Titre original : La Comtesse Noire – La Comtesse Aux Seins Nus – Les Avaleuses – Female Vampire
1975 – France / Belgique
Genre : Érotique
Durée : 1h12 (USA), 1h22 (Europe), 1h44 (Non Censuré)
Réalisation : Jess Franco
Musique : Daniel White
Scénario : Jess Franco
Avec Lina Romay, Jack Taylor, Alice Arno, Monica Swinn et Jean-Pierre Bouyxou
Synopsis : La comtesse Irina Karlstein est de retour sur une petite île de Madère. Elle sème la terreur dans les environs de son château. Cette vampire très spéciale ne se nourrit pas seulement de sang, mais aussi du fluide sexuel de ses victimes.
Après la mort de son actrice fétiche Soledad Miranda en 1970, Jess Franco a du mal à remonter la pente. En 1975, il rencontre Lina Romay, qu’il fait jouer dans son nouveau film, et la jeune femme devient sa nouvelle actrice fétiche. Beaucoup moins prude que Soledad Miranda, cela permet à Franco d’y aller fort avec les zooms sur les parties génitales de l’actrice, et surtout de faire durer les scènes érotiques encore plus longuement qu’avant. La Comtesse Noire est donc ce film, le film de leur première collaboration. Et quand on veut voir le film, c’est un gros bordel, puisque les montages sont nombreux, les titres pas forcément les mêmes non plus. De La Comtesse Noire, on peut passer à La Comtesse aux Seins Nus, et ce jusqu’à les Avaleuses. Titre il est vrai fort évocateur. Quand aux différents montages, ils vont de 1h12 (sans doute la version la plus digeste) à 1h44 (dieu que c’est long !!!). Grâce au récent Blu-Ray Américain, il est à présent possible sur un seul disque de se procurer la version la plus courte, et la version la plus longue. Mais honnêtement, à moins d’apprécier la torture que le métrage procure, quel est l’intérêt ? Oui La Comtesse Noire n’est pas un bon film, loin de là ! En fait, on pourrait dire que le métrage est un concentré de toutes les tares du réalisateur, sans aucune de ses qualités.
Vous aimiez la musique de Vampyros Lesbos, ces lents zooms sur le regard ténébreux de Soledad Miranda, l’esthétique si spéciale et envoutante de certains films de Franco ? Passez votre chemin alors ! La Comtesse Noire s’ouvre sur un plan de Lina Romay avançant vêtue d’une cape (mais nue en dessous bien entendu) dans la forêt, plongée dans la brume. Cela met en confiance. Sauf qu’on s’aperçoit très rapidement qu’au final, le film ne contient que ça. 15 minutes de dialogues, 40 minutes de personnages qui marchent ou ne font rien de spécial, et 50 minutes de nudité. Vous n’en rêviez pas, et pourtant Franco l’a fait ! Déjà, autant le dire de suite, Lina Romay n’a pas le charisme ni le magnétisme envoutant de Soledad Miranda. Bien que son regard soit parfois intriguant lors des nombreux gros plans de Franco, rien à faire, l’actrice ne dégage rien de véritablement spécial. Et comme on la voit nue tout le long du film, ben ça coince. Ensuite, autant le dire, si les films de Franco, même les bons, ne sont pas des modèles de rythme, ici c’est le néant. On passe d’une scène de sexe à une autre, à un court passage en forêt, puis encore un peu de nudité, sans que cela n’ai franchement de sens, et surtout sans aucun rythme. L’ennui est donc constamment présent, malgré quelques très beaux plans lorsque Lina Romay avance dans la brume par exemple.
Mais à côté de ça, Franco foire aussi sa mise en scène, parfois sa photographie (oui, elle est de lui aussi), et la musique tournant en boucle de Daniel White tape vite sur le système. Dans sa mise en scène, rien de spécial, Franco use et abuse surtout de ces différents tics, à base de longs plans, de zooms rapides, et se foire souvent. Les scènes de sexe sont beaucoup trop longues (parfois, on aimerait qu’ils se rhabillent pour faire avancer un peu l’histoire !), les zooms se terminent parfois de manière trop rapides, ou finissent par des flous artistiques qui semblent non voulu, le montage prend son temps, beaucoup trop, et donne l’impression que l’ensemble est extrêmement statique. On passe d’une scène de sexe dans une chambre à une autre dans la même chambre. Quel audace ! Bon et donc, la comtesse, c’est une vampire non ? Ben oui ! Donc ça saigne ? Ben non… Le spectateur verra beaucoup plus souvent la touffe de l’actrice qu’une goutte de sang. M’enfin, on sent derrière tout ça que Franco veut néanmoins poser une atmosphère romantique et mélancolique par moment, mais autant le dire, il s’est bien planté.
Les plus
Quelques beaux plans en forêt
Les moins
Le temps passe très très doucement
Pas maîtrisé visuellement
Lina Romay n’est pas Soledad Miranda
Il ne se passe rien en fait
En bref : Quelques beaux plans ne suffisent pas à faire oublier le gros souci du film : c’est chiant à en mourir.