Titre original : The Drownsman
2014 – Canada
Genre : Fantastique
Durée : 1h28
Réalisation : Chad Archibald
Musique : Steph Copeland
Scénario : Chad Archibald et Cody Calahan
Avec Michelle Mylett, Caroline Palmer, Ry Barrett, Gemma Bird Matheson, Sydney Kondruss, Clare Bastable et Katie Nicole Evans
Synopsis : Madison vit dans la peur depuis qu’elle a risqué sa vie dans l’eau. Impossible de décrire ce qui lui est arrivé pendant qu’elle était sous l’eau, mais depuis, elle a des visions d’un homme étrange. Ses amies vont tenter de guérir sa phobie.
Black Fawn Films est une petite société de production Canadienne créée en 2008 par 4 passionnés que sont Chad Archibald, Cody Calahan, Chris Giroux et Jeff Maher. Quatre passionnés qui connaissent leurs classiques et tendent de rendre un vibrant hommage au genre au fur et à mesure de leurs productions, qui restent néanmoins des petits budgets, souvent loin d’être parfaits… mais loin d’être mauvais également. En 2009, on leur devait par exemple Sweet Karma, un thriller apparemment plutôt sympathique (mais apparemment classique), puis récemment, ils passent à la vitesse supérieure. Cody Calahan passe à la mise en scène en 2013 et livrera le sympathique Antisocial, mix entre le film de zombies classique en huis clos et Videodrome, rien que ça. Il aura d’ailleurs signée une suite en 2015 qui devrait enfin débarquer en DVD au Canada cette année, ainsi que Let Her Out. Chad Archibald lui aura officié comme scénariste sur Antisocial et sa suite, et se sera également lancé dans la mise en scène avec The Drownsman en 2014 puis Bite en 2015. Et si Antisocial mixait Zombie et Videodrome, The Drownsman s’attaque à un autre film culte auquel il veut rendre hommage : Les Griffes de la Nuit de Wes Craven. On retrouve d’ailleurs dans le rôle principal Michelle Mylett, qui avait déjà le premier rôle dans Antisocial et sa suite, et Cody Calahan est présent au scénario en plus de son poste de producteur habituel. Une équipe donc soudée que l’on connaît bien. The Drownsman comme dit donc, c’est un peu un gros hommage à peine dissimulé au tueur de Elm Street. Ici, un hommage donc qui apparaît dans les rêves et en visions à des jeunes femmes, et qui les entraine dans son univers, dans un sous-sol crade. L’homme n’est pas brûlé bien entendu, puisque son domaine a lui, c’est l’eau, mais il est également mort, mais revient pour une raison révélée plus tard dans le scénario.
The Drownsman donc copie quelque peu le chef d’œuvre de Wes Craven, mais le fait avec un réel amour pour le genre et surtout un grand sérieux dans sa mise en image. Le film aurait même pu être très bon si ce n’est quelques détails dans le scénario qui viennent nous faire tiquer. Dommage, car le film a beaucoup à proposer. Si la plupart des personnages secondaires sont par exemple clichés et ne correspondent que à ce qu’ils doivent être, Madison, jouée par Michelle Mylett, a droit à un personnage plutôt intéressant, puisque la jeune femme a la phobie de l’eau, allant jusqu’à se nourrir avec des tubes pour éviter tout contact avec cette substance qui nous entoure à chaque instant. Douche, Baignoire, Robinet, Machine à laver, Éviers, Pluie… Il faut bien l’avouer que c’est dur d’éviter l’eau de nos jours. Voilà qui donne immédiatement un peu d’originalité et de consistance au personnage principal. Mais il est malgré tout dommage que l’équipe ne soit pas allée à fond dans ce domaine, Madison ayant peur de l’eau, il aurait été logique de la voir dans un état lamentable puisque logiquement, elle ne prend pas de douche. Elle apparaît donc un peu trop clean, surtout après un an à vivre avec cette phobie. Passons donc. Bien entendu, sa phobie est du à une expérience traumatisante qui aura mit le Drownsman du titre sur sa route, un vilain boogeyman. Et comme ses amies veulent l’aider, elles vont tenter de lui prouver que tout cela n’est que le fruit de son imagination, sauf que ça tourne mal et elles vont toutes se retrouver être la proie du méchant monsieur. À partir de là, nous suivons le schéma classique du film d’horreur, avec les seconds rôles qui meurent et poussent nos personnages principaux à partir à la recherche de l’identité du tueur, sur son passé, comprendre tout ça pour pouvoir le vaincre.
The Drownsman n’innove absolument pas dans sa narration malgré quelques bonnes idées. Notre tueur peut se servir de toutes les sources d’eau pour capturer ces victimes, un peu à la manière d’un Ghost Shark (notez la référence…), mais le tout fait avec sérieux. Et ça passe, clairement. The Drownsman essaye même de retourner à la base du cinéma d’horreur, qui essaye avant tout de poser une ambiance plutôt que jouant sur l’accumulation de gore. D’ailleurs il n’y aura strictement aucun effet sanglant ici, le film jouant un max sur son atmosphère, réussie en passant, et puis, il faut bien avouer qu’il n’y a aucune raison pour que l’eau, ça fasse saigner… Le tueur reste plutôt convaincant dans ses apparitions, étant bien mit en valeur par la mise en scène et la photographie. Dommage que son background et son côté surnaturel ne soit pas si développés que ça. De bonnes idées encore une fois peu développées, comme pour l’héroïne. Malgré tout, le métrage fait le boulot plutôt bien, réussissant à être une bonne surprise, à divertir, à inquiéter par moment à défaut de faire peur, et reste un hommage plutôt réussit. Une bonne petite série B en soit.
Les plus
Un hommage sérieux
Quelques bons moments d’ambiance
Sérieusement filmé
De bonnes idées
Les moins
Mais des idées jamais exploitées à fond
Manque de surprises narratives
En bref : The Drownsman rend plutôt bien hommage aux Griffes de la Nuit et à l’horreur en général, en revenant à un contenu suggestif qui se base sur l’ambiance. Pas mal de petits défauts mais divertissant au final.