Titre original : The Company of Wolves
1984 – Angleterre
Genre : Fantastique
Durée : 1h35
Réalisation : Neil Jordan
Musique : George Fenton
Scénario : Neil Jordan d’après l’histoire de Angela Carter
Avec Sarah Patterson, Angela Lansbury, David Warner, Tusse Silberg, Micha Bergese, Graham Crowden et Danielle Dax
Synopsis : La jeune Rosaleen rêve qu’elle vit dans une forêt de conte de fées avec ses parents et sa sœur. Cette dernière est tuée par des loups et, le temps que ses parents fassent leur deuil, Rosaleen va vivre chez sa grand-mère, une vielle femme superstitieuse qui la met en garde contre les hommes dont les sourcils se rejoignent. Peu après, le bétail du village est attaqué par un loup. Les villageois partent le traquer mais, une fois tué, le corps du loup se change en être humain.
En 1984, après un Angel peu remarqué en 1982, les amateurs de cinéma fantastique différent découvraient le réalisateur Neil Jordan avec La Compagnie des Loups, une adaptation du petit chaperon rouge sous forme de courtes histoires rêvée par le personnage principal. Depuis, on connait le goût du réalisateur pour les films fantastiques différents, avec ses visions différentes des vampires pour Entretien avec un Vampire puis Byzantium, ou encore Ondine et sa vision des contes Irlandais. Au départ écrivain, c’est tout naturellement que son second métrage qui nous intéresse aujourd’hui est l’adaptation d’une nouvelle, au départ prévue pour la télévision britannique. En se penchant un peu sur l’histoire de Neil Jordan, on lui trouvera un chemin similaire à Clive Barker. Déçu par l’adaptation de ces scénarios, il décida de passer à la mise en scène pour garder le contrôle de ses histoires. Bon, et donc, La Compagnie des Loups, qu’est ce que ça vaut ? Et bien c’est simple, Neil Jordan livre ici un petit bijou féérique totalement surréaliste. Rosaleen, que l’on pourra appeler le petit chaperon rouge, vit dans le monde réel. Enfermée dans sa chambre, elle imagine différentes histoires où les loups sont présents et revêtent forme humaine. Et parfois, au sein même de ses histoires, la grand-mère raconte elle aussi des histoires.
La Compagnie des Loups prend alors des allures de films à sketchs, le tout relié par l’imagination fertile de Rosaleen, qui construit ses rêves avec les différents objets présents dans sa chambre (peluches et autres), qui prennent alors vie. Et si le début des années 80 sonne l’heure de gloire du loup-garou grâce à Hurlements et au Loup-Garou de Londres en 1981, Neil Jordan n’emprunte pas ce chemin là. De la musique à la mise en scène, en passant par les décors et l’ensemble de l’univers visuel, l’ensemble nous montre une vision fantasmée et surréaliste. Rien d’étonnant puisque le film a été entièrement tourné en studio. Le village, la forêt, tout cela est donc fictif et Neil Jordan peut s’en donner à cœur joie pour nous offrir une version féérique de ces lieux, dont sa seule limite semble avoir été le budget de son métrage (environ 2 millions). Si le récit principal sera bel et bien celui du petit chaperon rouge, le reste du métrage plonge dans des histoires toujours plus surréalistes, comme l’histoire de la jeune mariée, ou de la femme voulant se venger d’un homme, et nous offre des images la plupart du temps sublimes.
Bien entendu, il faudra adhérer au choix du metteur en scène qui dés le début nous indique bien que l’intégralité du film n’est donc qu’un rêve. Et malgré son découpage en de multiples histoires, le réalisateur parvient à maintenir l’attention et surtout à varier les plaisirs, nous offrant toujours de nouvelles variantes sur le thème de l’homme loup. Et qui dit homme loup dit effets spéciaux. Les transformations sont très nombreuses, et si certains effets impressionnent voir se font gentiment gore, il faut également avouer que certains accusent le poids des années et ne fonctionnent pas totalement. Cela n’empêche aucunement La Compagnie des Loups d’être une œuvre culte et surtout une œuvre forte et originale du début des années 80, une vision très personnelle de son sujet. La musique de George Fenton ajoute un côté féérique au film et colle parfaitement aux images. Une incontestable réussite.
Les plus
Un visuel fort et accrocheur
Beaucoup d’histoires originales
Une ambiance fantastique
Les moins
Quelques effets ratés
En bref : Grande réussite pour Neil Jordan qui signe un film fantastique très différent et captive de bout en bout.