijou, un jeu unique misant beaucoup sur son ambiance, tant son concept reste simple mais envoûtant. Nous sommes dans une ville déserte, de nuit, et l’on joue un petit garçon qui doit retrouver une petite fille. La particularité du titre, c’est qu’il pleut sans arrêt, et que les personnages, tout comme les ennemis, sont… invisibles, et ne sont révélés à l’écran que par la pluie. Ainsi, puisque l’on joue un petit garçon sans défense, notre seul moyen de survie sera de courir pour se mettre à l’abri, là où il n’y a pas de pluie, afin de disparaître de l’écran, et ainsi disparaître de la vue de nos ennemis, qui nous laisserons tranquille.
Oui, Rain dans le fond, c’est aussi simple que ça. Les ennemis ne seront pas très variés, et on pourra dire que le plus marquant, et surtout le plus présent sera cette présence géante nous pourchassant sans cesse de niveaux en niveaux, le maître de ces lieux, le diable en quelque sorte. S’il faut survivre, Rain s’éloigne pourtant du survival horror, puisqu’il prend plus souvent des allures de jeu d’aventure, voir de plateforme. On aurait pu presque dire de réflexion, mais les énigmes sont toujours extrêmement simples et le concept sans arrêt le même : pousser un objet pour contourner un obstacle, ou passer par dessus. Son concept est simple et sa prise en main immédiate, les possibilités n’étant finalement pas énormes. On saute, on s’agrippe, on actionne quelques mécanismes, et puis voilà, on avance.
L’ensemble se fait très simple, mais sa mise en image et son concept en font indéniablement un excellent moment. Les plans suivent notre personnage, et les décors sont bien trouvés, d’autant plus que le level design se montre d’un excellent niveau. De la vieille ville en passant par une usine ou encore un cirque, l’ensemble se fait très sympathique et baigne toujours sous la pluie. On passe de l’extérieur à l’intérieur, et il va falloir utiliser parfaitement son environnement pour survivre, comme se cacher sous un renforcement pour disparaître de l’écran et de la vue de nos ennemis, éviter de marcher dans les flaques d’eau puisque cela fait du bruit, éviter également les flaques de boue qui laissent des traces. Il va parfois falloir avancer vite et réfléchir vite pour se sortir de certaines situations, mais pourtant, on ne meurt que rarement, tant l’ensemble se fait très rapidement intuitif et que l’on plonge corps et âme dans l’aventure.
On aurait pu craindre que l’aventure, basée uniquement sur ce concept, se fasse vite lassant, mais outre déjà la durée de vie du soft assez courte, on ne pourra qu’apprécier en court d’histoire de continuer l’aventure à deux, puisque le jeune garçon va retrouver la fille qu’il recherche depuis le début du jeu. Des moments souvent tendres et même très beaux, aidés par la sublime musique du jeu, tandis qu’absolument aucun dialogue ne sera audible. Un tour de maître, d’autant plus qu’évoluer dans les niveaux avec la jeune fille à nos côtés ne sera pas synonyme comme souvent de crise de nerf, l’IA de la demoiselle se faisant d’un bon niveau. Certes comme dit plus haut, la difficulté n’est finalement pas bien élevée, mais Rain envoûte.
Le revers de la médaille dans tout ça ? Rain comme dit plus haut est finalement rapide, très rapide, puisqu’une fois le concept assimilé, on ne se perd pas dans les niveaux, le chemin à suivre est unique, les énigmes simples et toujours basées sur le même concept, on ne se retrouve rarement bloqué, et les niveaux se terminent vite, aussi vite que l’on s’immerge dans l’ambiance pluviale. Rain ne dispose pas de chemins alternatifs ni de bonus à récupérer… du moins pas au départ, puisqu’il y aura bien des souvenirs qu’il est possible de prendre (3 par niveaux), mais il faudra avoir terminé le jeu pour les débloquer, et donc refaire le jeu une seconde fois. Néanmoins, l’ambiance est tellement unique, le jeu tellement beau et triste à la fois, que l’expérience l’emporte et même si cela est court et directif, elle nous transporte, et c’est bien là le plus important.
Les plus
C’est très beau
Une ambiance belle et triste
Des commandes simples
Faire l’aventure aux côtés de la petite fille
Les moins
Simple et directif
En bref : Si Rain est simple, facile, et ne présente qu’un chemin possible au joueur, il réussit à poser une ambiance unique et jouit d’un concept intéressant et maîtrisé.