Titre original : Torment
2013 – Canada
Genre : Home Invasion
Durée : 1h20
Réalisation : Jordan Barker
Musique : Trevor Yuile
Scénario : Michael Foster et Thomas Pound
Avec Robin Dunne, Katharine Isabelle, Peter DaCunha, Stephen McHattie, Noah Danby, Inessa Frantowski et Amy Forsyth
Synopsis : Cory, sa nouvelle femme Sarah et son fils Liam partent en vacances à la campagne dans la maison familiale. Mais Liam a du mal à accepter sa nouvelle mère. Une fois sur place, il découvre des déchets dans la maison, qui a été squattée en leur absence. Ce qu’ils ne savent pas, c’est que les intrus sont toujours là !
Torment est un film qui aura eu du mal à se mettre en place, son budget aura été très serré, obligeant le réalisateur, Jordan Baker, a jouer avec l’obscurité pour mener son film à terme. Un peu partout, il est descendu par les critiques, jugeant les personnages stupides et le métrage n’ayant rien de neuf à proposer. Contre toute attente, la courte vision du métrage (1h22 au compteur) s’est avérée très divertissante, et surtout très loin de la bobine honteuse que beaucoup semblent le qualifier. Oui, Torment est un home invasion très classique dans son déroulement et sa mise en place, avec une famille devant faire face à une autre famille, dont les membres ont le visage caché par des masques d’animaux. Le métrage ne surprendra pas le connaisseur et l’amateur du genre. Les personnages sont-ils stupides ? Pas plus que d’habitude ! Oui, Torment est un très sympathique home invasion au final, dénué de vraies surprises, mais emballé avec sérieux et suffisamment bien rythmé pour que l’on ne s’y ennuie jamais et que l’on suivre sa mince intrigue jusqu’au bout, sans trouver le temps long, et sans trouver le produit honteux. Après la fatale scène d’ouverture servant à mettre le spectateur dans le bain, on nous présente nos personnages, une famille loin d’être unie, puisque le jeune Liam (Peter DaCunha) n’accepte pas la seconde femme de son père. Cory (Robin Dunne) doit donc gérer la situation, les réactions de son fils, et le moral de Sarah (Katharine Isabelle), sa femme.
La famille ne tarde pas à arriver sur place, et quelques conflits plus tard, et après la découverte des restes de squatteurs, nous voilà face au premier cliché. Le shérif leur dit qu’ils n’ont rien à craindre. Nous savons pertinemment que ce n’est pas le cas, mais soit ! Malgré son faible budget, Torment tient la route. Ses images sont belles, cette maison perdue au milieu de la forêt, souvent entourée par une petite brume, a de la gueule, et le réalisateur, dont il s’agît du quatrième film, a plutôt bien géré l’ensemble. Il distille la tension doucement, avec quelques apparitions des intrus, toujours tapis dans l’ombre, déjà dans la maison, et lorsque la nuit tombe finalement, le tout se bouge. Liam est enlevé (heureusement, car les enfants souvent, ça devient chiant dans le cinéma de genre), et Cory et Sarah sont poursuivis par ces étranges squatteurs portant des masques d’animaux, allant de la souris au cochon. Les personnages ne sont au final pas si stupides que ça, nous avons vu bien bien pire dans le genre, et luttent pour leur survie. Malgré la capture de certains personnages, et les possibilités de torture, le métrage se fait très soft et ne part jamais dans le sanguinolent, préférant jouer sur la tension et la psychologie. Bon point donc, car au final, même si Torment n’est pas un chef d’œuvre d’écriture, il tient plutôt bien la route.
On aurait certes aimé en savoir plus sur cette famille d’intrus, et certains retournements de situations sont prévisibles et surtout un brin rapides, mais la sauce prend. Assez court donc, le film ne s’éternise jamais sur les situations, jouant sur la tension sans jamais tirer sur la corde, et c’est le même cas de figure pour les scènes de poursuites, ou, fatalement, de confrontations. Le réalisateur rend même certaines scènes très dynamiques au montage, notamment celles se déroulant dans la forêt, jouant soit sur l’obscurité (avec les fusées envoyées en l’air pour s’éclairer) soit sur les plans lors d’une partie de cache-cache. Oui, Torment est plutôt bien foutu pour plaire à l’amateur du genre. Surtout que le film n’hésite pas à rendre hommage à certains classiques, notamment à Shining, et qu’il bénéficie de la solide interprétation de Robin Dunne (qui n’a pas une grande carrière : Sexe Intentions 2, La Mutante 3, The Skulls 2…) et Katharine Isabelle (Ginger Snaps, American Mary). Alors pourquoi tant de haine envers ce métrage, alors que le genre contient tellement pire ? Que ce soit en horreur pure ou en home invasion, Torment est une bobine prévisible mais sérieuse.
Les plus
Une bonne ambiance
Court et rythmé
Robin Dunne et Katharine Isabelle
Les moins
Très classique, aucune surprise
On en sait peu sur les « tueurs »
En bref : Torment ne mérite pas toutes ces mauvaises critiques. Il est un petit film de genre plutôt bien troussé qui va divertir pendant 1h20.