Titre original : Bairokêshon – バイロケーション
2013 – Japon
Genre : Fantastique
Durée : 1h59
Réalisation : Asato Mari
Musique : –
Scénario : Asato Mari d’après le roman de Hojo Haruka
Avec Mizukawa Asami, Asari Yôsuke, Kubo Chûkichi, Maiko, Sakai Wakana et Senga Kent
Synopsis : Shinobu est accusée d’un crime qu’elle est persuadée de ne pas avoir commis. Au cours de l’enquête, elle rencontre d’autres personnes comme elle, et comprend qu’elle est victime d’un phénomène appelé Bilocation, et qu’il existe une autre elle.
Adapté d’un roman à succès datant de 2010, Bilocation est un film qui m’attirait puisqu’il est réalisé par Asato Mari, une réalisatrice certes loin d’avoir une carrière exceptionnelle, mais aux films de genre sympathiques, comme Ju-On Black Ghost, The Boy From Hell ou encore Keitai Kanojo, et même une adaptation de Fatal Frame l’année dernière. Bref, une honnête artisan. Surtout que Bilocation part d’un pitch on ne peut plus intéressant, où une femme comprend qu’elle a un double qui ne peut rester que dans les 1,4 kilomètres alentours et qui va lui pourrir la vie. La scène d’ouverture met d’ailleurs dans le bain de fort bonne manière, en mettant en avant une atmosphère étrange et prenante. Puis le métrage continue sa route et la réalisatrice coupe son récit en deux parties. La première nous permet de suivre Shinobu, une jeune femme qui veut devenir peintre, et qui est jeune mariée. Alors qu’elle fait ses courses dans un supermarché, elle est arrêtée pour fraude sans trop comprendre pourquoi. Un inspecteur va l’amener dans un groupe étrange, où tous les membres sont victimes de Bilocation.
Servant clairement de mise en place de son concept, la première partie s’en sort très bien. Les acteurs sont convaincants, Asato Mari filme proprement l’ensemble (on sent le budget bien plus élevé que sur ses précédents métrages), et le tout se fait intriguant. Les apparitions des doubles des membres du groupe fonctionnent très bien, tout comme leur passé, qu’ils racontent ouvertement (il faut bien faire avancer l’intrigue n’est-ce pas ?). La réalisatrice s’en sort à merveille lorsqu’il s’agît de mettre le doute chez le spectateur, lors des scènes mettant en scène un personnage et son double. Qui est qui ? Certes, par moment, on pourra penser que le tout essayer d’être le plus larmoyant possible (« J’ai perdu mon travail à cause de mon double » ou « j’ai failli perdre mon fils malade à cause de mon double ») mais ça fonctionne bien. Il ne se passe techniquement pas grand-chose, mais l’univers créé est intéressant. Quand les choses se bougent et que les personnages décident d’éliminer leurs doubles, de plus en plus violents, le film décolle clairement et délivre quelques bonnes scènes de plus. L’ensemble fonctionne puisque les personnages sont plutôt attachants. Malheureusement, les bonnes choses ont une fin, et la dernière partie plombe clairement le film, à coups de twists et de moments larmoyants.
Peut-être que le roman était déjà ainsi, mais le film effectue un retournement de situation mi-parcours, puis va les enchaîner. Qui est le vrai qui ? Quel est le vrai but du chef du groupe ? Qui est cet homme étrange qui fait parti du groupe mais ne semble pas souffrir de Bilocation ? Face à toutes ces questions et bien plus encore, le film perd en rythme, et également en intérêt, prenant une tournure beaucoup plus dramatique qui semble souvent vouloir en faire un peu trop. La sauce, du moins pour moi, a eu beaucoup de mal à prendre, comme si je passais d’un film fantastique au fort potentiel à un produit aseptisé et plein de bons sentiments pour plaire au plus grand nombre. Surtout qu’à force de twist à répétition, le film perd quelque peu en intérêt et, comble, se fait même prévisible par moment. Nul doute pourtant que Bilocation trouvera alors son public, et il demeure malgré tout bien réalisé et plaisant à l’œil, mais le résultat final est loin des ambitions et de l’ambiance de son ouverture, dommage.
Les plus
Une excellente scène d’ouverture
Première partie prenante et mystérieuse
Bien réalisé
Les moins
Un final raté
Une seconde partie larmoyante
Trop de twists
En bref : Bilocation partait bien, en misant sur son ambiance et un sujet prometteur, mais il se mord la queue mi-parcours.
Enfin vu (sur la chaine Kadokawa ^^). Je trouve le film sympa mais pas parfait mais étrangement, contrairement à toi, j’ai bien aimé les derniers petits rebondissements et surtout la fin, très bien vue et assez touchante.
Alors pour le coup là c’est vraiment un très, mais très vieux souvenir, en fait j’ai quasi intégralement oublié le film. Mais je le reverrais sans doute à l’ocaz, tu sais bien toute la sympathie que j’ai pour Asato Mari (elle a refait un film d’ailleurs récemment ? Je crois que le dernier que j’avais vu était le très bon UNDER THE BED.
Tu vois, il y a de bonnes choses chez Kadokawa ^^ (un film Indonésien t’attend d’ailleurs tiens, ailleurs 😉 )