Encore un article à part. Comme j’en ai déjà parlé récemment, j’ai durant le mois d’Août tourné un métrage en anglais avec l’actrice Américaine Sarah Nicklin. Suite à cette expérience professionnelle qui a amené bien plus du côté humain (une grande amitié), j’ai exploré un peu plus en profondeur sa filmographie, et ai fait la connaissance de sa petite famille cinématographique, dont le réalisateur Richard Griffin, avec qui elle a énormément tourné depuis 2007 et SPLATTER DISCO (presque 10 métrages ensembles depuis). Un réalisateur sympathique, amical, ouvert à la discussion, aux échanges d’astuces et en anecdotes sur nos tournages. Et c’est donc naturellement qu’il a accepté de se prêter au jeu pour une interview, qui a été traduite par mes soins, et originalement postée sur le site Dark Side Reviews. Elle est disponible donc sur les deux sites, à la fois en anglais et en français. Pour les curieux, vous pouvez retrouver sur ce blog les critiques de NUN OF THAT, THE DISCO EXORCIST et EXHUMED. Très prochainement, celles de THE SINS OF DRACULA et de FLESH FOR THE INFERNO.
Bonjour Richard, et avant tout, merci pour cette interview.
Peux-tu nous parler de ton passé, qu’as-tu fait avant de passer à la réalisation ? Et comment es tu finalement arrivé dans cette industrie ? Etait-ce ton but depuis le début ?
Il s’agît de l’acte 2 de ma vie professionnelle. Avant ça, j’ai travaillé à plein temps à la télévision comme producteur, réalisateur, monteur et directeur de la photo pendant 14 années en tout. Après ça, j’ai finalement décidé que trop était trop et j’ai lancé ma propre société de production, Scorpio Film Releasing avec mon partenaire Ted Marr. Pour ce qui est de mon but, je n’en ai pas vraiment ! J’aime juste faire des films avec des gens talentueux, et – plus que tout – les faire avec mes propres conditions. Je ne dois rien à aucun studio, ou à quelqu’un de haut placé. Car nous faisons des films pour des petits budgets, j’ai une liberté créatrice totale, et je ne voudrais pas que cela soit fait autrement.
Tu as fait votre premier film en 2000, et il s’agissait d’une adaptation moderne de Shakespeare. Est-ce par facilité ou un projet que tu voulais vraiment faire ?
J’ai réalisé TITUS ANDRONICS en 2000, mais ce n’était pas mon premier film. C’est mon premier film crédité sur IMDb. De 1987 à 2000, j’ai réalisé environ 20 courts métrages, et 3 longs métrages. La raison qui m’a poussé a réaliséTITUS ANDRONICS est que je suis un grand fan du travail de William Shakespeare, et j’avais une connexion très forte avec cette œuvre.
Après cette expérience, tu as donc créé Scorpio Film Releasing. Est-ce pour garder une liberté totale dés le début ?
Oui, la liberté totale était mon but ultime. J’ai travaillé sur deux projets pour des studios extérieurs – un en tant que scénariste et un autre en tant que réalisateur – et je ne veux absolument pas retourner à ça. Peut-être suis-je juste un maniaque du contrôle, mais je ne peux pas m’imaginer passer une année de ma vie à réaliser le film de quelqu’un d’autre.
Est-ce difficile de récolter de l’argent pour ce genre de films ? Quel est le processus habituel ?
En général, un film génère assez d’argent pour payer le suivant. Parfois nous devons passer par le financement participatif, mais en général nous sommes assez chanceux que nos films ont une bonne distribution nous permettant de récolter assez d’argent pour en faire un autre.
Tu écris parfois tes propres scénarios, et es aussi ton propre monteur. Quelle est la partie créatrice que tu préfères ?
