WILD CITY (迷城) de Ringo Lam (2015)

WILD CITY

Titre original : Bou Chau Mai Sing – 迷城
2015 – Hong Kong
Genre : Policier
Durée : 2h
Réalisation : Ringo Lam
Musique : Dave Klotz
Scénario : Ringo Lam

Avec Louis Koo, Shawn Yue, Tong Liya, Joseph Chang, Michael Tse, Yuen Qiu, Sam Lee, Philip Ng et Simon Yam

Synopsis : Un ex flic devenu barman se retrouve embarqué dans une histoire de kidnapping, avec son demi frère.

Ringo Lam, depuis Triangle en 2007, on n’avait plus entendu parler de lui. Il s’était fait discret, celui qui à l’inverse de John Woo, livrait dans les années 80 et 90 du polar sombre, réaliste, violent voir désespéré. On se souviendra toujours de City on Fire (qui aura inspiré Reservoir Dogs), de ses deux Prison on Fire, de la violence parfois vulgaire du fun Full Contact, de la tension et de la psychologie de Full Alert. Oh joie, il nous revient en 2015 avec un nouveau film, un nouveau polar made in Hong Kong. Va-t-il s’en sortir et nous livrer un métrage à la hauteur de nos espérances, alors que John Woo ne filme plus rien, que Tsui Hark est depuis 10 ans à fond dans les fresques historiques ? La réponse est oui malgré quelques défauts que l’on pourra qualifier d’inhérent à l’époque de sa production. Ringo Lam a donc toujours la patate et revient au polar. Ici, comme souvent, une histoire simple, avec un vol d’argent par une jeune femme, argent appartenant bien entendu à des mafieux. Un gang Taiwanais est alors lancé à la poursuite de la dame, pour récupérer l’argent, et l’éliminer. Heureusement pour elle, elle croisera sur sa route le chemin d’un ex flic (Louis Koo), reconverti barman, et de son demi frère (Shawn Yue), chauffeur de taxi. On retrouvera même dans un petit rôle de flic ce bon vieux Simon Yam, toujours dans les bons coups (certains diront dans tous les coups, vu son impressionnante filmographie).

Simple comme toujours, mais chez Ringo Lam, c’est plutôt le ton employé, souvent désespéré, et la psychologie de ses personnages qui font toute la différence. Fort heureusement Wild City n’échappe pas à cette règle. Sans rentrer dans des détails inutiles ou dans d’affreuses longueurs, Ringo Lam développe suffisamment chacun de ses personnages pour les rendre attachant et leur donner un semblant d’humanité. Il ne lui reste plus donc qu’à gérer l’ambiance et ses scènes d’action et Wild City est dans le boite. Il nous prouve qu’il n’a rien perdu de son talent et de son énergie, Wild City va vite, ne se perd pas en sous intrigues inutiles, et enchaîne les retournements de situations, souvent entrecoupés de courses poursuites (à pieds, en voitures) ou de scènes d’action bien violentes ou les personnages n’hésitent pas à sortir les machettes. On se croirait, à quelques détails près, revenu 20 ans en arrière.

À quelques détails près, puisque Wild City est une production de 2015, et le cinéma a évolué, pas toujours pour le mieux certes. Ainsi, la mise en scène de Ringo Lam se met à jour, quelques tics de mise en scène (des flashs dirons nous) s’incrustent par moment dans le récit. Pas forcément désagréable bien qu’inutile. Le reste de sa mise en scène est carrée, avec de très beaux plans de Hong Kong de nuit, comme souvent, une magnifique photographie, et une action toujours lisible, que la caméra soit embarquée ou non. On remarquera que malgré des passages bien violents et une psychologie des personnages bien présente, le ton général est un poil plus léger qu’auparavant, et n’atteint pas par exemple la noirceur d’un SPL 2, bien qu’au final, les deux métrages soient totalement différents. Non, ce qui peut choquer dans le métrage se voulant réaliste et violent, mais qui finalement s’inscrit totalement dans l’ère du temps, ce sont l’utilisation des CGI. Oui, les effets numériques deviennent envahissants dans les films, et Hong Kong n’a jamais été totalement pro avec. Alors quand ils sont utilisés pour des scènes se voulant réalistes, le résultat peut choquer l’œil. C’est le cas ici lors de la poursuite finale. Bien dommage. Mais Wild City nous montre bien que l’on peut toujours compter sur Ringo Lam.

Les plus

Ringo Lam toujours en forme

Très bien rythmé

Des scènes violentes

Un très bon casting

Les moins

Des CGI ratés

Sans doute moins ambitieux qu’avant

 

En bref : Si Wild City n’est pas exempts de défauts allant avec l’ère du temps, il demeure un polar rondement mené où l’on retrouve clairement la patte de Ringo Lam.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *