Titre original : Night Train
2009 – Etats Unis / Allemagne / Roumanie
Genre : Thriller
Durée : 1h23
Réalisation : Brian King
Musique : Henning Lohner
Scénario : Brian King
Synopsis : À la veille de Noël, trois inconnus à bord du même train, un contrôleur, un vendeur et une étudiante en médecine, se retrouvent face à un dilemme face à un mystérieux objet, détenu par un passager, mort.
Film DTV sorti très discrètement en 2009 en Amérique, Night Train est un petit thriller qui ne mange pas de pain, plein de bonnes intentions, avec un casting qui attire, mais qui parfois rate la coche faute de budget, et surtout d’un dénouement peu convaincant. Mais les intentions sont là, et la plupart du temps, le film fait le boulot. Nous nous trouvons donc à bord d’un train, unique lieu du film, la veille de Noël. La neige, tout ça, voilà qui parvient à justifier un tournage à l’économie en Roumanie vous me direz. En tout cas, sous ces aspects de petit DTV fauché et tourné à l’économie, Night Train a pas mal de bonnes petites choses dans ses manches. À commencer par son pitch. Le train est à l’arrêt, un passager apparemment malade embarque, et quelques secondes plus tard, le voilà mort. Une situation comme les autres (enfin, façon de parler), mais le mystère s’épaissit lorsque le contrôleur et les deux autres passagers du même wagon finissent par trouver une étrange boite dans les affaires du mort. Hypnotisés face à son contenu, voilà qu’ils vont vouloir garder la fameuse boite, et vont donc devoir trouver que faire du cadavre. Un pitch simple, mais un pitch comme je les aime, avec du suspense, une intrigue sous forme de thriller, un petit jeu de massacre en perspective, et surtout, un huis clos. Oui j’aime les huis clos, ce genre particulier qui peut autant être là car l’équipe n’a pas d’argent et faire fauché, qu’être transcendé puisque le genre même force le réalisateur a redoubler d’inventivité pour parvenir à captiver son public. Night Train, c’est un peu des deux certes, mais pour un divertissement au final sympathique grâce à plusieurs éléments.
L’intrigue commence rapidement, le scénario sait rythmer les différentes péripéties, même si plus le film dure, plus on se rend compte que les situations se suivent et se ressemblent pas mal, surtout durant la dernière demi-heure. Mais la première heure, presque quasi intégralement centrée sur les trois personnages principaux, fonctionne presque parfaitement. Il faut dire que tout débute donc vite, et surtout que l’on a trois bons acteurs dans les rôles principaux. Danny Glover, habitué aux rôles de gentil, joue forcément le gentil contrôleur, qui garde les pieds sur Terre et voit en la fameuse boite de pandore un échappatoire à son boulot, et une façon d’aider sa femme malade. Un personnage donc classique mais humain, qui se fait attachant. À ses côtés, on trouve Steve Zahn, jouant comme souvent le rôle du gentil rigolo, mais il n’en fait pas des tonnes et ça passe plutôt bien, après quelques minutes d’adaptation, puisque le début peut effrayer, avant que son personnage ne se montre plus intéressant qu’il n’y paraît. Pour le dernier personnage, Steve Zahn retrouve justement la charmante Leelee Sobieski (avec qui il avait tourné quelques années plus tôt dans Une Virée en Enfer de John Dahl, un autre thriller), jouant une étudiante en médecine. Et en toute honnêteté, elle a sans doute le meilleur rôle du film, volant rapidement la vedette aux deux autres acteurs, autant par son naturel à l’écran que par son personnage, qui part très rapidement en vrille. Car si le film commence par une boite étrange et un cadavre à faire disparaître dans un train qui est en marche, l’histoire change peu à peu lorsque quiconque verra la boite voudra la garder pour lui-même.