Honnêtement, je crois qu’il s’agît du montage. Je pense vraiment que les films sont créés en salle de montage, beaucoup plus que les gens veulent bien le comprendre. C’est aussi, contrairement à quand vous filmez, le moment où vous n’êtes pas forcés de regarder l’heure, ni où vous avez une douzaine de personnes regardant au-dessus de votre épaule. Vous pouvez juste rester assis avec votre café et voir le film prendre vie sous vos yeux. C’est la partie magique de faire un film.
Tu travailles en Nouvelle Angleterre, ce qui est assez inhabituel vu que beaucoup de petites sociétés essayent de s’installer à Los Angeles où à côté de New York (comme Troma). Est-ce par choix, ou tout simplement ton « chez toi » ?
Si tu viens passer un peu de temps en Nouvelle Angleterre, tu vas tomber amoureux des lieux. Nous avons tout, et tout est à portée de main. Les plages, la campagne, les villes, les banlieues… Tout ce que vous pouvez imaginer. J’aime aussi beaucoup la façon de travailler des gens là-bas. Nous avons une belle façon de nous lier ensembles pour faire le travail. Et nous avons une grande scène théâtrale, donc trouver de grands acteurs n’est jamais un problème.
En 2008, tu as écrit et réalisé NUN OF THAT, encore un de tes films les plus connus aujourd’hui, ressortant bientôt en Blu-Ray. Es-tu encore surpris par le succès du film ?
Je suis hyper content du succès de NUN OF THAT, mais ceci étant dit, je dois également ajouter que c’était tout simplement un des meilleurs moments que j’ai passé à faire un film. L’énergie et l’enthousiasme du casting et de l’équipe technique étaient juste excellents. Tout le monde était si parfait dans leur rôle, c’était juste une grande fête dont vous ne vouliez pas qu’elle se termine. Donc, même si je suis très heureux que le film ai trouvé un public, ce qui est encore meilleur, c’est clairement les souvenirs du tournage que j’en garde.
Pour NUN OF THAT, tu as eu la chance de travailler avec à la fois Debbie Rochon et Lloyd Kaufman de Troma. Comment est-ce arrivé ?
Et bien, Debbie était dans un de mes précédents films, Splatter Disco, et nous avions passés un moment merveilleux à travailler ensembles. Je cherchais quelqu’un de fun pour pouvoir jouer le pape, et Debbie a suggérée Lloyd, qui était très excité de venir à Rhode Island. Nous nous sommes beaucoup amusés sur le tournage, et il était totalement professionnel.
Je pense que NUN OF THAT est un moment clé de ta carrière, où tu as commencé à utiliser de plus en plus les mêmes personnes devant et derrière la caméra, comme une famille cinématographique. Tu dois être proche d’eux ? On pourrait même dire que Sarah Nicklin est ta muse n’est-ce pas ?
Je pense qu’un réalisateur est toujours à la recherche de sa muse pour garder le moral. Réaliser est un boulot très solitaire par pas mal d’aspects, et par moment également très stressant… Donc Sarah était un élément clé non seulement pour que je sois toujours heureux sur le plateau, mais également pour me rappeler que le projet sur lequel je travaillais en valait la peine. Sarah était également géniale pour aider à garder ses collègues acteurs sur la bonne voie, et pour donner un exemple sur comment être sur le tournage pour tout le monde.
Je n’aurais pas trouvé mieux à dire sur Sarah ! La même année, tu as réalisé BEYOND THE DUNWICH HORROR. Je ne l’ai pas encore vu. Es-tu un grand fan de Lovecraft ? Est-ce fidèle à l’œuvre originale ou juste basé sur sa courte nouvelle ?
Je suis un très grand fan de Lovecraft, et j’ai réalisé qu’il n’y avait aucun film basé sur ses histoires qui avaient été filmées dans sa ville natale (à ma connaissance). Le film reprend sa courte nouvelle L’abomination de Dunwich et essaye d’être une extension de cette histoire, comme une espèce de suite, et nous avons ensuite fusionné certains autres éléments de son travail. Je suis très fier de ce film, qui est aussi une grande lettre d’amour aux films de Lucio Fulci et Mario Bava, qui sont deux influences majeures pour moi.
En 2011, tu as fait THE DISCO EXORCIST, probablement ton film contenant le plus de nudité et de sexe. Etait-ce simple de convaincre les acteurs ?
C’était au final énormément facile ! Tout le monde voulait retirer ses vêtements ! Même ceux qui n’avaient pas de scènes de nudité écrites. Tout le monde voulait être à poil. C’était tellement fun, une vraie plongée pendant quatre mois. Personne n’était nerveux ou mal à l’aise par cet aspect. On essayait tous de garder une ambiance légère sur le plateau, et peut-être que cela a beaucoup aidé pour la nudité.
Comme pour NUN OF THAT, THE DISCO EXORCIST est un gros hommage à tous ces films d’exploitation des années 70. Quelle était ta principale inspiration ?
Russ Meyer a été une grosse inspiration pour THE DISCO EXORCIST, tout comme tous ces rip-off de l’Exorciste fait dans les années 70, comme Abby, que je regardais constamment. Sarah et moi avons regardés beaucoup de films X des années 70 ensembles, et nous avons tous les deux remarqués que contrairement au porno actuel… ils étaient funs ! Les acteurs rigolaient et souriaient durant les scènes de sexe, et c’est quelque chose que j’ai tenté de faire avec ce film. Nous voulions rendre le sexe fun à nouveau.
Je sais que tu meurs d’envie d’en parler ! La même année, tu as réalisé EXHUMED. Un film très différent de tes précédents. Comment ce projet est-il né ? Savais-tu depuis le début que tu filmerais en noir et blanc ?
EXHUMED a commencé avec un cauchemar que je faisais enfin, sur un cadavre qui était caché dans un monte-plat d’une vieille maison où je vivais lorsque j’avais environ cinq ans. Cette image est restée dans ma tête toutes ces années. Vers 2008 environ, les morceaux d’un film ont commencés à arriver dans ma tête, et je suis passé par trois scénaristes pour trouver l’histoire, mais aucun d’entre eux ne fonctionnait. Au final, j’ai demandé à mon ami de longue date Guy Benoit, qui est simplement l’un des meilleurs scénaristes actuel, d’écrire un jet. Et il a totalement écrit ce qu’il fallait. Son scénario était intelligent, obsédant et magnifique. À la minute où j’ai commencé à le lire, je savais que ça ne pourrait qu’être filmé en noir et blanc. Il n’y avait aucune autre option.
J’ai lu que le film avait été tourné sur seulement 11 jours. Es-tu toujours aussi rapide ? Travailles tu beaucoup avec les acteurs durant la pré production pour que le tournage soit plus rapide ?
Nous tournons en général nos films entre 9 et 12 jours. Mon expérience dans la réalisation de publicité aide beaucoup à cela. Aussi, comme je suis mon propre monteur, je peux « monter » le film dans ma tête pendant que nous filmons, donc il n’y a pas de gâchis. Je suis également très chanceux d’avoir des acteurs de théâtre professionnels qui viennent complètement préparés. En général, nous faisons quelques jours de répétition, et nous sommes en route. Le fait que je travaille avec la même équipe extraordinaire qui sait exactement ce que j’attend aide beaucoup, et ils peuvent faire leur travail avec brio à chaque fois.
Comment as-tu trouvé le thème principal d’EXHUMED ? C’est un thème vraiment magnifique.
Tout vient du compositeur – Alec K. Redfearn. Il me l’a joué, et j’ai été complètement pris au dépourvu. Il résume musicalement parfaitement le film. Il est merveilleux, et nous avons été très honoré qu’il compose le score pour nous.
Tu as fait beaucoup de films funs, et quelques films sérieux. Des films gore, de l’horreur plus classique, du thriller, de la comédie, deux adaptations de Shakespeare. Est-ce un moyen d’être sûr que chaque film sera différent ? Prends-tu plus de plaisir à faire un film sérieux ou un film fun ?
Je ne pense pas que nous planifions intentionnellement de faire un film différent à chaque fois, ça arrive juste comme ça. La blague parmi certaines personnes de mon équipe est que je ferais un film scandaleux suivi d’un plus sérieux. Pour ce qui est du genre le plus fun à tourner, nous essayons de nous amuser à faire chaque sorte de film, peu importe le sujet. Le seul film sur lequel je n’ai pris aucun plaisir fut NORMAL, mais c’était plus dû au fait qu’un très bon ami à moi venait de décéder quelques jours avant les prises de vue, et ça a vraiment assombri mon humeur durant le tournage. Comme NORMAL était un film extrêmement sombre, ça a probablement aimé dans un sens sur le long terme.
En 2014, tu as commencé à travailler avec le scénariste Michael Varrati sur THE SINS OF DRACULA. J’ai trouvé le film très fun. Es-tu fan de films de vampires ? Quels sont tes préférés ? (nous avons une fan dans notre équipe)
Je suis un grand fan des films de vampires. Mes favoris sont ceux de la Hammer avec Christopher Lee, qui je pense a livré la meilleure version possible sur grand écran de Dracula. Voilà quelques uns de mes favoris sont Dracula Prince des Ténèbres, Une Messe pour Dracula et Dracula Vit Toujours à Londres.
Était-ce facile de diriger Michael Thurber jouant Dracula, vu qu’il ne parle pas du tout ? Certains acteurs détestent quand il n’y a pas de dialogues.
C’est toujours un plaisir de diriger Michael. Je ne pense pas qu’il était décontenancé du tout par le fait que Dracula ne parle pas dans le film. Je lui ai parlé de Christopher Lee dans Dracula Prince des Ténèbres, et comment il est plus terrifiant car il ne dit pas un seul mot. De plus, comme le dit le script de Michael Varrati : C’est Dracula, que pourrait-il dire à un humain chétif ?
Puis, tu as fait FLESH FOR THE INFERNO. Encore avec des nonnes (mais possédées). Beaucoup de choses ramènent au cinéma de Lucio Fulci, en particulier Daemonia et Frayeurs. Tu m’as dit être un fan. Quels sont vos favoris ?
Comme je l’ai dit, je suis un grand fan de l’horreur Italienne, en particulier Mario Bava, Lucio Fulci et Dario Argento, et leurs films ont été une grande influence pour mes propres films. Certains de mes préférés sont Lisa et le Diable, L’Au-Delà, Suspiria, La planète des Vampires, Inferno et La Maison Près du Cimetière.
Sur quoi travailles-tu actuellement ? Un film sortant bientôt ?
Actuellement je suis en post production d’une adaptation en long métrage de Le Songe d’Une Nuit d’Été (A MIDSUMMER NIGHT’S DREAM) de William Shakespeare, qui devrait sortir l’année prochaine. Et en Janvier 2017 nous commençons à filmer notre premier film de super héros appelé CRUISING FOR A BRUISING : THE LEGEND OF DYNASTUD, qui est écrit par Lenny Schwartz et Jill Poisson.
Que fais-tu quand tu ne travailles pas ?
Si vous demandez à mon ami, il vous dira que je n’arrête jamais de travailler. Mais quand je ne travaille pas, je profite de choses simples : faire le jardin, des randonnées, cuisiner, passer du temps avec mes amis. Je vis une petite vie tranquille.
Quel genre de films regardes tu en général ? Des favoris ou des détestés cette année ?
Je regarde très peu de films récents. Pour être honnête, je n’ai pas apprécié beaucoup de nouveaux films, donc je regarde plutôt beaucoup de films des années 40, 50, 60 et 70. Je suis un grand fan des comédies loufoques comme celles que faisaient Howard Hawks, et les films noirs, et les films d’horreur classiques comme ceux que produisait Val Lewton. Je suis très vieux jeu sur certains aspects.
Regardes tu les films que ton équipe fait sans toi ?
