Titre original : Dracula Has Risen from the Grave
1968 – Angleterre
Genre : Fantastique
Durée : 1h32
Réalisation : Freddie Francis
Musique : James Bernard
Scénario : Anthony Hinds
Avec Christopher Lee, Rupert Davies, Veronica Carlson, Barbara Ewing et Barry Andrews
Synopsis : Un village d’Europe centrale vit encore dans la terreur du vampirisme depuis qu’une jeune femme fut découverte exsangue dans le clocher de son église. Une année passe après que Dracula a été anéanti, et Monseigneur Muller, en visite de routine, constate que les paroissiens persistent à déserter le lieu de culte. Décidé à combattre les superstitions, il entreprend d’exorciser le château du vampire, accompagné du prêtre local, à la foi faiblissante. En chemin, ce dernier, épuisé, se laisse distancer et, suite à une frayeur, fait une chute bénigne, causant un flot de sang qui atteint les lèvres de Dracula, emprisonné dans la glace du torrent. Le vampire reprend alors « vie » et, avec l’aide du prêtre tenu par son emprise, se rend à Kleinnenberg, exercer sa vengeance sur Monseigneur Muller, ainsi que ses proches, pour avoir osé le bannir de son château…
En 1966, Dracula Prince des Ténèbres était un succès. Impossible d’en rester là, la Hammer veut directement lancer un nouveau film sur le comte Dracula. Cpendant, rien ne se passera comme prévu, Christopher Lee jugeant le scénario mauvais. Pour ne pas aider, le scénariste habituel de ces productions, Jimmy Sangster, ne participe pas au projet, et c’est Anthony Hinds, qui avait déjà coécrit le précédent métrage, qui s’y colle. Et il faut bien l’avouer, le scénario n’est au départ pas très emballant, et fait intervenir, aux choix, de grosses coïncidences, ou des incohérences. Terence Fisher ne rempile pas non plus à la mise en scène, suite à un accident et une jambe cassée, et c’est Freddie Francis, très bon directeur de la photo (il fera par la suite Elephant Man et Dune de David Lynch, mais également Les Nerfs à Vif de Scorsese) mais réalisateur beaucoup moins talentueux qui récolte le projet. Bien entendu, le métrage reste une production Hammer encore intéressante par certains aspects, le scénario ayant quelques excellentes idées, mais c’est plutôt dans la mise en place de ses idées que l’ensemble se fait plus chaotique, plus bancal. Pour la mise en scène, Freddie Francis a parfois du mal à s’en sortir et à instaurer une ambiance inquiétante comme dans les anciens films de la boite, mais livre par moment des scènes d’une beauté visuelle fort plaisantes.
Dracula et les Femmes (quel titre français !) n’est donc pas un chef d’œuvre. Continuité directe de Dracula Prince des Ténèbres, il prend place un an après. Dracula est donc mort, tombé dans les glaces à la fin du film précédent, mais son ombre plane toujours sur le petit village et sur son château. Bon, il faudra donc m’expliquer pourquoi l’on trouve dans le clocher de l’église une femme mordue par un vampire. Soit un vampire passait par là, soit… soit ça n’a pas de sens. Un prêtre passant dans le coin va fort heureusement tenter d’élucider le mystère, en se rendant avec le prêtre du village au château du comte pour l’exorciser. Mais peureux, le prêtre se blessera, et son sang coulera jusqu’aux lèvres du comte, le ramenant ainsi à la vie. Oui, autant la résurrection de Dracula dans le film précédent m’avait semblait facile mais pouvait s’inscrire dans une logique, autant ici, les coïncidences sont bien trop énormes ! Mais la mise en boite, à défaut d’être énorme et de baigner dans une ambiance terrifiante, est d’honnête facture, et on se prend au jeu pour revoir sur le devant de la scène Dracula. Passé cette longue ouverture au scénario discutable, le métrage prend d’ailleurs son envol.
Dracula ne peut rentrer dans son château, et va donc aller se venger du prêtre ayant exorcisé les lieux. Le scénario va alors avoir quelques excellentes idées, comme le fait que le nouveau serviteur du comte soit un prêtre (assez osé), ou que le petit ami de la fille du prêtre soit athée. Si tout s’emboite assez facilement, quelques bons moments se retrouvent là. Bon par contre, le comte n’aura jamais été aussi dur à tuer, même le cœur transpercé par un pieu, il aura encore la force de survivre 15 minutes de métrage. Il est trop fort ce Christopher Lee ! En terme de mise en image, c’est un peu le même constat. Freddie Francis n’arrive jamais à poser une ambiance un tant soit peu terrifiante, mais pourtant, de très beaux moments parsèment son métrage. Les quelques scènes sur les toits par exemple sont de très bons moments, tout comme les apparitions du comte, où le réalisateur utilise des filtres de couleurs sur les côtés de l’image, donnant un aspect onirique à ces séquences (mais également un aspect étrange lorsque la caméra n’est pas fixe). Des idées, il y en a, le film remplit son premier contrat, celui de divertir, mais tout ne prend pas.
Les plus
Retrouver Christopher Lee en Dracula
Quelques idées excellentes
Les moments sur les toits
Les moins
Un début qui ne met pas en confiance
Des facilités scénaristiques
Une ambiance souvent absente
En bref : Encore un métrage tout à fait honnête, mais chutant en qualité. Dracula perd de son mordant !