Titre original : Get Out
2017 – Etats Unis
Genre : Suspense
Durée : 1h44
Réalisation : Jordan Peele
Musique : Michael Abels
Scénario : Jordan Peele
Avec Daniel Kaluuya, Allison Williams, Catherine Keener, Bradley Whitford, Caleb Landry Jones, Marcus Henderson et Betty Gabriel
Synopsis : Couple mixte, Chris et sa petite amie Rose filent le parfait amour. Le moment est donc venu de rencontrer la belle famille, Missy et Dean lors d’un week-end sur leur domaine dans le nord de l’État. Chris commence par penser que l’atmosphère tendue est liée à leur différence de couleur de peau, mais très vite une série d’incidents de plus en plus inquiétants lui permet de découvrir l’inimaginable.
Get Out est encensé de toute part, par les critiques, par le public, certains le plaçant déjà dans leur top de l’année 2017. Il fallait donc que je le vois, ma curiosité grimpait. Et si au final le film est bel et bien un bon film, je ne crierais pas au génie comme certains. Oui, Get Out est bien filmé, la tension est là, l’ambiance se fait lourde, mais beaucoup d’éléments sont trop survolés, d’autres sont bien trop simplistes pour en faire un excellent film. Mais oui, Get Out ne déçoit pas, ce qui est déjà pas mal, et j’admet mettre au final lancé dans le métrage en ne sachant absolument rien du film, si ce n’est que tout le monde aimait. Jordan Pelle, habituellement comédien, livre là son premier long métrage, qu’il écrit également, avec l’infatigable Jason Blum à la production. Il nous raconte l’histoire de Chris qui part en week-end avec sa copine pour rencontre sa belle famille. Mais dés le début, le réalisateur insiste sur un point qu’il n’aurait pas du, le fait que oui, Chris est noir, Rose est blanche, et la paranoïa va naître de ça. À mon sens, le film aurait été bien plus efficace sans insister dés la scène d’ouverture sur ce point, afin d’installer progressivement une paranoïa que l’on n’aurait pas forcément vu venir, là, on a l’impression que l’on nous prévient déjà de tout (comme avec la scène pré générique) pour coller avec le cliché du film d’horreur que lorsqu’un personnage s’attend à une situation, celle-ci arrivera forcément. Dommage.
Mais passé cette petite maladresse, Get Out fonctionne très bien la plupart du temps. Oui, l’arrivée chez la belle famille qui a l’air bien trop gentille, les quelques éléments étranges qui arrivent dans la maison, le comportement de certains personnages, très rapidement, le réalisateur nous fait comprendre que quelque chose ne tourne pas rond. On s’en doute avec tous les éléments qu’il nous a balancés au début, mais le film essayant encore une fois de jouer sur la subtilité, l’ensemble fonctionne. On pourrait presque croire par moment à du Polanski de la bonne époque, si ce n’est qu’ici le réalisateur (et donc scénariste) fait quelques choix faciles. Car beaucoup d’éléments sont amenés et nous mettent immédiatement le doute, si bien que l’on comprend immédiatement quel élément sera important pour la suite de l’intrigue. Chris s’étonne de voir des noirs s’occuper des tâches ménagères, ceux-ci se comportent étrangement, puis la mère (Catherine Keener) l’hypnotise en le forçant à lui révéler quelques secrets dans le « but » de le faire arrêter de fumer. Daniel Kaluuya est en tout cas très convaincant. Puis c’est la fameuse réunion avec tous les amis de la famille qui débarquent, et ils semblent tous plus étranges que les autres. La tension monte naturellement, on se dit que tout est possible.
Mais lorsqu’arrive l’heure des révélations, le film oublie alors la subtilité. On aurait déjà du s’en douter avec le rôle du meilleur ami de Chris, qui tient le rôle du petit comique et insère donc dans le récit un ton plus léger par petites bribes. Lorsque les révélations débarquent, le film manque presque de verser dans le grotesque, restant toujours sur une fine ligne sans jamais la franchir. Tant mieux, surtout que finalement, le fin fond de l’histoire est plutôt amusant, mais toute la dernière partie, beaucoup moins subtile et limite un peu plus rentre dedans retire alors la tension du métrage, qui verse avec facilité dans le genre auquel il est censé appartenir, à savoir le film de genre. Sans pour autant verser dans le gore, le film va alors un peu plus dans la facilité, et fort heureusement, évite le final banal que l’on sentait venir (et qui était la fin originale d’ailleurs apparemment). Alors oui, Get Out, même si tout n’est pas parfait, c’est plutôt sympathique, l’ambiance de la première heure est franchement bonne, et l’ensemble se suit sans ennui. Certains éléments mieux amenés auraient permis au métrage d’être meilleur, mais je chipote. Bonne surprise donc ? Oui. Un des films de l’année ? Peut-être pas non plus.
Les plus
Daniel Kaluuya très convaincant
Une bonne tension durant la première heure
Un métrage au final bien foutu
Les moins
Quelques facilités
Des éléments amenés bien trop tôt
En bref : Get Out est un thriller efficace, son ambiance est bien foutue la plupart du temps, et à part quelques fausses notes, il remplit parfaitement son contrat.
J’ai adoré Get Out pour moi c’est 17/20. Bien filmé, bien ficelé, aucune longueur, zéro raccourci, c’est bien rythmé, y a des moments de tension intenses, un malaise crescendo, un super jeu d’acteur et même de l’humour ! Bref Get Out m’a fait découvrir Jordan Peele, un réalisateur qui ose, et qui a la prétention de lancer un nouveau genre : le thriller-horreur politique ! La thématique du racisme dans l’Amérique bourgeoise blanche m’a bien plu et j’ai hâte de voir quelle autre facette de notre société il exposera au grand jour ! La bise poto !
En fait je l’ai déjà vu deux fois. La première j’aurais mis 16, puis je l’ai revu avec un ami, et là c’est vrai que certains défauts m’ont plus frappés et j’ai descendu ma note. Notamment comme je dis cette mode de mettre en scène d’ouverture un truc qui nous dit déjà de quoi ça va parler car les producteurs pensent que le public ne peut pas attendre et découvrir le film au fur et à mesure.
Le film m’a surtout fait découvrir Daniel Kaluuya comme acteur, juste énorme, quel regard. Le réalisateur est bon aussi oui, on verra bien s’il continuera dans cette direction là par la suite.
Après pour la thématique politique, d’autres réalisateurs mettaient de la politique ou du social dans leurs métrages, et j’en parle justement car RIP George A. Romero, mort dans la nuit 🙁 Ses héros était souvent des minorités (noir dans les deux premiers films de morts-vivants, espagnols et autres), il parlait toujours de notre société au final. Bref bref, je n’ai pas oublié et je t’envoi un mail de ce pas. Bises