Oui ! J’adore voir les films indépendants, en particulier ceux que mes acteurs habituels et mon équipe technique font. Je suis très fier de tout ceux qui travaillent pour moi, et j’adore voir ce qu’ils font quand ils ne travaillent pas pour moi. J’aime beaucoup défendre les œuvres de jeunes réalisateurs talentueux, comme Torey Haas qui a réalisé The Neon Dead, qui est je pense le meilleur film d’horreur de cette année.
Aucun de tes films ne sont sortis en France (pas encore). Un petit message pour les français par ici qui connaissent et apprécient ton travail, ou les futurs éventuels spectateurs ?
J’espère que les merveilleux spectateurs français aiment mes films et savent qu’ils sont fait avec beaucoup d’amour. Pas seulement pour le genre, mais pour les films en général. Je n’ai jamais fais un film juste pour l’argent, juste pour l’amour des films ou du cinéma… et J’aime penser que cela se voit dans les 21 films que j’ai réalisé ! Amusez vous à découvrir le travail de Scorpio Film Releasing !
Merci beaucoup d’avoir pris le temps de me répondre. Passe une excellente journée et continue sur cette voie !
The original interview
Hello Richard, and first of all, thanks for this interview.
Can you tell us about your early years. What did you do before directing? And why did you finally end up in this industry? Was it your goal since the beginning?
Well, this is actually Act II of my professional life. Before this I worked full time as a television producer / director / editor / videographer for fourteen years in total. After that, I finally decided enough was enough and started my own production company, Scorpio Film Releasing with my partner Ted Marr. As for a goal, I really don’t have one! I just love making movies with extremely talented people, and — most of all — I get to make them on my own terms. I don’t have to answer to a studio, or any other higher ups. Because we make films with small budgets, I have complete and utter creative freedom, and I wouldn’t want it any other way.
You directed your first film in 2000, and it was a modern adaptation of Shakespeare. Was it a project you really wanted to do or was it just easier?
I directed Titus Andronics in 2000, but it wasn’t my first movie. It was my first credited movie on the IMDb. From 1987 to 2000 I directed about 20 short films, and about three features. The reason I directed Titus Andronicus is because I’m a tremendous fan of the works of William Shakespeare, and I thought I would have very strong connection to the material.
After this first experience, you created Scorpio Film Releasing, your production company. Was it to keep total freedom on your work?
Yes, creative freedom is the name of the game for me. I’ve worked on two features for outside studios — one as a screenwriter and one as a director — and I would never want to go back. Maybe I’m just a complete control freak, but I cannot imagine spending a year of my life making someone else’s movie.
Isn’t it hard to raise money to do those kind of films? How to you usually process? Find the perfect idea, then write it and raising money?
Typically one film makes enough money to pay for the other. Sometimes we’ve done the crowdfunding thing, but mostly we’re very lucky that our films have good distribution so we can raise the money to make other movie!
You sometimes write your own script, you are also your own editor. What is the creative process you like the most?
Honestly, I love editing the most. I truly believe films are made in the editing room, more than most people understand. It’s also, much unlike when you’re actually filming, where you’re not forced to watch the clock and have dozens of people looking over your shoulder. You can just sit there with your coffee and see the movie come together in front of your eyes. It’s the magical part of filmmaking.
You’re working in New England, it’s pretty unusual, as most low budget production companies try to go in Los Angeles or near New York like Troma. Is it by choice, or simply your hometown?
If you spend anytime in New England, you’ll fall in love with the locations. We have everything, and it’s all very close by. The beaches, the countryside, cities, suburbs, … everything you could imagine. I also love the work ethic of New Englanders. Yankees have a great way of bonding together to get a job done. We also have a tremendous theater scene, so finding great actors is never a problem.
In 2008, you wrote and directed Nun of That, still now one of your most famous film, soon to be released on Blu-Ray. Are you still surprised by the success of the film?
I am overjoyed by the success of NUN OF THAT, but that being said I must also add this it was simply of the best times I ever had making a movie. The energy and enthusiasm of the cast and crew was just amazing. Everyone was so perfect in their roles and it was just like a party that you didn’t want to end. So, as much as I’m happy that Nun of That found an audience, what’s even better is the memories of making it.
