Titre original : Taste the Blood of Dracula
1970 – Angleterre
Genre : Fantastique
Durée : 1h30 (montage US), 1h35 (version non censurée)
Réalisation : Peter Sasdy
Musique : James Bernard
Scénario : Anthony Hinds
Avec Christopher Lee, Geoffrey Keen, Gwen Walford, Linda Hayden, Peter Sallis et Anthony Higgins
Synopsis : Dracula renaît une fois de plus de ses cendres. Grâce à Lord Courtley qui convie trois autres notables londoniens à une messe noire pour ressusciter le vampire. Ces derniers veulent faire marche arrière et assassinent Courtley pendant le rite puis s’enfuient. Dracula revient à la vie et décide de traquer les bourgeois pour venger Lord Courtley.
Dracula et les Femmes en 1968 avait été un grand succès. La Hammer ne pouvait pas en rester là, et ils décident de livrer un nouvel opus par an. La pression de la part de la Warner qui distribue est grande, surtout que Christopher Lee ne souhaite pas revenir dans le rôle tant que celui-ci ne sera pas plus proche du roman de Bram Stoker. La production commence, sans Christopher Lee, et alors que celui-ci avance bien, les distributeurs américains imposent le retour de Lee. Qui reviendra, jouant Dracula trois fois en cette année 1970. Mais au final, son retour pose pas mal de soucis de production, et le scénario doit être aménagé. Cela s’en ressent clairement à l’écran. La première partie de l’intrigue se déroulera sans le comte Dracula. Un homme assiste à la mort du comte à la fin du précédent métrage (Dracula et les Femmes donc), et récupère ses effets personnels ainsi que le sang du vampire, devenu poudre. Quelques temps plus tard, nous faisons la connaissance de trois riches Londoniens, qui une fois la nuit tombée, se font plaisir dans les bordels de la ville. Mais il leur en faut toujours plus. Le destin va mettre sur leur chemin Lord Courtley, qui va les initier à un rite magique afin de ressusciter le comte Dracula. La cérémonie tourne mal, et les trois hommes quittent les lieux, laissant Lord Courtley pour mort.
Cette première partie est sans conteste la meilleure du métrage, nous présentant des nouveaux personnages, surtout la famille Gargood, dont le père, de jour, est autoritaire et distant, autant envers sa femme que sa fille, et se laisse aller la nuit. Le monde bourgeois en prend un coup, et l’apparition dans le cercle d’ami de Lord Courtley les poussera à bout, dans leurs dernières limites. La mise en scène de Peter Sasdy, qui signe son premier long métrage après avoir pas mal bossé pour la télévision, est d’excellente facture, et on retrouve le ton gothique des productions habituelles de la Hammer. James Bernard reste fidèle au score musical, tout comme Anthony Hinds qui avait co-signé le scénario de l’opus précédent, et signera le scénario du suivant, assurant ainsi la continuité. Malheureusement, c’est arrivé à la moitié du métrage que le film se gâte totalement, avec l’arrivée sur le devant de la scène du comte Dracula, une entrée en scène très théâtrale et surtout qui semble artificielle, ce qui s’explique par la production chaotique et l’insertion du personnage dans un scénario qui au départ se déroulait sans sa présence.
Son personnage vient apporter quelques incohérences au récit. Dracula, le fameux vampire, méprisant les humains, s’attaquant toujours aux femmes pour les vampiriser, et qui ici reviendra à la vie pour venger la mort de Lord Courtley, un homme qu’il ne connaissait pas au final, et qui surtout, vu la cérémonie, serait mort de toute manière. À partir de là, Dracula va vampiriser les femmes du coin pour pouvoir atteindre et les forcer à tuer elles-mêmes les trois bourgeois qui étaient là pour la cérémonie. Au final, Christopher Lee ne semble être là que pour pouvoir justifier le titre du métrage et son affiliation aux autres métrages de la saga, tant il ne sert pas à grand-chose. La plupart des meurtres ne seront pas commis par lui, le fameux vampire se contentant de regarder et d’annoncer le nombre de morts ayant déjà eu lieu dans le métrage. Triste ! Dans le même ordre d’idée, le final semble totalement bâclé. Tout n’est heureusement pas à jeter, loin de là, la mise en scène reste la plupart du temps très appliquée, quelques excellentes scènes sont présentes (le meurtre du père avec les deux femmes), les décors sont toujours excellentes, mais la magie n’opère jamais vraiment.
Les plus
Une première partie sympathique
Visuellement intéressant
Quelques scènes excellentes
Les moins
Final raté
Une seconde partie plus artificielle
La présence même de Dracula dans l’histoire
En bref : Un film partant d’une bonne idée, mais qui peine à convaincre dans sa seconde moitié.