Titre original : Friday the 13th
2009 – Etats Unis
Genre : Slasher
Durée : 1h37
Réalisation : Marcus Nispel
Musique : Steve Jablonsky
Scénario : Damian Shannon et Mark Swift
Avec Jared Padalecki, Amanda Righetti, Ryan Hansen, Ben Feldman et Travis Van Winkle
Synopsis : Alors qu’il est à la recherche de sa sœur disparue, Clay pénètre dans les mystérieux bois qui entourent le légendaire site de Crystal Lake pour y découvrir une cabane abandonnée, livrée au bon vouloir des arbres et plantes environnantes. Contre l’avis de la police locale, qui tente de l’avertir quant au drame s’étant déroulé en ces lieux des années auparavant, il poursuit son enquête avec le peu d’indices qu’il a en sa possession et fait bientôt la rencontre d’une jeune femme, venue avec ses amis pour vivre un week-end riche en sensations fortes. Machette bien aiguisée en main, Jason Voorhees se lance dans un nouveau jeu de massacre…
Le remake de Vendredi 13 était attendu au tournant, après avoir vu le personnage de Jason glisser au fur et à mesure des films dans la nullité absolue (depuis vraiment le septième opus), avant de se refaire une santé dans le versus contre Freddy. L’annonce d’un remake par l’équipe du remake de Massacre à la tronçonneuse, qui s’il est loin de la qualité de l’original, essayait d’innover et restait un « sympathique » film, faisait envie. D’autant plus que les scénaristes du film sont ceux de Freddy VS Jason. Un sacré bon programme en perspective attendu par de nombreux fans. Et au final, un seul mot : déception. Ou semi déception, car tout n’est pas à jeter dans cet énième remake, qui est loin d’être le pire (on se souviendra longtemps de Fog par exemple, de La malédiction ou encore d’un point de vu personnel, de L’armée des morts), mais également très loin d’être le meilleur (en tête, Halloween ou même Amityville, pourtant détesté). Vendredi 13, le remake, déçoit dans son manque d’innovation au niveau des personnages, des meurtres mêmes, mais également dans les facilités qu’il se permet par moment, et même dans les quelques innovations qu’il tente d’apporter. Vendredi 13 pourrait être même considéré comme un remake des trois premiers, voir quatre premiers métrages de la saga, mais certains métrages sont expédiés à vitesse grand V. Ainsi, le premier opus, mettant en scène la mère de Jason, est expédié en seulement une minute, le temps du générique de début. Si le premier opus à tout de même bien vieilli et ne mérite pas son statut de film culte, et que les fans sont surtout intéressés par Jason et non sa mère, une relecture un peu plus longue et sérieuse du premier opus aurait été intéressante mais non, le scénario va brosser le public dans le sens du poil, en dévoilant Jason peu de temps après le début. Si le premier opus est revu en seulement une minute, le second opus sera lui un peu plus développé, mais ne dépassant pas vraiment les 15 minutes. C’est là que l’on pourra vraiment noter les différentes et peu nombreuses qualités de ce remake, mais également ses défauts. Après ce prologue avant l’apparition du titre pouvant sembler un peu long, le reste du métrage nous présentera de nouveaux personnages pour une nouvelle aventure ressemblant comme deux gouttes d’eaux à tous les anciens épisodes, sans innovation notable.
