TWILIGHT HESITATION (Twilight: Eclipse) de David Slade (2010)

TWILIGHT HESITATION

Titre original : Twilight: Eclipse
2010 – Etats Unis
Genre : Toujours la même
Durée : 2h03
Réalisation : David Slade
Musique : Howard Shore
Scénario : Melissa Rosenberg d’après le roman de Stephenie Meyer

Avec Kristen Stewart, Robert Pattinson, Peter Facinelli, Ashley Greene et Taylor Lautner

Synopsis : Des nouveaux vampires, dirigés par Victoria, sont en train de constituer une armée aux alentours de Seatle. Leur but : tuer Bella. Malgré la haine entre les vampires Cullen et les loups garous Quileutes, ceux si vont devoir s’allier pour la protéger. Bella quand à elle, hésite entre Jacob et Edward.

Et ça continue. A peine quelques mois après la sortie du tristement mauvais second opus, voilà le troisième opus, qui continue sur la lancée de la saga : toujours pas d’action, toujours autant de dialogues, toujours autant d’amour, et encore un changement de réalisateur et de compositeur. Cette fois-ci, deux valeurs sûres prennent la relève : David Slade (Hard Candy, 30 Jours de Nuit) à la réalisation et Howard Shore (les Cronenberg, Le Seigneur des Anneaux) à la musique. On pouvait être en droit de s’attendre donc enfin à un épisode différent, voir même potable, David Slade étant plus habitué aux films très sombres et avait démontré avec son Hard Candy qu’il savait faire un film prenant et palpitant alors qu’il ne s’y passait rien. Monumentale erreur qui nous fera encore tomber de plus haut. Ce nouvel opus commence pile là où le précédent s’arrêtait. Edward et Bella se roulent dans l’herbe façon petite maison dans la prairie, broutant les champs (oui pas autre chose), et Edward demande Bella en mariage. Instant magique, oh combien merveilleux et… Ouais en fait non, de toute façon, ce n’est qu’une redite de l’épisode précédent. Bella veut devenir vampire, Edward accepte si elle l’épouse. Vieux manipulateur va (oui car il l’a avoué, il a en fait 109 ans). Passé cette scène mielleuse, on nous annonce un drame : une armée de vampires est en route vers Forks, conduite par Victoria, dans le but de se venger d’Edward en tuant Bella. Là on frisonne. Armée de vampires, guerre, baston, action !!!! On n’y croyait plus après les deux précédents films, mais ça s’annonce alléchant. Puis le temps commence à nous sembler long, et on se rend compte que oui, l’équipe derrière le film et la romancière (que je hais ce terme pour parler d’elle) s’en fou de l’action. Il faut du beau gosse, de préférence charmant, charmeur, torse nu, à même de ramener les jeunes en chaleur dans les salles de cinéma climatisées afin de mouiller les sièges. Malédiction, je n’ai pas 14 ans, je ne suis pas une femme non plus.

En même temps, c’était prévisible, après un premier film et une tentation pas si tentante, nous voici devant une hésitation qui va durer 10 ans pour absolument rien, revenir au point de départ du métrage, voir même à la fin du second opus. Non mais pu**** arrêtez de vous foutre de la gueule du public quand même. On nous annonce une guerre, on l’attend pendant 1h40. Je sais que vous en mourrez d’envie, donc je vous donne enfin le vrai résumé du film : Edward demande Bella en mariage (3ème minute), les vampires se préparent (10ème minute), vide intersidéral absolu pas vraiment rapide comme la vitesse de la lumière mais comme la course d’un escargot (de la 11ème minute à 1h40), seconde demande en mariage à genoux svp (1 heure), baston (de 1h40 à 1h44), acceptation de la demande en mariage (2h). Franchement, je ne suis pas certain que la scénariste, la même depuis le premier opus d’ailleurs, soit au courant des règles de base d’écriture, consistant quand même à mettre des rebondissements, développer des personnages intéressants, mettre des enjeux dramatiques. Bref, travailler la dramaturgie. Là non, mais non. Ce n’est juste pas possible de pouvoir faire ça. Autant l’avouer, scénaristiquement, c’est limite pire que les deux premiers opus. Un pas de plus est franchit dans la niaiserie la plus totale, les situations risibles. Rien ne marche, ça tourne en rond, pour rien au final. On s’en doute depuis le premier opus que Bella acceptera le mariage, elle est totalement folle de ce blaireau. Mais, bon point pour le métrage, l’ensemble du casting a fait un progrès en interprétation. Oui, Kristen Stewart et Robert Pattinson s’améliorent. Mieux, ils gagnent chacun une expression, ce qui amène le nombre de leurs expressions à…. Trois ! Dommage que l’ensemble des situations soit encore pires que dans les autres métrages, et que l’histoire se concentre encore plus qu’avant sur les deux tourtereaux. Le passé des autres personnages sera dévoilé, mais vite éclipsé (comme le titre original tiens, Eclipse).

Ceci dit, de grands moments de rire sont promis par le métrage, parfois volontaires et bien trouvés, parfois totalement involontaires et d’un ridicule absolu. Du bon côté de la barrière, on trouve donc une scène, que dis-je, juste un dialogue totalement génialissime. Edward va déposer Bella à Jacob, qui attend, tranquille, en mode Decotteau, donc en short et c’est tout. Réaction d’Edward : « Il ne pourrait pas mettre un tee-shirt ». Pu****, merci, enfin quelqu’un qui a une réaction intelligente face à ce… cette… cette abomination faite dans le seul but de faire hurler les jeunes pucelles. Second moment de bravoure du métrage, la scène de la tente. Bella a froid, Edward étant cliniquement mort ne peut la réchauffer. Entrée de Jacob dans la tente : « Je suis plus chaud que toi ! ». Fou rire total garanti. Bon, à part ça sinon, rien à se mettre sous la dent, Bella hésitera tout le long du film entre la zoophilie avec Jacob et la nécrophilie avec Edward, dans des dialogues qui atteignent des sommets : « Jacob, je t’aime. Mais j’aime plus Edward ». À s’en arracher les cheveux après trois films. Bon, et la mise en scène sinon ? David Slade apporte indéniablement un plus, certaines scènes sortent du lot niveau réalisation, et ça fait plaisir à voir. Le problème, c’est que comme il ne se passe absolument RIEN, ces efforts sont vains et descendent encore plus le film, l’amenant au niveaux des deux autres. Quand à la morale de l’histoire, elle descend encore plus bas, pour dire aux jeunes femmes que l’homme de leur vie devra leur faire une demande en mariage façon fin du XVIIIème siècle : à genoux !

Les plus

Quelques dialogues bien drôles

Les moins

C’est chiant
Ça tourne en rond
C’est niais, c’est long, c’est nul
Pour midinettes seulement
La morale douteuse depuis le premier

En bref : Troisième opus, troisième film de merde. Une meilleure mise en scène pour un scénario encore plus mauvais.

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