2015
Studio : Crystal Dynamics
Genre : Aventure bouffant à tous les râteliers
Multijoueur : Non
Joué et testé sur : Playstation 4
Existe sur : Xbox One, PC, Playstation 4
Synopsis : Lara Croft décide de suivre les traces de son père en partant en Syrie à la recherche d’un artéfact unique. Sur place, elle comprend qu’elle a fait fausse route et son aventure va l’entraîner en Sibérie.
Ça y est, Rise of the Tomb Raider, cette vraie fausse exclu Xbox, est enfin sorti sur Playstation 4. Vraie fausse exclu car bon, après trois mois le jeu débarquait sur PC, puis il aura fallut 11 mois pour le voir débarquer sur Playstation, console qui avait donné naissance à Lara Croft 20 ans plus tôt, en 1996 (ça ne nous rajeunit pas). Crystal Dynamics, le studio derrière le reboot de 2013, est toujours aux commandes. Que vont-ils bien pouvoir nous livrer, ou rajouter pour améliorer leur précédent opus, ou pour essayer de le différencier de la concurrence. Sur ce dernier point, soyons clair, rien du tout. Le reboot de Tomb Raider n’était qu’un Uncharted Like, qui en mettait plein la vue, avec un rythme soutenu et qui se faisait donc très plaisant malgré ses défauts et son scénario un peu nanar. On découvrait Lara Croft qui débutait (reboot ou préquelle ? ou les deux ?) et qui allait en prendre clairement plein la gueule. Et pour se venger, le joueur allait en mettre plein la gueule à ces ennemis, transformant Lara Croft en Rambo. Pistolets, mitrailleuses, fusil à pompes, arc à flèches explosives, éliminations discrètes à coups de piolets bien tranchants dans la face. Oui, Tomb Raider se transformait en Uncharted, bourré d’action, d’escalade, de QTE, de passages scriptés. Et vous savez quoi ? Il m’avait plutôt plu ce reboot moi. Lara était maniable, on en prenait plein la gueule assez souvent à coup de scripts et de scènes impressionnantes, le rythme était soutenu, on avait même quelques tombeaux (facultatifs) pour se rappeler que oui, il y a toujours des énigmes.
Et ben pour cette suite, ce Rise of the Tomb Raider (mais ce titre, elle ne s’est pas déjà élevée et a pris du grade dans le reboot ?), Crystal Dynamics n’a pas voulu prendre de risques, c’est certain, puisque l’on y retrouve grosse modo la même chose, toujours aussi beau, toujours aussi explosif, toujours plus grand. Plus d’armes, plus d’ennemis, plus d’actions, plus d’explosions, plus d’escalades, plus de QTE, plus de scripts. Les ajouts, soyons clairs, sont minimes et au final peu exploités. C’est dommage. Mais cette suite se traîne un défaut qui s’il était déjà présent dans le précédent, se fait ici plus voyant. Nous incarnons donc encore Lara Croft qui va risquer sa vie pour récupérer un artéfact, et comme tout bon archéologue, quand elle doit quitter un lieu sacré, et bien elle fait tout exploser. Habile Bill ! Disons le dés le départ, Rise of the Tomb Raider est beau. Très beau même, que ce soit les décors, les vêtements, les visages. Mais c’est la moindre des choses pour un jeu AAA. Il est beau, maniable, simple à prendre en main, et dés le début, on en prend plein la gueule. Les décors sont énormes devant nous, on n’aura pas un seul ralentissement (ou alors ma Playstation 4 est dans de bons jours), on saute partout, on tue tout le monde, on meurt parfois, bêtement d’ailleurs.
