Titre original : Underworld
2003 – Etats Unis / Angleterre / Allemagne / Hongrie
Genre : Fantastique
Durée : 2h01
Réalisation : Len Wiseman
Musique : Paul Haslinger
Scénario : Danny McBride
Avec Kate Beckinsale, Scott Speedman, Michael Sheen, Shane Brolly, Bill Nighty, Erwin Leder, Sophia Myles et Robbie Gee
Synopsis : Depuis maintenant plus de 600 ans, deux races d’immortels, les vampires et les Lycans (ou loups-garous), se livrent un combat sans merci. Sélène, une chasseuse froide et implacable parmi les vampires, mène cette lutte en traquant et tuant les Lycans. Mais lorsqu’un humain, Michael Corvin, va se retrouver au centre de ce conflit presque millénaire à cause de l’intérêt que lui portent les Lycans, tout va changer…
Le premier Underworld, cela date déjà de 2003. Succès au box office malgré des critiques pas toujours glorieuses un peu partout, Underworld a pourtant rapidement trouvé ces fans, et fut le début d’une longue saga, trop longue puisqu’elle continue encore aujourd’hui et s’est même un peu perdue. Initiée par Len Wiseman qui pitcha le projet avec son ami Kevin Grevioux à Lakeshore Entertainment, le projet fut ensuite écrit par Danny McBride, et la société donna 22 millions au tout jeune réalisateur issu du monde des effets spéciaux (il a notamment travaillé pour Roland Emmerich) pour mettre en image sa vision. Vision qui était casse gueule dés le départ, puisqu’autant les vampires que les loups garous, au final, les bons films se font plutôt rares. Pour un Hurlements, Ginger Snaps et Le Loup Garou de Londres, combien de mauvaises suites à Hurlements ? Pour des bons films de la Hammer, Entretien avec un Vampire, combien de mauvais films de vampires du genre de Dracula 2000 ? Underworld décide pourtant de prendre les deux mythologies, de virer certaines données et de mettre ces deux clans au sein d’une guerre ancestrale. Ici, les vampires n’ont pas peur de l’ail ou des croix, mais juste du soleil. Les Loups Garous ont bien peur de l’argent, mais peuvent se transformer quand bon leur semble. Même si dans le fond, Underworld ne révolutionne rien, prenant des airs de Romeo & Juliet chez les vampires et les loups garous, mais il parvient à traiter plutôt bien son sujet et à mettre en scène tout un univers de manière simple et compréhensible.
Très critiqué à sa sortie, et vu par certains comme un film reprenant l’esthétique de Matrix (les vêtements en cuir, les poses cool, les ralentis, l’action), Underworld franchit bien le cap des années, et surtout parvient même à se faire plus solide avec le temps. Oui, avec un petit budget pour les ambitions du projet, mais une équipe sérieuse, croyant au projet, et surtout un tournage en Hongrie donnant une esthétique gothique au film et collant plutôt bien au sujet (les vampires, ce n’est pas censé être gothique et venir de base d’Europe de l’Est ?), Underworld tient la route et intéresse dés sa scène d’ouverture où l’on rencontre Selene, notre héroïne vampire, sous la pluie, se tenant sur un toit, regardant le monde. Un personnage qui depuis des centaines d’années n’a qu’un seul but : anéantir les Lycans. Seulement la guerre se bouge, la guerre change, les ennemis ne sont pas toujours ceux que l’on croit… Underworld mélange donc des moments clairement de genre (on aura des morsures, des transformations en loups, quelques plans sanglants), avec une romance façon Romeo & Juliet mais sans jamais aller dans la niaiserie (tout est en retenu), des scènes d’action plutôt bien foutues vu le budget, et avec une certaine modernité du sujet. Underworld déborde de bonnes intentions, et se fait sympathique dés ses premiers instants. Selene tout d’abord, personnage froid, impressionnant, souvent silencieuse, autant à l’aise dans l’action que dans les moments plus calmes, est un très bon personnage. À ses côtés, les autres personnages paraissent parfois moins bons et ont moins de présence certes, à l’exception de l’excellent Bill Nighty, jouant le chef des vampires.
L’histoire sans être forcément très originale tient la route, intéresse, et pour un film de 2h (2h13 pour le Director’s Cut), le rythme est parfaitement géré, alors que des informations sur les deux clans, les personnages, on en aura, ainsi que des trahisons, romances, coups bas et j’en passe. La mise en scène se fait plutôt sobre, mais sait mettre en valeur les décors gothiques du film, film qui baigne d’ailleurs dans une ambiance artificielle au final très réussie, donnant à chaque plan une impression de beauté. Underworld cependant n’échappe pas à certains défauts. Certains probablement à cause du budget alloué pour une telle entreprise. Les loups garous par exemple, notamment lorsqu’ils se transforment ou se déplacent rapidement, sont en CGI et ce n’est pas glorieux. Leur look laisse également parfois à désirer, mais ils ont déjà plus de gueule lorsqu’il s’agît de costumes ou animatronics pour les gros plans, donnant une impression de grandeur et surtout paraissant vivants. L’action, si elle est parfois de bonne facture et que Len Wiseman sait filmer (même son Total Recall, bien qu’à des années lumières de l’original, était un film d’action filmé de manière très honnête), veut parfois en faire trop, notamment dans le final, décevant. Oui, tout ceci s’achève par un combat qui est loin d’être fameux. Cependant, on sent que le projet tenait véritablement à cœur à son auteur, puisqu’il signe malgré tout une œuvre solide et surtout intéressante. Ambitieux, très esthétique, avec de bons personnages, il est imparfait mais parvient à être un film très sympathique !
Les plus
Une belle ambiance gothique
Les personnages intéressants
Quelques bonnes scènes d’action
Bien foutu malgré le budget
Les moins
Les loups garous, pas hyper bien faits
Le final décevant
En bref : Underworld n’est certes pas un grand film, mais il reste un très bon divertissement, moins con que prévu, ambitieux (trop ?), et tient la route.