Titre original : Terminator Genisys
2015 – Etats Unis
Genre : Science Fiction
Durée : 2h06
Réalisation : Alan Taylor
Musique : Lorne Balfe
Scénario : Laeta Kalogridis et Patrick Lussier
Avec Arnold Schwarzenegger, Jason Clarke, Emilia Clarke, Jai Courtney, J.K. Simmons et Byung-hun Lee
Synopsis : En 2029, John Connor, chef de la résistance humaine, mène la guerre contre les machines. En pleine offensive de Los Angeles, John a des craintes quant à l’avenir, quand des espions TECOM révèlent un nouveau plan de Skynet : il prévoit de l’attaquer sur deux fronts, le passé et l’avenir, ce qui fera finalement changer l’issue de cette guerre pour toujours. Sur le point de gagner la guerre contre Skynet, John Connor envoie son fidèle lieutenant Kyle Reese à travers le temps pour sauver la vie de sa mère et assurer sa propre existence. Mais ce qu’il trouve de l’autre côté, n’est pas ce à quoi il s’attendait. Après avoir été rendue orpheline à neuf ans par un Terminator, Sarah Connor a depuis été élevée par un autre Terminator, programmé pour la protéger. Ce Terminator l’a alors formée pour faire face à son destin, qu’elle tente de rejeter catégoriquement.
Cinquième opus de la saga, Terminator Genisys me faisait très peur depuis l’arrivée des bandes annonces sur le net. J’y voyais un viol de ma jeunesse, d’une partie de ma culture cinématographique, avec un film voulant se dérouler durant Terminator 1, donc en 1984, mais avec des personnages (et donc acteurs) qui sentaient un peu trop les années 2000. Bref, il ne faut pas juger sans voir, et même si cette année 2015 commence mal en suites/remakes/reboots pouet pouet tralala à l’exception de Mad Max Fury Road, il faut se lancer ! Après tout, ce n’est pas comme si la saga était exceptionnelle de bout en bout, avec un troisième opus très divertissant mais inutile, et un quatrième bourré de bonnes idées et de bons acteurs mais au scénar (et au final au produit terminé) un peu raté. Et contrairement à beaucoup, je vénère de toute façon beaucoup plus le premier opus (pour son côté sombre de série B bad ass) que le second (bien plus optimiste, le futur peut changer blabla). Bref, Genisys. Et bien ce n’est pas si nul que ça, mais pas exceptionnel non plus, loin de là ! Bon ok, en fait, c’est nul, mais divertissant. Car Terminator Genisys a parfois de bonnes idées, prend des paris osés également, mais souffre de gros défauts, notamment dans sa seconde heure, dans ses explications, et même dans sa construction. La deuxième heure détruisant le début, ce n’est pas nouveau en 2015 (oui Jurassic World, c’est à toi que je parle petite canaille !).
Mais j’aurais du me douter aisément de ses défauts dés le générique, en voyant certains noms de l’équipe technique, comme Patrick Lussier au scénario, déjà responsable de Helldriver (Drive Angry, avec Nicolas Cage), mais surtout Dracula 2001 et ses deux suites. Un scénariste (mais pas réalisateur ici) plus habitué au rentre dedans sans fondements qu’au scénario à la portée philosophique intéressante et portant à réflexion. Oh surprise… ce Terminator 5, c’est exactement ça ! On a surtout l’impression que le métrage veut changer de genre, de style, d’époque, de méchants, de film carrément en fait toutes les demi-heures. Si bien que oui, tout va vite (trop vite), rien n’a le temps de se poser, les méchants n’ont pas le temps de représenter de vraies menaces ou de représenter de vrais icônes. Bref, ne crachons pas si rapidement sur le film, car tout commence bien. Même très bien en fait. Le film se déroule en 2029, et on nous montre un futur comme on l’a toujours imaginé depuis Terminator 1 en 1984. Des robots, des machines volantes, des tirs au lasers (et ouais ça manquait au 4), des humains aux blessures de guerre voyantes. Alors oui, ça reste soft, aucun pied de Terminator n’écrasera de crâne humain, mais ça fonctionne. Skynet est le mal, John Connor est le chef de la résistance avec son second Kyle Reese (dommage, on ne retrouve pas Anton Yelchin du 4, acteur que j’apprécie particulièrement et que l’on retrouve cette année dans le nouveau Joe Dante), et la guerre touche à sa fin.
