Titre original : I, Madman
1989 – Etats Unis
Genre : Fantastique
Durée : 1h29
Réalisation : Tibor Takacs
Musique : Michael Hoenig
Scénario : David Chaskin
Avec Jenny Wright, Clayton Rohner, Randall William Cook, Stephanie Hodge, Michelle Jordan et Vance Valencia
Synopsis: Virginia, employée dans une librairie de livres anciens, se passionne pour un vieux roman d’épouvante appelé « Much of madness, more of sin ». Elle parvient à mettre la main sur le second et dernier roman de son auteur Malcom Brand : « I, madman ». Celui-ci conte l’histoire horrible d’un amoureux, éconduit à cause de sa laideur, qui mutile son propre visage, afin de le reconstruire progressivement. Virginia se rend compte que, au fur et à mesure qu’elle progresse dans la lecture de ce livre, des personnes de son entourages sont mystérieusement assassinées par un sadique qui semble s’inspirer du roman.
Pour se lancer dans la vision d’un métrage de Tibor Takacs, il faut le vouloir. Car parmi ses métrages les plus connus, ou du moins les plus facilement trouvables, on trouve les deux opus de The Gate, Rats pour NU Image, Mosquitoman, Ice Spiders et Mega Snake pour Syfy, et son dernier en date, Spiders 3D. Waouh, grande carrière n’est-ce pas ? Pourtant, son Lectures Diaboliques, son quatrième film datant de 1989, deux ans après le premier The Gate, m’avait toujours attiré lorsque que je voyais sa bande annonce à l’époque sur des VHS. Puis les années ont passé, sans ce que je regarde le film ni qu’il ne se trouve en ma possession. Et finalement, pour la culture, je me suis lancé en me rappelant son existence. Et vous savez quoi ? C’était sympa, même probablement (c’est sûr en fait) son meilleur film. À la lecture du pitch, on pense a pas mal de métrages, ou même de romans. Comment ne pas penser par exemple à Basic Inctinct, avec cette auteur perpétuant des meurtres qu’elle décrit parfaitement dans son roman ? Ou dans le genre fantastique, à La Part des Ténèbres de Stephen King, adapté au cinéma par George A. Romero. Lectures Diaboliques, I, Madman en VO, part quelque peu du même postulat. Une jeune femme, Virginia (Jenny Wright, connue surtout pour son rôle dans Aux Frontières de l’Aube) lit un roman d’horreur, et s’aperçoit rapidement que dans son entourage, des meurtres sont commis, exactement de la manière décrite dans le roman.
Classique certes, mais la première force du métrage est de ne jamais vouloir en faire trop. Mieux, Tibor Takacs semble croire à ce qu’il raconte, et soigne sa mise en scène, son film baignant dans une esthétique certes très typée années 80, mais plutôt délicieuse pour peu que l’on apprécie. Son intrigue est certes dans le fond plutôt classique, mais n’appuie jamais trop tel ou tel effet, et n’accumule ni les meurtres, ni les rebondissements. Juste ce qu’il faut pour rendre l’ensemble agréable à regarder et facile à suivre. Car oui, un tueur qui s’échappe du livre qu’il a lui-même écrit en se mettant lui-même en scène, ça aurait pu rapidement devenir un petit bordel. Mais non, l’ensemble passe comme une lettre à la poste, et nous suivons le parcours de Virginia qui va tenter d’arrêter la tuerie avec intérêt. Heureusement qu’elle est là d’ailleurs, et qu’elle comprend tout plus vite que tout le monde, car autour d’elle, ce n’est pas trop ça. Car oui, la demoiselle sort avec un flic, et il faut l’avouer, ce n’est pas le flic le plus doué du monde. Ma copine devient limite hystérique, je la calme, je ne l’envoi pas juste m’attendre à la maison. Ma copine me décrit les meurtres avant même qu’ils aient lieu, je la prend au sérieux ou me pose des questions sur son innocence, je ne lui dit pas d’arrêter de raconter des âneries et de m’attendre au rez-de-chaussée.
Oui, si le personnage de Virginia est plutôt intéressant et d’ailleurs bien interprété par Jenny Wright, on ne pourra pas en dire autant du personnage de Richard (joué par Clayton Rohner). C’est l’héroïne, donc forcément, il ne faut pas la croire ! Ah les années 80 ! Mais les années 80, c’est aussi l’époque des couleurs un peu criardes, des gros plans esthétiques, des tueurs cachés dans l’ombre et éclairés de manière sublime pour les mettre en valeur et leur donner de la gueule. Surtout quand là, on a un tueur défiguré qui tue ses victimes et récupère des morceaux de leur visage pour reconstruire le sien ! Lectures Diaboliques se fait même plutôt sobre, ne virant jamais dans le gore gratuit, même si quelques rapides plans plairont aux amateurs. On pourra donc surtout pester sur ses personnages secondaires, et dans une autre mesure, sur sa scène finale, à grand renfort d’effets image par image, qui annonce d’ailleurs clairement The Gate 2 qui débarquera trois ans plus tard, avec des effets similaires. Pour l’anecdote, The Gate 2 avait d’ailleurs été filmé avant, en 1988, et aura passé 4 ans dans des cartons avant que le public ne puisse découvrir… la chose en question ! Lectures Diaboliques par contre, c’est de la pure série B, avec ses défauts et qualités, et qu’on a finalement du mal à détester. Et venant de Tibor Takacs, c’est même surprenant !
Les plus
L’ambiance très années 80
Correct visuellement
Un concept bien sympa
Les moins
Les personnages secondaires assez cons
Le film en fait trop lors du final
En bref : Une bien sympathique série B avec un concept sympa. Certes il y a pas mal de défauts mais l’œuvre est attachante.