2002 – Etats Unis
Genre : Horreur
Durée : 1h29
Réalisation : Rick Bota
Musique : Steve Edwards
Scénario : Carl Duprey et Tim Day
Avec Dean Winters, Ashley Laurence, Doug Bradley, Rachel Hayward, Sarah Jane Redmond, Jody Thompson et Kaaren de Zilva
Synopsis : Trevor et sa femme Kirsty ont un accident de voiture. Trevor s’en sort mais Kirsty meurt. Mais son corps n’est pas retrouvé. Trevor perd à moitié la mémoire et est hanté par des cauchemars. Tandis que ses amies meurent, il comprend la vérité.
Malgré un accueil plutôt glacial par les fans et même par le créateur de la saga, Clive Barker lui-même, Hellraiser Inferno a du remporter un bon petit succès en vidéo (de toute façon, c’est un DTV), puisque Dimension ne tarde pas à envisager une nouvelle suite. Et encore une fois, c’est un scénario qui n’a au départ absolument rien à voir avec la mythologie Hellraiser qui tombe entre leurs griffes acérées, et qui se voit réécrit par la suite, afin d’insérer Pinhead, la fameuse boite et tout ça. L’argument de ce sixième opus, qui a droit au sous titre sans doute le plus risible de la saga (dite Hellraiser Hellseeker 10 fois d’affilé pour voir !), c’est le retour de Ashley Laurence dans la saga. Oui, Kirsty des deux premiers opus revient. Sauf qu’au départ, ironie du sort, ce n’était pas du tout prévu. La Kirsty du scénario était un personnage à part, et c’est seulement à la lecture du scénario que Doug Bradley cria de joie croyant au retour d’Ashley Laurence. Qu’il contacta, et qui finalement accepta de revenir, forçant les deux scénaristes à revoir une nouvelle fois leur copie. Bien entendu, le revers de la médaille n’est pas glorieux, l’actrice ayant ironisée sur son rôle et sa participation au film en parlant à la presse et en disant qu’elle a été assez payée pour se payer un nouveau réfrigérateur… Bref, passons la mise en place du projet, finalement en tout point similaire avec l’opus précédent, Inferno, et notons d’ailleurs que Hellseeker partage un nombre incroyable de points communs avec son prédécesseur, autant dans les qualités que les défauts. Ce qui est dommage, c’est qu’il se tape des défauts supplémentaires. Malgré cela, parmi les trop nombreux opus DTV de la saga, Hellseeker garde mon capital sympathie.
Comme dans Inferno, Hellseeker nous propose de suivre la vie d’un personnage, Trevor ici, qui fait… euh… qui fait acte de présence à sa société (on ne sait pas franchement ce qu’il fait, à part se taper ses collègues de travail), et qui après un accident de voiture, fait le deuil de sa femme, Kirsty. Oui, on nous fait revenir Kirsty pour la scène d’ouverture puis paf, plus rien, tais toi. Enfin elle reviendra, mais ça, nous y reviendrons nous aussi un peu plus tard. Dans sa structure, Hellseeker suit exactement la même voie que Inferno. Quelle originalité donc. Un personnage qui cherche la vérité, qui a des visions étranges, rencontre Pinhead de temps en temps, et qui bien entendu, est en quelque sorte dans son enfer personnel. Qui a vu Inferno comprendra en quelques minutes où le métrage veut en venir, et c’est plutôt dommage. Mais en terme de narration, malgré un certain manque de surprises, Hellseeker se tape un petit défaut bien à lui, qu’il use et abuse et vient alors parasiter tout effet de surprise. Car nous faire toutes les trois scènes le coup du « non en fait c’est un rêve », ou même une hallucination ou peu importe, et bien c’est surprenant au début, mais quand le film utilise le procédé à chaque scène étrange et horrifique, et même parfois dans des flashbacks, et bien c’est plutôt la lassitude qui s’installe. Et c’est dommage, car on note quelques bonnes choses dans ce sixième opus. Si la mise en scène est bien moins tape à l’œil et donc passe partout que dans le précédent, le réalisateur Rick Bota utilise des filtres pour donner un certain style à son métrage, et surtout ne dévie jamais de ses intentions. Rick Bota veut semer le doute chez le spectateur et le personnage, et veut installer un rythme lent, c’est son choix.
