EVENT HORIZON : LE VAISSEAU DE L’AU-DELÀ
Titre original : Event Horizon
1997 – Etats Unis
Genre : Science Fiction
Durée : 1h36
Réalisation : Paul Anderson
Musique : Michael Kamen et Orbital
Scénario : Philip Eisner
Avec Laurence Fishburne, Sam Neill, Kathleen Quinlan, Joely Richardson, Richard T. Jones, Jack Noseworthy, Jason Isaacs et Sean Pertwee
Synopsis : 2047. Le vaisseau Event Horizon refait surface après des années. Fabriqué pour explorer le fin fond de la galaxie, le vaisseau avait disparu sans laisser de trace. Une équipe est envoyée pour découvrir ce qui est arrivé au vaisseau et le ramener si possible.
À l’époque où on ne l’appelait pas encore Paul W.S. Anderson, le réalisateur n’était pas si mauvais que ça. Son premier film Shopping était bien sympathique, Mortal Kombat était en soit un honnête divertissement, puis vint Event Horizon, ce qui reste encore à ce genre son meilleur film, tout en étant paradoxalement son film qui déçoit le plus dans sa seule version disponible. Car Event Horizon, production Américano Anglaise de 1997 au budget de 60 millions de dollars, c’est l’époque où Anderson savait filmer, l’époque où il n’était pas encore accro aux ralentis (Resident Evil 4 et 5), aux montages épileptiques (le dernier Resident Evil), aux scénarios débiles (Les Trois Mousquetaires, Pompéi), et surtout pas encore aux films de studios PG-13 (Alien VS Predator). Event Horizon, c’est de la grosse série B, de la SF qui tâche, essaye de poser une ambiance, de bien faire les choses, et qui pour se faire, en plus d’avoir un budget confortable, a un excellent casting (Laurence Fishburne, Sam Neill), Michael Kamen (L’Arme Fatale, Die Hard) à la musique ainsi que le groupe Orbital, a bénéficié de l’aide de Clive Barker durant le tournage. Et puis Event Horizon, c’est aussi un film conçu avant l’ère du tout numérique. Un film avec du gore fait sur le plateau, de vraies giclées de sang, des maquettes pour les plans complexes, des décors construits en vrai pour faire jouer les acteurs dedans plutôt que du fond vert. Mais malheureusement pour le film, c’est également un film financé par la Paramount, un gros studio donc, qui après une projection test du premier montage de 2h10, donne 4 semaines à Paul Anderson pour remonter son film, le réduire de 30 minutes, et supprimer la plupart de ses plans sanglants. Un premier montage que l’on ne verra probablement jamais puisque les seules sources sont de qualités VHS…
Et avec les années, Event Horizon est devenu culte. On se demande même parfois si les fans aiment le film pour ce qu’il est vraiment, ou pour ce qu’il était censé être ? Mais comme on ne verra probablement jamais la version voulue par le réalisateur, profitons du produit que nous avons là devant les yeux. Event Horizon donc nous promet un voyage dans la peur, un voyage en enfer même. Rien que ça. Sam Neill joue le docteur Weir, créateur du vaisseau Event Horizon, conçu pour plier l’espace et le temps et ainsi voyager en un clin d’œil à l’autre bout de la galaxie. Il embarque avec un équipage pour retrouver le vaisseau qui donne enfin signe de vie après 7 années passées on ne sait où. Et ce qui frappe dans un premier temps, et même dans toute la première heure du métrage, c’est à quel point Event Horizon est sérieux et essaye de placer une ambiance lourde. Alors oui par contre, il faut bien avouer que le métrage ne fait pas spécialement peur, mais une ambiance assez prenante s’installe. Est-ce du au sérieux général de l’entreprise ? À une direction artistique en soit fort réussie et jouant souvent sur l’obscurité et les lieux clos et petits ? Ou tout simplement car Anderson semble passionné par son sujet et filme le tout sobrement et avec un réel amour pour le genre ? Sans doute un peu des trois, car malgré quelques éléments manquant clairement d’explications (les fameuses 40 minutes de coupe…), Event Horizon est une série B de science fiction qui tient la route, passionne et respire l’amour de la série B, celle faite à l’ancienne, avec peu de CGI (les rares plans sont voyants mais pas choquants pour la rétine).
Alors quand forcément on nous colle Sam Neill qui sombre facilement dans la folie, Laurence Fishburne lorsqu’il n’avait pas encore fait Matrix en commandant de vaisseau, quelques seconds rôles sympathiques (Sean Pertwee, vu dans pas mal de productions Anglaises), et bien ça fonctionne bien. Malheureusement, la dernière demi-heure se fait moins glorieuse, encore une fois la faute à des coupes monstrueuses. Car oui, si une bonne partie du gore a été coupée avant de ne pas choquer le public et de permettre au film de sortir dans un trop gros avertissement (après tout, il y avait une scène d’orgie tournée avec de vrais acteurs pornos qui se finissait en carnage à la Hellraiser, rien que ça, dur à avaler pour la Paramount), des éléments de l’intrigue sont également partis à la benne, et là ça fait plus mal. La dernière demi-heure semble précipitée, tout comme la psychologie des personnages, devenant par moment carrément caricaturale (voir ridicule), et certains événements arrivent extrêmement rapidement, comme s’il nous manquait de longs moments. Et c’est dommage car encore une fois, Event Horizon a été fait avec sérieux, et demeure une très sympathique série B même dans cette version bien écourtée. Et même si tout est précipité et que certains moments deviennent presque ridicules, les acteurs eux sont toujours dans leur rôle et font de l’excellent travail. Du coup, oui, nous sommes déçus de ne pas avoir de version longue, tout en passant un très bon moment, car Event Horizon, c’est clairement le meilleur film de monsieur Anderson.
Les plus
Visuellement carré et bien foutu
De très bons acteurs
Une ambiance réussie
La première heure
Ce que l’on aperçoit comme gore
Les moins
Les 40 minutes de coupe !
La dernière demi-heure, trop précipitée
En bref : Event Horizon est une très bonne série B. Ce qui est dommage, c’est qu’il pouvait être tout simplement un très bon film. Sa dernière partie est moins bonne, plus classique, et a souffert des coupes du studio.
Voilà qui donne envie de revoir le film. J’en ai très peu de souvenirs hormis celui d’avoir passé un agréable moment devant un bon film de SF.
Si tu avais apprécié, retente, peut-être que comme moi la nostalgie fera son petit effet. C’est honnêtement un film de SF sympa mais qui n’a clairement pas eu de chance avec le studio qui l’a financé.