Titre original : Green Room
2015 – Etats Unis
Genre : Survival
Durée : 1h35
Réalisation : Jeremy Saulnier
Musique : Brooke Blair et Will Blair
Scénario : Jeremy Saulnier
Avec Anton Yelchin, Joe Cole, Imogen Poots, Alia Shawkat, Callum Turner, Mark Webber et Patrick Stewart
Synopsis : Le groupe de punk rock The Ain’t Rights accepte de donner un concert dans un petit bled paumé, se retrouvant au final dans un club néo nazi. Les choses dégénèrent quand ils tombent sur un cadavre et deviennent alors la cible du patron et de ses sbires.
C’est toujours un plaisir de voir Anton Yelchin à l’écran, même si celui-ci nous a quitté beaucoup trop jeune en Juin 2016, à seulement 27 ans. Green Room avait d’ailleurs débarqué dans les salles françaises peu de temps avant. Green Room, c’est le dernier film de Jeremy Saulnier, auteur de l’excellent Blue Ruin. Et ça tombe bien car dans le fond, Green Room marche dans la même direction, et surtout se fait, malgré une trame simpliste et déjà vue, diablement efficace. Un huit clos donc, sous forme de survival. Un groupe de rock se retrouve enfermé en backstage après avoir été témoin d’un meurtre (enfin, après avoir vu le cadavre plutôt). Le gérant ne voit pas ses témoins gênants d’un bon œil et décide tout simplement de les éliminer, en faisant appel à ses sbires, néo nazis. Simple sur le papier, mais efficace à l’écran grâce à une mise en scène appliquée qui fait rapidement monter la tension et rend ce survival prenant. Et malgré tout, plutôt intéressant dans la façon que Jeremy Saulnier détruit le mythe du héros. Car point de héros ici, juste des jeunes, prenant parfois de mauvaises décisions, et le payant cher, rapidement, sans détour. Et la première grande force de Green Room est de miser à fond sur son ambiance. Le métrage prend son temps pour nous présenter ses personnages, le décor, l’espace dans lequel le métrage va évoluer. Des plans lents, du ralenti, parfois une absence de bruitages donnant immédiatement une ambiance particulière, puis nos personnages se retrouvent enfermés. Et si la salle de concert va rapidement être désertée pour servir de terrain de jeu, la majeure partie du métrage se déroulera finalement en backstage, dans une seule et unique pièce.
Heureusement que Jeremy Saulnier a un solide casting pour rendre son huit clos crédible d’ailleurs, car pendant les 45 bonnes premières minutes, on ne quittera que peu cette pièce, et ce sera surtout verbal. Anton Yelchin est comme souvent crédible et appliqué, et on retrouvera à ses côtés Imogen Poots (Filth, Chatroom), Mark Webber (Scott Pilgrim, 13 Sins, Antibirth) et grosse surprise, en patron du bar, Patrick Stewart (X-Men). Mais malgré sa confrontation d’abord verbale, Green Room sait également quand il doit se bouger. Et là, il ne fait pas les choses à moitié encore une fois, la violence est sèche, radicale, réaliste, et le réalisateur n’utilise pas de CGI. Excellente nouvelle ici. Coups de haches, coup de fusil en pleine tête, gorge arrachée par un chien, il va clairement à fond dans la violence, sans jamais la rendre contemplative. Les plans ne s’attardent pas dessus, car Green Room n’est pas un film gore mais un film de survie. Au final, on pourrait d’ailleurs, malgré quelques petits défauts, dire que Green Room tient du miracle. Un scénario mince, un lieu unique, un jeu de survie comme on en voit tant, et même des petites notes d’humour et des choix parfois délicats. Et il y arrive haut la main. L’humour, noir, fonctionne plutôt bien, et malgré le choix de placer l’action dans un club néo nazi, le métrage ne va pas dans la critique facile. Une excellente surprise donc, malgré un dernier tiers un peu moins bon.
Les plus
De très bons acteurs
Une ambiance lourde et étouffante
Excellente mise en scène
Une violence brève et radicale
Les moins
Le final un peu moins bon
En bref : Green Room est un excellent survival, violent, prenant et possédant une ambiance franchement tendue.