Titre original : Forgetting the Girl
2012 – Etats Unis
Genre : Thriller
Durée : 1h25
Réalisation : Nate Taylor
Musique : Robert Miller
Scénario : Peter Moore Smith
Avec Christopher Denham, Lindsay Beamish, Elizabeth Rice, Paul Sparks, Anna Camp et Phyllis Somerville
Synopsis : Kevin Wolfe, malgré un passé qui le hante, notamment le décès de sa petite sœur lorsqu’il était enfant, est un photographe vivant à New York qui s’en sort bien dans la vie, travaillant avec son assistante Jamie. Mais il lui manque quelque chose dans sa vie : l’amour. Chacune de ses tentatives semble être un échec qui le fait se sentir de plus en plus seul…
Les films nous proposant des virées sombres dans la psychè de personnages solitaires et quelque peu dérangés, ce n’est pas nouveau. La solitude, le malaise social, l’enfermement sur soi-même, ces thèmes ne sont pas rares au cinéma, et auront, en plus d’avoir donné de forts portraits de personnages, offert au public des films souvent inoubliables à défaut d’être des films joyeux que l’on regardera en boucle. Oui, on se souvient tous dans le genre bien glauque de Henry Portrait d’un Serial Killer, tourné en 1986 par John McNaughton, et bannit des écrans jusqu’en 1990, nous racontant le quotidien d’un tueur en série. Ou bien entendu de la solitude que l’on vivait aux côtés de Travis dans Taxi Driver de Martin Scorsese en 1976. Forgetting the Girl essaye de marcher dans cette direction, sans bien entendu jamais atteindre la puissance visuelle et émotionnelle de ses deux films, à aucun instant. Forgetting the Girl n’est pas aussi poignant, pas aussi glauque, pas aussi prenant, mais n’est pas désagréable, bénéficiant d’un certain savoir faire visuel de la part du réalisateur Nate Taylor qui signe là son premier long métrage après seulement un court métrage, presque 10 ans avant. Forgetting the Girl nous plonge donc dans le quotidien de Kevin Wolfe, photographe à New York, la grande ville, où il se sent oppressé, seul.
Kevin ne demande pas grand-chose, ce qu’il veut, c’est l’amour tout simplement. Du coup, à chaque fois qu’une modèle vient dans son studio pour des photos, un portrait ou peu importe, il lui demande si elle veut aller boire un verre. Bien entendu, les réactions sont diverses, et lorsque l’une d’entre elle finit par dire oui, pour Kevin, c’est un signe du destin, c’est le grand amour. Sauf que non, ce n’est qu’un coup d’un soir. Dommage pour toi Kevin. Du coup, malgré tous ses efforts, Kevin se sent de plus en plus seul, incapable de remarquer l’attirance que lui porte son assistante, Jamie, aux tendances suicidaires. Jusqu’au jour où il rencontre entre Beth par hasard, une jolie brune qu’il rencontre dans la rue, puis ne croit plus jamais revoir. Puis la voilà dans son studio, à accepter ses avances. La roue semble enfin tourner, à moins que… Bref, Forgetting the Girl nous plonge dans le quotidien de Kevin, mais aussi en quelque sorte de Jamie, deux personnages, deux minuscules personnages qui se voient tous les jours mais s’ignorent, deux minuscules organismes dans l’immensité de la grande ville, deux âmes solitaires. Et qui sans s’en rendre compte, font un peu tout pour rester seuls.
Kevin ne sait pas vraiment parler aux femmes, et à une vision bien précise d’une relation. Jamie elle ne voit que Kevin, qui l’ignore totalement. Et on s’en doute, le film étant un thriller, et surtout nous étant raconté par le personnage principal, nous disant d’entrée de jeu que si l’on voit tout ça, c’est que quelque chose s’est produit, qu’un drame est arrivé. Et malgré les grandes qualités de l’œuvre, à savoir une mise en scène sachant prendre son temps et plutôt jolie, et surtout un casting réussi, se fait alors un peu longuet pour ce que l’on sait par avance qu’il va nous raconter. Oui, Christopher Denham nous montre ce qu’il vaut après des petits rôles dans Shutter Island, Argo ou encore The Bay, Lindsay Beamish, déjà vue dans Shortbus ou quelques séries rend Jamie crédible, et Elizabeth Rice est toute craquante dans le rôle de Beth, mais il manque clairement quelque chose à Forgetting the Girl pour nous laisser un grand souvenir. Bien joué mais un peu trop long, joli à regarder mais ne faisant aucun choix particulier pour que l’ambiance soit prenante ou étouffante, un peu comme si le film essayait de n’être qu’un documentaire nous relatant des faits et les événements menant à ces faits. Du coup, oui, le métrage se regarde, intéresse sur le coup, puis s’oublie rapidement, ne nous proposant rien d’assez percutant et différent.
Les plus
Un visuel propre
De très bons acteurs
Un film sympathique
Les moins
Mais beaucoup trop classique
Pas de choix rendant le film unique
En bref : Forgetting the Girl, c’est un film sympathique, bien fait à tous les niveaux, qui se regarde, plait, puis s’oublie tant ce qu’il propose n’a rien d’exceptionnel ou d’original.