Même si parfois, oui c’est trop long, presque chiant même. Quelques scènes viennent nous réveiller, et le film utilise alors le coup du « mais non c’est une hallucination ». Et encore une fois, c’est dommage, car certaines scènes fonctionnent en soit. La première heure s’articule en tout cas sur cet élément. Des hallucinations, des flashbacks, une enquête qui avance doucement en mélangeant les deux éléments cités. Comme dans Inferno, l’acteur principal, Dean Winters ici, n’est pas le meilleur acteur du film, étant même assez inexpressif, il semble peu concerné par les événements. Alors qu’entre ses hallucinations et le fait que toutes les femmes le veulent, il y a de quoi être expressif. Le personnage va donc dans un sens plutôt bien avec la mythologie Hellraiser. Il est perdu, il couche avec tout le monde, et n’est absolument pas tout blanc comme le final nous le montrera. Et Kirsty donc, je devais y revenir après tout. Non, la jeune femme n’est pas présente que pour la scène d’ouverture (sinon son salaire en mode réfrigérateur serait compréhensible). Même si on constate que son personnage n’est pas pleinement exploité, nous la reverrons dans quelques flashbacks, ou plus tard lors du final. Un final malheureusement manquant de surprises puisqu’encore une fois, totalement identique au précédent film. On pourrait dire que quiconque a vu Inferno a vu Hellseeker. Et ce n’est pas totalement faux. Même narration, même fin mot de l’histoire, même personnage pas très gentil, même côté qui veut se la jouer mystérieux.
Seulement en réalité, les deux sont très différents, non pas dans le fond mais dans la forme, chacun avec ses défauts et ses qualités. Inferno surprend par des changements radicaux de mise en scène et de photographie, tandis que Hellseeker garde ses choix sur toute la durée pour gagner en cohérence, ce qu’il perd malheureusement un peu en abusant de tics non pas de mise en scène mais de montage. Les inserts rapides et autres jumpscares pour passer d’une hallucination à la réalité. On ne compte pas non plus le nombre de fois que le personnage principal passe à se réveiller. Et Pinhead dans tout ça ? Tout aussi peu présent que dans Inferno, il garde malgré tout une certaine présence. Mais il est dommage de voir que sa rencontre avec Kirsty, sa troisième de la saga, ne soit présent dans le film que dans une version écourtée et alternative, la version originale plus longue et blindée de rapports aux deux premiers films de la saga n’étant présente qu’en bonus sur le dvd (le zone 1 en tout cas, aucune idée pour le dvd Français). Et si Pinhead est tout toujours aussi peu présent, notons que Doug Bradley aura droit à un autre rôle dans le métrage, ramenant à la fois au rôle de l’ingénieur dans encore une fois Inferno, ou tout simplement au rôle du marchand dans le premier film. D’ailleurs, Clive Barker, qui avait détesté Inferno, aurait beaucoup aimé ce Hellseeker. Dans le fond, peu surprenant, vu qu’on y retrouve un pacte, Kirsty, un homme couchant avec tout le monde, des visions d’horreur. Mais finalement, Hellseeker est aussi imparfait et bancal que les précédents métrages de la saga. À mes yeux, il garde un grand capital sympathie, mais beaucoup trop de défauts encore. Seulement vu ce qui va suivre, ce n’est pas si mal en fait.
Les plus
Un visuel sombre et sobre (mais un peu fauché)
Retrouver Ashley Laurence
Pas inintéressant à pas mal de niveaux
Les moins
Un rythme assez bancal
L’abus d’effets de styles
Même concept que le film précédent
En bref : Hellseeker reprend en gros l’intrigue et la narration du précédent, mais en jouant à fond sur les hallucinations, et ce jusqu’à plus soif. Quelques éléments intéressants sont parsemés là, mais le film ne plaira pas à tout le monde.