Dans un premier temps, le scénario. Celui ci, dans ses grandes lignes, reprend les épisodes originaux. Une bande de jeunes, cons pour la plupart, aimant le sexe, l’alcool et la drogue, mais aussi à présent la technologie, se rendent dans une maison au bord d’un lac pour y passer un week-end entre amis. On retrouvera les personnages que l’on connaît depuis vingt ans, comme celui qui fume de l’herbe, la fille un peu salope, le gars marrant, la fille moins cruche que les autres, et celui que l’on remarquera immédiatement, détaché des autres, pas con, gentil, bref, le héro. Ici, ce jeune homme, c’est Clay, à la recherche de sa sœur disparue, qui était dans le prologue. Jusque là, ce nouvel opus n’a rien de bien emballant, et rien de bien neuf à nous proposer. Même le fameux Jason va quelque peu décevoir, car s’il va mettre du cœur dans son massacre, celui ci sera bien classique, reprenant parfois des idées dans les films originaux, et les rares nouvelles idées semblent trop vite écartées au profit d’un film plus classique. Jason peut maintenant courir, mais il ne se servira pas vraiment de ce nouvel atout, les victimes ne préférant pas lui laisser cette opportunité. Il aura également la possibilité d’utiliser de nouvelles armes, mais ne le fera pas, préférant toujours des armes blanches classiques, comme la machette. On se sentira frustré lors d’une séquence en particulier où Jason attaque sa victime dans un abri de rangement, blindé de différents instruments de jardinage, et qu’il utilisera le plus simple. Les quelques innovations seront donc très rapides, comme l’utilisation de pièges à loups. Dommage. Respectant ainsi à la lettre les règles établies depuis 1980 par le premier film, il n’y aura pas de réelle poursuite entre Jason et ses victimes, à part dans le final. Soit la victime se cache, et meurt ensuite, soit elle n’a pas le temps de réagir, et meurt tout de suite. Le scénario va tout de même tenter de nous montrer du neuf en nous dévoilant un peu plus le « style » de vie de Jason. Malheureusement, en faisant cela, le personnage va quelque peu changer et perdre de son aura. Dans les quatre premiers opus, si Jason était un humain, il coursait ses victimes, et n’avait pour but que de les tuer, les uns après les autres. Ici, Jason épargnera certaines personnes, son mode de vie nous sera montré, cachant les cadavres dans de vieilles cabanes et vivant dans des sous terrains. L’ensemble n’est pas des plus réussi, surtout si l’on ajoute au tableau que certains défauts des épisodes ultérieurs (on va donc dire surtout les épisodes 7 et 8) sont présents également. Jason, malgré sa carrure, son poids, le bruit qu’il fait en avançant, peut se retrouver à la vitesse de l’éclair sur les toits d’une maison, et redescendre aussi vite. Ou bien il se téléporte…
Après avoir un peu parlé du fond du film, identique aux 10 premiers métrages, voyant un peu la forme. C’est là que les principaux gros changements se remarquent, même si encore une fois, rien de vraiment exceptionnel. Marcus Nispel, à qui l’on fait confiance depuis son remake de Massacre à la tronçonneuse, nous livre ici un film très proche de l’univers visuel de … Massacre à la tronçonneuse. Pour faire simple, cela ne ressemble pas vraiment à du Vendredi 13. La caméra bouge dans tous les sens, ce qui est assez gênant, car outre le fait de ne pas comprendre tous les meurtres, la violence parait amoindrie. Mais ce n’est pas tout. Au niveau de la photographie du film, cela ressemble encore plus à du Massacre à la tronçonneuse remake, et c’est encore plus flagrant lorsque l’on peut voir un personnage courir en pleine forêt. On a donc un peu l’impression que Marcus Nispel s’est trompé de métrage, même si par moment, il faut l’avouer, il touche au but et nous livre quelques beaux plans. Dans la première partie du métrage, il parvient même à faire une chose plutôt rare dans les anciens Vendredi 13 : nous faire sursauter. Grâce à des effets pourtant vieux comme le monde, Jason surgissant au dernier moment, ou bien un son beaucoup plus fort que les autres venant casser le silence. Mais à force d’utiliser encore et encore ces mêmes effets, le spectateur s’habitue et plus le film avance, moins l’on sursaute, moins l’on accroche au film, plus l’on s’ennuie. Musicalement, si l’on retrouve le fameux son présent dans chaque opus de la saga, la musique n’est plus composée par Harry Manfredini (compositeur des épisodes 1 à 10, sauf le 8 à New York), mais par Steve Jablonsky, compositeur de films d’acteurs et des récents remakes produits par Michael Bay, et donc de Amityville et de Massacre à la tronçonneuse. Aucune surprise donc, la bande originale ressemble comme deux gouttes d’eau au film déjà cité plusieurs fois, en ajoutant quelques sonorités ressemblant beaucoup aux compositions de Charlie Clouser pour Saw. Triste constat donc pour ce remake tant attendu, qui reste à la fois si proche des originaux dans le fond et par leurs mauvais côtés, et si différent dans la forme, sans pour autant être original (normal, c’est un remake me direz-vous). Vendredi 13 a pourtant quelques bons points pour lui, comme le film d’être bien rythmé, le petit plaisir coupable de retrouver Jason à l’écran, mais pourtant, après 11 films, ça passe forcément moins bien, malgré tous les meurtres, et tout ces plans de femmes nues gratuits (mais tout de même plaisant pour les yeux, même si gratuit).
Les plus
On ne s’ennuie pas
On n’avait pas vu Jason depuis longtemps
Les moins
Un remake qui refait juste la même chose que les 10 premiers
Des meurtres peu originaux
C’est au final très moyen
En bref : Une ambiance visuelle et musicale très Massacre à la tronçonneuse, des meurtres peu originaux, un personnage dénaturé, des facilités, mais un bon rythme malgré tout. Loin d’être un bon remake.