Titre original : The Moth Diaries
2011 – Canada / Etats Unis / Irlande
Genre : Fantastique
Durée : 1h25
Réalisation : Mary Harron
Musique : Lesley Barber
Scénario : Mary Harron d’après le roman de Rachel Klein
Synopsis : Rebecca rentre en classe de première dans un pensionnat pour jeunes filles où elle espère prendre un nouveau départ loin du drame qui la hante, le suicide de son père. Dès les premiers jours, son amitié avec la fraîche et innocente Lucy est mise à l’épreuve par l’arrivée d’Ernessa, une belle et mystérieuse Européenne. À mesure qu’Ernessa se rapproche de Lucy, cette dernière semble de plus en plus mal en point : son corps jeune et en pleine santé laisse peu à peu place à une silhouette pâle et maladive, comme vidée de toute substance vitale.
De temps en temps, les studios se lancent dans des films de genre visant un public adolescent. Je ne parle pas de films tels Twilight (quoi que), mais j’ai plutôt en tête des films comme La Malédiction de Molly Hartley. C’est proprement filmé, trop proprement justement, souvent longuet, référentiel et sans surprise, et surtout chiant au possible. Comme Twilight justement, et justement encore, comme Twilight, The Moth Diaries adapte un roman. Roman qui date de 2002, signé Rachel Klein. Surprise, à la mise en scène, on trouve Mary Harron, majoritairement connue pour son premier long métrage de cinéma, American Psycho. Il faut dire aussi que la demoiselle est très rare au cinéma, et aura surtout signée des épisodes de séries et des documentaires. Co-production entre le Canada, les Etats Unis et l’Irlande, The Moth Diaries est clairement un film de genre tout public. Voir visant un public adolescent et féminin. Alors que je m’apprêtais à verser tout mon venin sur le film, et bien au final… j’ai relativement aimé. Et NON, la présence de la craquante Irlandaise Sarah Bolger n’a rien à voir avec ça, même si elle est sublime dans ce film. The Moth Diaries donc, adaptant un roman écrit par une femme, réalisé par une femme, et avec un casting quasi intégralement féminin, nous parle de l’adolescence, et en particulier de Rebecca (Sarah Bolger), qui arrive dans un pensionnant. Elle y retrouve plusieurs amies, dont sa meilleure amie Lucy (Sarah Gadon). L’irruption dans leur vie d’une nouvelle élève, Ernessa (Lily Cole) va tout faire basculer.
The Moth Diaries est clairement un film de genre pour jeunes adolescents en quête de sensations fortes mais pas trop, voulant rendre hommage à certains éléments clés de la culture fantastique mais sans trop se mouiller, à savoir ici Dracula, cité plusieurs fois par un des profs du pensionnant, joué par Scott Speedman (Underworld, Dark Blue). Un visuel propre sur lui, des actrices mignonnes comme tout, un scénario qui ne prend pas trop de risques, peu voir pas du tout de scènes choquantes, le sang comme le sexe étant rares à l’écran. De plus, pour ne pas être trop compliqué à comprendre pour le jeune public, le film abuse de la voix off. Rebecca écrit dans son journal tout le long du métrage et nous offre donc sa voix off tout le long. Amusant au début, puis finalement un peu usant à la longue. Pourquoi donc the Moth Diaries parvient à être regardable comparé aux autres métrages du genre ? Et bien c’est simple, une poignée de scènes sortent du lot, et le sérieux de sa mise en scène, même si lisse, parvient à rendre l’ensemble divertissant et même à nous offrir par moments quelques belles images. Quand à son univers en général, c’est finalement dommage qu’il soit si propre sur lui, car avouons le, un pensionnant de jeunes femmes ou des choses étranges se produisent, et où il y a des meurtres, ça rappelle Suspiria. Mais The Moth Diaries, ne vous en faite pas, ne lui arrive pas à la cheville un seul instant.
Mais le métrage délivre quelques moments réussis. Mary Harron connaît ses classiques, et lorsque plusieurs de nos personnages déambulent sur les toits, la mise en scène tout comme la photographie livrent une scène rappelant fortement l’aspect gothique des scènes sur les toits de Dracula et les Femmes de Freddie Francis (1968). Plus tardivement, le film délivre deux scènes intéressantes également, bien que malheureusement bien trop courtes. La première est à forte connotation érotique, et c’est sans doute la raison pour laquelle elle est si courte. La seconde est de nature sanglante, et également courte, dommage. Mais c’est ce genre de scènes qui rendent le métrage divertissant et regardable sur la durée. Ainsi que dans un sens son casting. Sarah Bolger donc est tout à fait convaincante malgré l’abus de sa voix off. À ses côtés, Sarah Gadon (Cosmopolis, Antiviral) est convaincante également en Lucy, jeune femme en proie à Ernessa, jouée par Lily Cole, tout à fait convaincante et par moment étrange. On ne sait jamais quoi penser de cette jeune femme apparaissant toujours où on ne veut pas la voir, au regard de glace. Mais à côté, dommage oui que le film se fasse trop propre sur lui, ainsi qu’il insiste beaucoup trop sur ses influences, ne les cachant pas ou ne laissant pas le spectateur faire le lien, mais lui mâchant le travail. Oui, si vous n’aviez pas compris que ça parlait d’une vampire un peu différente, on vous offre l’étude par le prof du livre de Bram Stoker, une narration sous forme de journal intime (oh comme le roman Dracula), l’ambiance est gothique et oh, la proie s’appelle Lucy. Mais parmi les métrages pour le public adolescent, The Moth Diaries reste le moins pire, et le plus divertissant.
Les plus
Un casting attachant
Quelques belles scènes, bien que courtes
Divertissant
Les moins
Trop axé pour le public adolescent
Trop gentil et propre sur lui
La voix off trop présente
En bref : Un film voulant réinventer Dracula à l’image de Carmilla, mais qui se plante par certains aspects. Cela reste divertissant, mais venant de la réalisatrice de American Psycho, on en attendait plus.