Titre original : iBoy
2017 – Angleterre
Genre : Fantastique / Thriller
Durée : 1h30
Réalisation : Adam Randall
Musique : Max Aruj et Steffen Thum
Scénario : Joe Barton d’après le roman de Kevin Brooks
Avec Bill Milner, Maisie Williams, Miranda Richardson, Rory Kinnear, Jordan Bolger et Charley Palmer Rothwell
Synopsis : Après un accident, Tom se réveille d’un coma et découvre que des morceaux de son smartphone se sont retrouvés dans sa tête, et pire, que retourner à une vie d’adolescent normal ne sera pas envisageable car celui-ci a développé d’étrange pouvoirs ..
En ce moment, deux genres cartonnent au cinéma. Le premier, ce sont les adaptations de romans pour adolescents à succès. Twilight, Cinquante Nuances de Grey, Hunger Games, Divergente, les exemples ne manquent pas. Et à côté, ce qui cartonne, ce sont les super héros. Le nombre de productions Marvel qui sortent sur les écrans ne se compte même plus, à coup de plusieurs par an. Et DC Comics s’apprête à suivre la même voie. Netflix depuis quelques années, s’impose en livrant des séries pour rivaliser avec les autres chaines, et depuis peu, en livrant des films pour rivaliser également avec le reste de l’industrie. iBoy n’est donc pas surprenant, puisqu’il adapte un roman à succès vivant un public adolescent, et qu’il traite d’un jeune homme qui développe des pouvoirs. Avec un budget de seulement 1,5 millions, Netflix en association avec XYZ films nous a lancé cette production Anglaise au début de l’année. Et au début, ça marche, alors que je n’aime pas les super héros. Le film s’ancre dans un contexte réaliste. Tom est un lycéen, et alors qu’il voit la porte de l’appartement de son amie Lucy ouverte, il se retrouve face à deux hommes portant des cagoules. Il tente de fuir en appelant la police, mais se prend une balle dans la tête. Après une semaine dans le coma, il se réveille avec l’annonce que son cerveau n’a pas été franchement blessé, mais que des morceaux de son téléphone sont plantés dedans, et qu’il est impossible de les retirer. Voilà le point de départ de iBoy, un jeune lycéen avec des morceaux de téléphones dans son cerveau qui vont lui donner un pouvoir étrange, celui d’être connecté, de contrôler à distance ce qui est électrique, juste par la pensée.
On est donc loin de l’expérience ratée, de la piqure d’araignée, d’une météorite radioactive, d’un Dieu venant d’un autre univers. iBoy tente de s’encrer dans un univers beaucoup plus réaliste, et après tout, vu son budget, c’est tout à fait normal. Et bien que je n’aime pas du tout les super héros, j’ai plutôt accroché au métrage. Il commence même très bien. La mise en scène et le Londres nocturne sont très bien rendus, les acteurs vont le boulot. On reconnaîtra dans le rôle de la grand-mère de Tom Miranda Richardson, tandis que les premiers rôles vont à Bill Millner (Magneto jeune dans X-Men Le Commencement) et Maisie Williams (Games of Thrones, le téléfilm anglais Cyberbully). Tom va rapidement apprendre à maîtriser ses pouvoirs, pouvoir envoyer des messages par la pensée, des appels, faire exploser des systèmes électriques, pirater des réseaux informatiques, et va avoir en tête l’idée de se venger du gang qui l’aura mit dans cette situation, et donc par la même occasion de venger son amie Mary, attaquée chez-elle cette nuit-là avant son arrivée. Tom se transforme en sorte de super hacker (je ne sais pas pourquoi, mais j’ai pensé aux jeu Watch Dogs, la tenue de Tom avec capuche et foulard sur le bas du visage doit jouer), et il va partir à la recherche de la vérité en poursuivant un puissant gang de la ville. Pouvoir mis de côté, iBoy n’est d’ailleurs pas tant que ça un film de super héros, la plupart du temps du moins. Le film touche à certains sujets comme les problèmes de la technologie et bien entendu la violence dans certains quartiers pour les jeunes, et le fait bien.
Et puis tout à coup, comme si le cahier de charge du genre arrivait tout à coup en plein dans la face du film, voilà que l’ensemble essaye de prendre son envol dans sa dernière partie, que les pouvoirs de Tom deviennent de plus en plus gros (et inexplicables). Oui, par la pensée, il mettra le feu à des voitures, ou va neutraliser ces proies en leur envoyant des ondes par la pensée… Ce qui n’a pas franchement de sens à mon goût. Et c’est dommage, le film prenant alors la voie de tous les autres films du genre, alors que jusque là, il était dans une certaine retenue fort sympathique, avec un sujet au départ sombre et une absence totale d’humour. Mais sur la fin, le film se laisse aller, augmente les pouvoirs de son personnage, et nous révèle un grand méchant qui n’a finalement que bien trop peu d’intérêt, délaissant alors ce qui étaient les points intéressants du récit, à savoir une certaine noirceur vis-à-vis de la vie nocturne Londonienne, les tiraillements du héros entre son côté victime et son côté vengeur… Je n’ai pas lu le roman pour savoir si iBoy est fidèle à la structure du livre et a donc les mêmes « ambitions », mais en l’état, le film avait le potentiel d’être bien plus. Reste que le divertissement proposé par Netflix est d’un niveau tout à fait divertissant et bénéficie même d’une excellente première partie. Mais en l’état, le film ressemble à si méprendre à ce qui se produit déjà ailleurs.
Les plus
Un côté très réaliste au début
Excellente première partie
Bon casting
Les moins
Un final partant dans une direction archi classique
Quelques thèmes peu exploités
En bref : iBoy est une petite production Netflix sympathique, même si elle ne tient pas toutes ses promesses malgré son excellente première partie.