2015
Studio : DontNod Entertainment
Editeur : Square Enix
Genre : Enquête et Choix
Multijoueur : Non
Joué et testé sur : PS4
Existe sur : Playstation 3, Playstation 4, X-Box 360, X-Box One, PC
Synopsis : Max Caulfield, une étudiante de photographie dans un campus d’Oregon, découvre qu’elle a la faculté de revenir dans le temps sur de courtes périodes, lui permettant de revenir sur les choix cornéliens de son aventure. Elle s’intéresse par la suite à la disparition d’une autre étudiante et retrouve son ami d’enfance, Chloe Price.
Après le premier épisode livré fin Janvier par DontNod, le second épisode débarque enfin le 24 Mars, avec un peu de retard (et la fuite d’une version PC non finalisée sur le web). Le premier épisode donnait clairement envie malgré un visuel parfois hésitant, des mouvements de lèvres approximatifs, des références trop nombreuses et j’en passe, mais remportait l’adhésion de par son ambiance et son souci du détail. Restait à voir sur le long terme si les différents choix effectués auraient vraiment la capacité de changer l’aventure. Cet épisode 2 allait donc confirmer ou non le bien que l’on pense de l’œuvre de DontNod, après un Remember Me que j’avais tout simplement détesté. Après une ouverture fort réussie, on retrouve Max Caulfield pour une seconde journée dans sa vie. L’on retrouve immédiatement les défauts et qualités du premier épisode, mais DontNod pousse l’expérience un peu plus loin, si bien que rapidement, l’univers d’Arcadia Bay, la petite ville où l’on évolue, fait plus penser à l’univers de David Lynch que prévu.
Aucune surprise donc à trouver sur un tag dans les toilettes d’un restaurant indiquant « Fire Walk With Me » en hommage au film Twin Peaks de Lynch. Mieux, l’ensemble de l’univers dépeint par le studio français va dans ce sens, avec son lot de personnages qui semblent tous avoir quelque chose à cacher, et un côté teenager parfois mielleux, parfois dur, le tout avec un peu de drogue qui n’est pas sans rappeler l’univers du cinéaste. Mais encore une fois, au bout d’un moment, la référence ne tue-t-elle pas la référence ? Sans doute un peu. Là où DontNod a vraiment travaillé son jeu à fond, c’est dans les détails, pour rendre l’univers vivant. Le nombre de détails présents un peu partout est impressionnant et donne vie à chaque personnage, même les plus stéréotypés, comme Victoria la pouffe de service qui a tout le monde à ses pieds, où Nathan, le gosse de riche qui détient une bonne partie de la ville. Les choix sont toujours aussi nombreux, et de plus en plus difficile, puisque l’on commence à se rendre compte qu’en effet, certains événements changent en fonction de ceux-ci. Se moquer d’une personne ou la réconforter étaient des choix encore faciles dans le premier épisode. Ici, DontNod pousse le bouchon plus loin.
Répondre ou non au téléphone pourra avoir de lourdes conséquences pour nous, et les personnages peuplant la ville. Tout comme réussir à réconforter une personne ou non. Pire, de nombreux choix multiples seront difficiles puisque l’on ne saura pas tout de chaque personnage et que chacun semble avoir quelque chose à cacher. Il faudra donc parfois bien réfléchir. Mieux (ou pire suivant notre façon de jouer), certains éléments s’inviteront dans les dialogues en fonction de nos recherches dans le jeu. Regarder une simple photo dans une chambre ou effacer un message sur une ardoise pourra apporter de nouveaux éléments alors que cela ne semble qu’anodin sur le moment.
Malheureusement, DontNod ne signe pas un épisode 2 exempts de tout défauts, loin de là. En fait, en plus de conserver tous les défauts du premier épisode, ce second épisode nous en offre un autre. Sans doute par peur que l’épisode soit trop court, ou tout simplement par grosse paresse d’écriture, on se retrouve mi-parcours avec un passage totalement inutile où l’on nous envoie chercher cinq bouteilles vides dans une décharge. Et c’est loooooooong ! Et chiiiiiiiiant ! Au delà de tout ça, oui les défauts restent les mêmes. On pourra grogner sur certaines incohérences, grogner sur l’aspect graphique parfois hésitant voir moyen, ou même certains bugs, comme lorsque dans un restaurant, Max aura tout simplement disparue de l’écran durant tout un dialogue. Les références qui pleuvent à la seconde pourra faire grogner, car dans ce sens, cela retire toute cohérence à l’univers, mais moi, je l’admet, ça m’aura plus fait rire. Sauf que Life is Strange n’est pas censé être drôle, mais dramatique. Qu’importe. En terme de durée de vie, malgré des passages inutiles, on tourne autour des 2h30 de jeu, ce qui est plutôt honnête pour le prix général des 5 épisodes.
Malgré quelques ratés donc, et des défauts persistants, ce second épisode continue plutôt bien l’univers. Il le pousse un peu plus loin, en qualité comme en défaut, développe ses différents personnages, que l’on les aime, ou pas du tout, et quelques séquences, notamment vers la fin, sont plutôt réussies. MÊME SI (et oui, encore un Mais), ce final justement, parlons en. Plutôt intéressant dans son écriture, dans ses choix, il me pose un souci, en terme de gameplay. Car les développeurs font des choix pour faire avancer l’aventure mais au détriment de la cohérence, ils changent carrément les règles de l’univers quand ça leur chante, et surtout quand ça les arrange. Et ça perso, je trouve ça plutôt désagréable. Malgré tout, l’ensemble fut divertissant, avouons le.
Les plus
Un concept bien développé
L’univers d’Arcadia Bay fait beaucoup penser à du Lynch
Bonne qualité de l’écriture
L’ambiance musicale
Les moins
Comme l’épisode 1, pas toujours très beau
Un passage sacrément chiant mi-parcours
Trop de références
Des décisions de gameplay pas forcément bien pensées
En bref : DontNod livre un second épisode toujours prenant et nous montrant un peu plus l’univers et ses possibilités. L’ensemble est attachant, on se prend au jeu et on aime les personnages peuplant cette petite ville, malgré quelques passages en dessous du reste et toujours trop d’hommages appuyés.