Rise of the Tomb Raider reprend l’exacte formule du reboot, à savoir un mélange de tout ce qui se fait actuellement. Un peu de Uncharted, un peu de FPS, des feux de camps pour améliorer armes et compétences, des trésors à trouver, un marchand pour acheter de nouvelles armes, quelques énigmes, et pas mal de monde à buter dans tous les sens. Et comme pour le premier, on va prendre beaucoup de plaisir dans l’immédiat à jouer. Car le rythme est soutenu (enfin, la plupart du temps), on passe d’un élément à un autre, on se perds parfois quelques minutes sur une énigme dans un tombeau facultatif (il y en a neuf, très bons), puis le jeu nous reprend par la main, avec de l’escalade, suivie de quelques fusillades, des explosions, une fuite scriptée, et bim on retourne dans un monde semi-ouvert pour explorer à nouveau avant de suivre l’aventure avec une cinématique très cinématographique. L’aventure se fait même plus longue que le premier opus. Un grand jeu donc ? Et bien non. Comme je l’ai dit, dans l’immédiat, on prend son pied, le jeu est fun, manier Lara est un plaisir, on peut s’attarder sur les deux zones ouvertes pour partir à la chasse aux trésors, les compétences que l’on débloque petit à petit nous permettent de découvrir de nouvelles zones dans des maps déjà explorées, on s’éclate donc.
Mais on ne peut néanmoins pas passer sous silence les nombreux défauts du titre, certains déjà présents dans le reboot, d’autres nouveaux. Notamment, à force de bouffer à tous les râteliers dans ce qu’il se fait dans les autres jeux, Rise of the Tomb Raider ressemble à un mix d’influence, qui fait tout pour qu’on l’aime, mais qui ne parvient jamais à trouver sa vraie nature, à être ce qu’il devrait être, à faire un choix entre être un Tomb Raider, un Uncharted, un Far Cry ou autre chose. Les développeurs en mettent pour tous les goûts, et multiplient tout ce qui était présent dans le précédent pour nous brosser dans le sens du poil. Encore une fois, ça fonctionne dans l’immédiat grâce au rythme de croisière, mais on pouvait attendre tellement plus. Surtout qu’au final, on se rend compte avec l’introduction (pas excellente car très directive et scriptée) que le jeu nous emmènera toujours là où il faut aller, et point final. Pire, une fois cette introduction en montagne passée, le jeu nous emmène en Syrie, et là, oh joie, on se dit que le jeu va varier les décors et les plaisirs.
Le désert, les ruines, le sable, la poussière, puis 15 minutes après (et une évasion d’un lieu ancien que l’on fait misérablement exploser), terminé la Syrie, et le jeu se déroulera intégralement en Sibérie. Dommage. Mais bon, la Sibérie, c’est beau, surtout sous la neige. Mais avant de parler du gros défaut de l’œuvre outre son manque d’identité, parlons des ajouts. Ceux-ci sont peu nombreux, et Crystal Dynamics n’a jamais poussé à fond les éléments qui auraient mérités de l’être, comme par exemple la survie. Quand on commence véritablement le jeu, seul, perdus, il fait froid, il faut prendre des forces et chasser, comme dans le premier, avec l’arc. Une idée encore une fois intéressante, mais qui passé ce passage, ne servira à rien, à part pour récupérer de la fourrure et améliorer des armes donc. Les développeurs ont ajoutés des prédateurs dans la forêt, et malheureusement, à part quelques loups que l’on croisera par hasard (et une fois, je suis tombé nez à nez avec un jaguar ou un truc du genre), ces prédateurs se limiteront à deux passages obligatoires, avec un ours, puis avec un Lynx. Limité donc. Dans le même ordre d’idée, notons l’ajout de la neige, qui par endroit sera plus profonde, et Lara ne pourra donc pas courir, ni sauter ou faire de roulades. Ce qui peut-être gênant quand un ours nous poursuit. Mais ces moments sont encore une fois peu nombreux. Sinon dans les ajouts intéressants mais arrivant tardivement, on pourra noter l’ajout du grappin, qui rappellera des souvenirs aux vieux joueurs, ainsi qu’un couteau de chasse, permettant de nouvelles éliminations silencieuses et de couper des cordes. Les tombeaux facultatifs sont de retour, et les développeurs ajoutent à cela des missions secondaires, très simples. Parler à un PNJ, aller soit ramasser un objet, soit tuer des ennemis, retourner parler au PNJ, et à nous l’expérience.