In Nun of That, you had the chance to work with both Debbie Rochon and Lloyd Kaufman from Troma. How did this come up?
Well, Debbie was in Splatter Disco, and we really enjoyed working together. I was looking at getting someone really fun to play the pope, and Debbie suggested Lloyd, who was thrilled to come to Rhode Island. We just had a blast on the set, and he was a complete and utter professional!
I think Nun of That is a key point in your career, as you started to use more and more the same people both on front and behind the camera, just like a cinematographic family. You must be pretty close with all of them? We could even say Sarah Nicklin is like your muse right?
I think a director is always looking for a cheerleader to keep their spirits up. Directing is a very lonely job in many ways, and at times very stressful… so Sarah was always a key element in keeping me not only happy on the set, but also to remind me that the project I was working on had worth. Sarah was also tremendous at keeping her fellow actors on track, and setting and example for how to behave on a set for everyone.
I couldn’t find something better to say about Sarah! The same year, you did Beyond The Dunwich Horror. I haven’t seen that one yet. Are you a big fan of H.P. Lovecraft? Is it faithful to the original work of Lovecraft or just based on his short novel?
I am a huge fan of H.P. Lovecraft, and I realized that there was no films based on his short stories filmed in his hometown (To my knowledge)! The movie takes his short story The Dunwich Horror and acts as an expansion of the story … almost a sequel of sorts, and we then fused some other elements of his work. I’m extremely proud of that film, which is also a big love letter to the films of Lucio Fulci and Mario Bava, who are two major influences on me.
In 2011, you did The Disco Exorcist, probably your movie which contains the most nudity and sex. Was it easy to convince all the actors?
It was TREMENDOUSLY easy! Everyone wanted to take their clothes off! Even those people who didn’t have scripted nude scenes. They all wanted to get naked! It was so much fun. It was like skinny dipping for four months. Nobody was nervous or weirded out by it. We always try to keep things very light on the set, and maybe that helped a lot with the nudity.
Like Nun of That, The Disco Exorcist is a big homage to all those exploitation films from the 70s. What was your main inspiration?
Russ Meyer was a huge inspiration for The Disco Exorcist, but so was the Exorcist rip-offs of the 70s, especially Abby, which I watched constantly. Sarah and I also watched a lot of 70s porn together, and we both noticed that unlike modern porn… they were fun! The actors are laughing and smiling during the sex scenes, so that’s something I tried to have a lot of in the movie. We wanted to make sex fun again!
I know you’re dying to talk about it! The same year, you did Exhumed. A very different film compared to your previous ones. How did this project simply happen? Did you know since the beginning that you’d film it in black and white?
Exhumed started as a nightmare I had as a child of a dead body that was hidden in a dumbwaiter of an old house I lived in when I was about five. That image always stuck with me. Around 2008, the pieces of the movie started coming to me… and I went through about three screenwriters to find the story, but none of them worked out. Finally I asked my old friend Guy Benoit, who is simply one of the best screenwriters around, to write a draft. He completely and totally nailed it. His script was intelligent, haunting and beautiful. And the minute I started reading it, I knew it could only be filmed in stark black and white. There was no option.
I heard it was shot in only 11 days. Are you always that fast? Do you work a lot with the actors during preproduction so the shoot will then be faster?
We typically shoot our films in 9 to 12 days. My background in directing commercials really helps with that. Also, because I’m an editor, I can cut the film in my head while we shoot, so there’s no waste. I’m also blessed with professional theater actors who come in completely prepared. Typically we’ll do a few days of rehearsal, and then we’re up and running. It also helps that I keep working with the same amazing crew who know what’s expected, and do their work with flying colors every time.
How did you find the main theme for Exhumed? It’s a really beautiful theme.
That’s all the composer — Alec K. Redfearn. He played it for me, and I was completely taken aback. It musically perfectly sums up the movie. He’s a marvel, and we were deeply honored that he would compose the score for us.
