Titre original : Cujo
1983 – Etats Unis
Genre : Suspense
Durée : 1h33
Réalisation : Lewis Teague
Musique : Charles Bernstein
Scénario : Don Carlos Dunaway et Lauren Currier d’après le roman de Stephen Kin
Avec Dee Wallace, Danny Pintauro, Daniel Hugh Jelly, Christopher Stone, Ed Lauter et Billy Jayne
Synopsis : Cujo, le chien de Joe Camber, se fait mordre par une chauve-souris enragée. Il se transforme alors en une bête féroce assoiffée de sang et dévore successivement le voisin et son maître. Donna Trenton accompagnée de son fils Tad, arrive au garage de Joe pour faire réparer sa voiture. Ils tombent nez à nez avec Cujo…
En 1983, Stephen King est déjà célèbre, de nombreux best sellers sont sortis, et les adaptations de son œuvre au cinéma sont nombreuses également, et souvent réussies, même si elles ne plaisent pas toujours à l’écrivain (Shining de Kubrick). Cujo doit ainsi lui aussi passer sur le grand écran. Les producteurs réunissent à l’écran Dee Wallace (qui sortait des tournages de Hurlements en 1981 et de E.T. en 1982) et Christopher Stone (alors marié à Dee Wallace, et jouant son mari dans Hurlements), et Stephen King lui-même apporte des modifications au script sans être crédité. Peter Medak (La Mutante 2) est embauché pour réalisé et Tony Richardson pour faire la photographie. Après deux jours de tournage, le réalisateur quitte le navire avec son directeur de la photo. Ils sont aussitôt remplacés. Stephen King lui-même conseille Lewis Teague après avoir vu son film Alligator (il adaptera encore King deux ans plus tard avec Cat’s Eye) et Jan De Bont se charge de la photo, bien avant qu’il ne passe à la mise en scène (en directeur de la photo, il s’occupera aussi de Piège de Cristal, Basic Instinct ou encore L’Arme Fatale 3). Pour 5 millions, le métrage est tourné majoritairement en Californie et dans l’Utah en Octobre 1982. Et à sa sortie, c’est encore un beau succès au box office. Stephen King en supervisant de près le film et en imposant son choix de réalisateur aurait-il eu du flair ?
Plutôt oui, puisque Cujo est une très bonne adaptation de son roman, même si on lui reprochera un final beaucoup moins sombre que dans celui-ci (mais apparemment, Stephen King préfère la fin du film à celle de son roman…). Cujo, c’est donc la lutte entre une mère et son fils contre un saint-bernard qui contracte la rage après une vilaine morsure. Rien de bien palpitant comme ça, surtout que l’intrigue semble aux premiers abords prendre son temps. Mais ce n’est que pour mieux rendre sa seconde partie efficace et augmenter l’implication du spectateur. Car comme souvent chez Stephen King, Cujo, avant de faire apparaître un élément horrifique, nous parle d’une famille. À la manière de Shining justement, la famille ici est propre en apparence, le père a un bon travail, la mère est exemplaire et souriante, et ils s’occupent parfaitement de leur enfant. Mais ce n’est qu’en apparence, puisqu’un élément qui nous est amené petit à petit par le récit détruit la famille de l’intérieure, faisant des personnages des éléments importants du récit et auxquels l’on peut s’attacher, il ne s’agît pas de coquilles vides. Lewis Teague a fait du bon travail en dirigeant ses acteurs de main de maître.
Mais là où Cujo se montre alors véritablement prenant et intéressant, c’est dans sa dernière partie, où Donna et son fils Tad se retrouvent enfermés dans une voiture qui ne fonctionne plus, encerclés par Cujo, le chien féroce. Là, le réalisateur avait du boulot, entre le chien a rendre crédible, la tension a maintenir. Et ça marche magnifiquement bien au final, grâce à l’utilisation de cinq chiens différents, et des acteurs qui semblent réellement à bout, rendant l’enfermement et les différentes menaces (le chien bien entendu, mais la chaleur dans la voiture, la soif, la faim également) crédibles. Le stress augmente au fur et à mesure des attaques du chien, toujours plus féroces. C’est grâce à cette tension d’ailleurs que l’on a envie de pardonner beaucoup de choses à Cujo, comme son scénario plutôt simpliste au final, une fin différente du livre, et finalement, un rythme qui met du temps avant de décoller, la première partie s’axant uniquement sur les personnages. Sans être la meilleure adaptation de King, Cujo se place aisément du côté des excellentes adaptations.
Les plus
De bons personnages
Dernière partie stressante
Les attaques du chien, réalistes
Les moins
Un final plus sage que dans le roman
En bref : Cujo est une excellente adaptation du roman malgré une fin différente et quelques petits défauts. La tension augmente et ne redescend pas avant la fin.