Fini les filtres habituels des films se déroulant dans un futur post apocalyptique comme dans Terminator 4, cette première demi-heure fonctionne bien malgré quelques choix de casting discutables. Si Jason Clarke fait un John Connor plutôt convaincant, Jai Courtney ne convint pas totalement en Kyle Reese, mais ça va vite, et l’inévitable arrive, il faut envoyer Kyle Reese en 1984 pour sauver Sarah Connor. Débute la seconde demi-heure, et les soucis commencent en fait. Car si la première partie fait office de film de science fiction se déroulant dans le futur et tient plutôt bien la route, on nous envoie ensuite pendant une demi-heure en 1984, pour refaire Terminator premier du nom. Sauf qu’en fait non, le passé a changé, et après quelques plans rendant hommage au premier film, ce cinquième film s’amuse doucement à déformer tout ce que l’on connaît. Sarah Connor est déjà une guerrière, un Terminator l’a élevé et pris la place de la figure paternelle (comme dans le 2 pour John Connor), Kyle Reese doit être sauvé, et un T-1000 (anciennement Robert Patrick, ici Byung-hun Lee vu dans A Bittersweet Life et J’ai Rencontré le Diable) est également là pour faire le sale boulot : tuer Sarah Connor. Oui, tout ce que l’on connaissait change radicalement, mais, à condition de ne pas être un fan qui crie au moindre changement, ça peut amuser, quelques moments font mouche, d’autres sont plutôt gênant, mais ça se regarde, clairement. James Cameron n’aurait donc pas menti lors de la dernière bande annonce en disant tout le bien qu’il pense de Genisys ?
Malheureusement, la seconde heure du métrage, suite à un retournement de situation et un nouveau voyage dans le temps pour 2017 cette fois-ci, vient un peu détruire nos espoirs et bien nous faire comprendre que le scénario ne veut strictement rien dire. Oui, Terminator Genisys n’est bien qu’un blockbuster estival, qui peut faire illusion au début, puis se dégrade totalement de demi-heure en demi-heure. La première était bien sympa, la seconde divertissante mais par moment bancale ou risible, la troisième sera totalement décevante malgré un twist bienvenu mais totalement spoilé par les trailers, et une quatrième demi-heure catastrophique. Surtout que dés que l’on a droit à un nouveau voyage dans le temps pour 2017, les explications fumeuses débarquent, les nouveaux méchants (le fameux Genisys du titre, et un autre donc révélé dans la bande annonce, merci marketing), et c’est encore parti pour de l’action. Clairement décevante, cette seconde heure ne fait qu’accumuler les ratés et détruit pas mal de nos petits espoirs. On aura beau avoir un moment amusant, une phrase qui claque bien à un autre endroit, un plan bien sympa, non, la déception est de taille, et on lève un sourcil en se demandant si tout ce bon monde croyait vraiment dur comme fer à ce scénario ? L’effet papillon, tout ça, on s’en fou en fait ! Genisys joue sur les failles temporelles, les univers parallèles, et essaye de perdre le spectateur dans divers degrés de lecture pour cacher qu’en fait, le film est une blague !
Mais comme la saga bat de l’aile depuis bien longtemps, on pourra bien se dire que l’on n’est plus à un ratage près non ? Mais ça reste dommage. Néanmoins, contrairement à beaucoup, mon avis reste modéré. Terminator Genysis n’est pas un bon film, mais il aura su me divertir sur le moment, avec une mise en scène pas si catastrophique que ça, quelques scènes d’action réussies dans la première partie (et foirée dans la seconde, hein, l’hélicoptère bordel, c’est le syndrome Expendables 3 ?). Puis revoir Arnold après tant d’années loin du rôle, ça fait plaisir. Emilia Clarke, que je découvrais d’ailleurs, ne s’en sort pas trop mal dans le rôle de Sarah Connor, bien qu’elle paraisse bien trop clean, lisse. Mais elle est mignonne comme tout, donc bon (l’objectivité est morte). Mais oui, il est dommage que le scénario soit si bâtard et nous prenne parfois pour des cons, que le métrage change de style, d’époque et de méchant comme de chemise lors d’une canicule, si bien que même le grand méchant, apparaissant tardivement d’ailleurs, ne représente jamais une grande menace. On pestera sur certains CGI ratés en plus, sur son happu ending, sur son score musical nous sortant le thème de la saga dés qu’une punchline des films originaux débarque. Merci d’appuyer autant l’effet, mais je pense que de toute façon, c’est le fan qui était avant tout visé par un cinquième opus… Bref, un divertissement qui vaut ce qu’il vaut, c’est-à-dire pas grand-chose, mais qui aurait pu être tellement pire qu’à titre personnel, il m’aura parfois fait rire, et j’aime bien la première demi-heure.
Les plus
Retrouver Arnold dans le rôle du Terminator
Une première demi-heure qui se tient
Quelques bonnes idées
Emilia Clarke convaincante
Les moins
Quand on essaye de l’analyser, le scénario
Les explications fumeuses
La seconde heure assez catastrophique
Certains acteurs et personnages (Jai Courtney, J.K. Simmons)
La poursuite en hélicoptère
En bref : Un cinquième opus dont la première heure fonctionne très bien, avant que l’on ne comprenne que le film est une blague. Divertissant et très inégal.