You did a lot of fun films, and also a few serious ones. Gory films, simple horror, thriller, comedy, even a few adaptations of Shakespeare. Is it a way to be sure each of your film is different? Do you have more fun filming a serious one or a fun one?
I honestly don’t think we intentionally set out to do something different with each film, it just turns out that way. The joke amongst some of my crew is that I’ll do one really outrageous film followed by a more serious one. And, as for what type of movie is more fun to film, I will say we tend to have fun making any kind of movie, regardless of subject matter. The only film I didn’t have a lot of fun making was Normal, but that was more due to the fact a good friend of mine past away a few days before shooting, and really colored my mood during the shoot. Seeing that Normal was an extremely dark film, it probably helped in the long run.
In 2014, you started to work with screenwriter Michael Varrati on The Sins of Dracula. I found the film extremely fun. Are you a fan of vampire films? What are your favorites? (We have a fan of vampire films in our team).
I am a huge fan of vampire movies! My favorites are the Hammer ones with Christopher Lee, who I think played the greatest screen version of Dracula. Some of my favorite titles are Dracula: Prince of Darkness, Taste the Blood of Dracula, and The Satanic Rites of Dracula.
Was it easy to direct Michael Thurber as Dracula, as he doesn’t speak at all (except yeah one line in the end)? Some actors hate it when there are no dialogues.
It’s always a joy to direct Michael. I don’t think he was taken back at all by the fact that Dracula doesn’t speak in the movie. I told him about Christopher Lee in Dracula: Prince of Darkness, and how he’s more terrifying because he never utters a single word. Plus, as Michael Varrati’s script states — He’s Dracula, what’s does he have to say to a puny mortal?
Then, you finally did Flesh for the Inferno. Again with killing nuns (but possessed ones). A lot of things remind me the cinema of Lucio Fulci, especially Daemonia and The City of the Living Dead. What are your favorites?
As I mentioned before, I’m a great fan of Italian horror — especially Mario Bava, Lucio Fulci and Dario Argento, and their works have been a tremendous influence on my own films. Some of my favorites are Lisa and the Devil, The Beyond, Suspiria, Planet of the Vampires, Inferno and House by the Cemetery.
On what are you working right now? Any new movie coming out soon?
Right now I’m in post-production on a feature-length adaptation of William Shakespeare’s A MIDSUMMER NIGHT’S DREAM, which should be out sometime next year. And in January 2017 we start filming our first superhero film called CRUISING FOR A BRUISING: THE LEGEND OF DYNASTUD, which is being written by Lenny Schwartz and Jill Poisson.
What do you do usually when you’re not working?
If you asked my husband, he would tell you I never stop working. But when I’m not, I enjoy very simple things like gardening, hiking, cooking, and spending time with my friends. I live a very lovely, quite life.
What kind of films do you usually watch? A few favorites or ones you hate this year?
I watch very few modern films. To be honest, I really haven’t enjoyed many new films so I tend to watch a lot of movies from the 40s, 50s, 60s, and 70s. I’m a big fan of screwball comedies like the ones Howard Hawks directed, as well as film noirs, and the classic horror films like Val Lewton produced. I’m a very old fashioned kinda guy.
Do you watch the films your regular team are doing without you?
Yes! I love watching indie films, especially the ones my fellow cast and crew members are doing. You have to understand, I’m extremely proud of all my co-workers, and I love to see what they’re doing when they’re not working with me. I especially love championing the works of talented young directors, like Torey Hass who has directed The Neon Dead, which I think is the best horror film of this year!
None of your films have been released in France (yet). A little message for the French people over there who know your work and appreciate it?
I hope the wonderful people of France enjoy my movies and know they were made with great love… not just for the genre, but for movies in general. I never made a film just for the money, just for the love of film and filmmaking. .. and I like to think that shows in every one of the 21 films I’ve directed! Enjoy discovering the works of Scorpio Film Releasing!
Thank you so much for your time and for your answers. Have a good day and keep up the good work.