Les développeurs ajoutent aussi une nouveauté dans notre « vision ». Vous savez, cette touche qui permet de mettre en avant les éléments interactifs et ceux à ramasser. Ici, ils ajoutent une couleur pour les ennemis. S’ils apparaissent en jaune, on peut les descendre sans crainte. S’ils apparaissent en rouge, cela signifie qu’un autre ennemi non loin de là l’a dans son champ de vision, et l’éliminer nous fera repérer. Sinon, Rise of the Tomb Raider est une copie conforme du précédent. Plusieurs zones (forêt, montage, grotte, village, vestiges) bourrées d’éléments à ramasser (documents, reliques), bourrées d’ennemis qui sont toujours aussi cons. Car oui, parlons en des défauts. Son manque d’identité, on en a déjà parlé, passons à l’IA des ennemis. Et bien, ils sont cons, c’est simple. Ils se cachent, lancent des grenades si vous vous cachez, et courent droit vers vous pour que vous aligniez bien vos tirs. Cachez vous dans un buisson et vous pourrez tous les éliminer tranquille. La difficulté du jeu n’est pas bien compliqué déjà, mais avec une IA pareille. Le jeu ne va pas vous demander de bien réfléchir, à part dans les tombeaux facultatifs, et si la difficulté n’est pas bien élevée, ces passages font clairement plaisir. Mais autre grand défaut, l’écriture du titre en question. Pas sa mise en image, très Hollywoodienne et impressionnante, mais son écriture en elle-même. Car les différents acteurs doublant (et prêtant leurs traits aux personnages, comme Camilla Luddington pour Lara) font du très bon boulot, du moins dans la version originale (je n’ai jamais tenté la VF), mais il y a néanmoins un gros décalage entre le texte et ce que le joueur doit faire.
Si le premier opus nous forçait à être violent dans le but de survivre, jouant une Lara fragile qui allait s’affirmer, on pouvait limite dire que cela passait, puisque Lara s’affirmait, que sa vie (et sa virginité) était en danger. Mais ici, la scénariste nous offre une Lara toujours fragile, en quête de rédemption, se posant des tas de questions… avant que le joueur ne reprenne la manette et que le jeu nous dise d’aller bourriner un peu et de buter tous les ennemis de la zone. Contraste étrange qui m’aura d’ailleurs par moment fait rire ! Rajoutons à tout cela que le scénario est bourré de clichés, que ce soit pour les gentils ou les méchants très méchants, le tout bourré de situations ultra prévisibles, et vous avez le scénario de ce Rise of the Tomb Raider. Autre point qui blesse, l’ajout des zones ouvertes avec quêtes secondaires. Là où on nous promettait de la liberté, ces zones finissent au final par casser totalement le rythme de l’aventure, si bien que dés que l’on arrive dans ces zones… on s’ennuie. Néanmoins, il faut avouer que face à la concurrence en terme de jeux AAA, ce nouvel opus malgré ses défauts et ses clichés fait mieux qu’un Call of Duty niveau écriture. Mieux, il parvient à rester classique (mais cliché) et évite donc de se vouloir trop intelligent à la manière d’un Bioshock Infinite, qui se perdait dans son gros bordel. Mais lorsque l’on voit les qualités d’écriture d’un The Witcher 3 ou d’un Yakuza, on se dit que Lara Croft a encore beaucoup de choses à apprendre. Est-ce que ces défauts m’auront fait décrocher du jeu ? Non, tout de même pas, mais on se dit qu’au final, le reboot, même s’il partage pas mal de défauts avec sa suite, était mieux. Certes au final, il est possible que l’on oublie rapidement beaucoup de choses du jeu une semaine après sa complétion, mais qu’importe.
Les plus
Un beau jeu
Les tombeaux facultatifs
Facile à prendre en main
Souvent impressionnant
Les moins
Des clichés en pagaille
Peu de nouveautés
Un rythme bancal à cause des zones ouvertes
Un mix de tout ce que l’industrie produit
En bref : Rise of the Tomb Raider est un peu comme une extension du premier opus. Nouveau lieu, peu d’ajouts, même principe. On se prend au jeu et on s’éclate sur le moment malgré ses gros défauts et ses longueurs.