Le film devient alors un jeu de massacre, et le personnage de Leelee Sobieski se montre alors génialement folle, jouant du hachoir pour découper des corps, doutant des actions à faire entre sauver des gens ou se barrer seule, et sachant même jouer de ses charmes lorsque la situation l’exige. Alors oui, le film est très influencé par certains vieux thrillers, comme le génial Le Faucon Maltais (1941) de John Huston, mais sans pour autant copier, du coup, ça fonctionne. Mais le film n’est pas parfait, loin de là. La prestation des acteurs et la première heure plutôt prenante sont contrebalancées par une dernière demi-heure qui poursuit alors le même schémas : dispute, introduction d’un nouveau personnage dont il faut tenter de se débarrasser, puis on reprend la dispute. Ça se regarde toujours avec plaisir, mais ça ne surprend plus vraiment. Dans le même ordre d’idées, si la mise en scène se fait sobre et donc adéquate à l’intérieur du train, le film ne peut pas s’empêcher de nous donner des plans extérieurs du train en marche. Malheureusement, ces plans affichent des CGI tout simplement hideux. On pourra aussi pester contre le final, tout simplement simpliste et décevant, en plus d’être prévisible après une aventure plutôt prenante de seulement 1h25. Reste que ce petit thriller se regarde et que dans l’univers des DTV, il tient même la route.
Les plus
Le casting principal
La première heure plutôt prenante
Un thriller bien rodé la plupart du temps
Le personnage taré de Leelee Sobieski
Les moins
Certains CGI hideux
Final décevant
En bref : Night Train est un petit DTV sympathique, un thriller qui vaut pour son casting et tient la route la majeure partie du temps. Pas parfait, décevant sur la fin, mais divertissant.
Un dénouement convaincant ou un dénouement « peu » convaincant ? je pencherais pour la deuxième au vu des arguments figurant dans le j’aime/j’aime pas final. 😉
Un train, un mort, de la neige, une boîte mystérieuse, le Faucon Maltais, une jolie blonde, il n’en faut pas davantage pour que je prenne un ticket dès que ce DTV passera en gare du côté de chez moi. Tu as très bien vendu cette modeste production qui, comme beaucop d’autres, pâtit d’un budget dérisoire et de choix artistiques pas toujours finauds. Mais ce ne sont que détails superfétatoires qui ne pèsent que peu comparé au dispositif de mise en scène que le réalisateur doit mettre en œuvre pour tenir son scénario.
Pas vu non plus « une virée en enfer » (avec la même jolie blonde du coup, et le même acteur « rigolo ») dont je découvre qu’il est tiré d’un scénario de JJ « star wars/trek » Abrams !
« peu convaincant » en effet, j’ai corrigé la petite faute. Voilà ce qui arrive quand on est crevés mais qu’on insiste pour mettre une petite critique en ligne ^^
Je ne sais même pas si ce petit DTV est sorti par chez nous, donc il risque de faire un gros détour par des gares éloignées 😉
C’est clairement un petit film pleins de petits défauts, mais vu ce qu’il raconte, c’est surtout un film qui se base sur ses personnages, du coup ça me permet de passer outre certains défauts, tandis que d’autres pourront crier. En terme de qualités objecrives, Une Virée en Enfer est bien meilleur, avec un vrai réal derrière même si après il n’aura fait que des séries, (John Dahl quoi, ça restera toujours Red Rock West et The Last Seduction pour moi), un suspense mieux géré, pas de CGI.
« Last seduction » en effet, vu en son temps en salle lors de sa sortie. Un film qui sucait un peu la roue de « Basic Instinct » à l’époque du coup je n’avais que très moyennement aimé.
Oui c’est vrai, Basic Instinct ayant totalement lancé la mode de tous ces thrillers érotiques, mais j’ai toujours trouvé que The Last Seduction, en donnant le rôle principal à la femme fatale, étant un de ceux qui s’en sortaient le mieux. Même si en plaisir coupable (mais vraiment coupable), je ne déteste pas Color of Night (bon, c’est parfois souvent du nanar mais bon, j’étais jeune et influençable à l’époque haha).